Quand la folie tape à la porte
Voici surement l’une des reviews les plus dures que j’ai à écrire. Mais ce n’est pas ma faute (normal, c’est JAMAIS ma faute), c’est celle de Ice Pick Lodge, ce studio russe qui aime sortir des jeux plus bizarres les uns que les autres (Pathologic, The Void, Cargo ! The Quest for Gravity). Dans Knock Knock, leur toute nouvelle production, vous incarnez un ermite vivant dans une forêt, qui devra survivre à la nuit et à d’étranges créatures. Mais survivre à des fantômes et hallucinations, ce n’est pas facile tous les jours.
Héritier de la famille Kickstarter et Greenlight, cela n’a pas empêché Ice-Pick Lodge de revoir ses prétentions techniques à la baisse. Exit la 3D, bonjour la 2D vue de côté. Et on peut dire que le studio russe à fait le bon choix tant la direction artistique est magnifique, mention spéciale au niveau de la forêt. Côté bande-son, si la musique est minimaliste, tous les effets sonores font leur petit effet. Si Knock Knock est présenté comme un jeu d’horreur, c’est dans les faits partiellement vrai. Car on est bien dans un univers horrifique, mais qui a plus des faux airs de sortir de l’esprit de Tim Burton que de n’importe quel cinéaste à base de zombies ou autre serial-killer.
Comme dit précédemment, vous êtes un ermite, vivant dans une forêt. En pleine nuit, quelqu’un frappe à la porte de manière menaçante. Vous faites le tour de chaque pièce de votre maison, y allumez les lumières et d’un coup vous trouvez une horloge. Vous l’activez, pour gagner quelques heures. D’un coup, une porte s’ouvre brusquement. Personne. Vous décidez d’aller faire un tour en forêt. Les arbres auront des visages terrifiants, un léger brouillard sera également de la partie. La forêt, sur plusieurs plans verticaux, est faite de manière à y être totalement désorienté. Elle vous paraitra petite et immense à la fois.
Si vous décidez de vous y promener, vous tomberez sur une petite fille, qui lorsque vous vous en approcherez, vous montrera une vision des plus étrange. Vous rentrez chez vous et vous endormez pour oublier tout ça. A votre réveil, vous êtes… ailleurs. Le lit ressemble à un lit d’hôpital. De nouveau, toutes les lumières sont éteintes. Tel un maniaque, vous les allumez toutes, une à une. La grande différence est qu’ici le temps s’écoule normalement. Très rapidement, une ampoule éclatera, les portes se refermeront toutes seules.
Si vous vous approchez rapidement des pièces où la lumière vient de s’éteindre, vous verrez de longues jambes montées sur des bustes dans des camisoles de force. Au moindre contact de ces entités, vous perdez « du temps de nuit », énormément de temps (plus de la moitié d’une nuit). Si vous n’aviez pas assez de temps en réserve, vous recommencez le niveau de 0. Vous pourrez trouver dans une impasse de quoi vous cacher et ainsi échapper à vos prédateurs mais cela fera remonter le temps de passage de la nuit ! Mais c’est bien le fait d’avoir une maison constamment allumée et l’activation des horloges qui vous feront survivre.
Une fois cette troisième étape réussie, vous vous retrouvez de nouveau seul chez vous, découvrant une nouvelle pièce de votre maison, une nouvelle horloge, une nouvelle forêt, un nouvel « hôpital ». Toujours dans le même ordre qui tient de la maniaquerie. Au final on a quand même du mal à saisir qui est véritablement le personnage. Est-il fou ? Ou s’arrête le cauchemar et où commence la réalité ? Des questions auxquelles les réponses tardent vraiment à arriver et dont la narration du jeu est semi-aléatoire, comme la génération de tous ses niveaux.
Conclusion
Il n’est vraiment pas évident de juger la qualité du titre. D’un côté, la structure du jeu, bien qu’ultra répétitive semble être justifiée au fur et à mesure de l’avancement. Les phases de cache-cache dans l’hôpital seraient bien plus intéressantes si elle n’étaient pas ultras punitives. Il suffit qu’un fantôme vous pop dessus et il ne vous reste plus qu’à recommencer le niveau en court. Présenté comme un presque jeu, Knock Knock n’intéressera surement que les personnes aimant les curiosités vidéoludiques. Si vous ne faites pas partie de ces gens-là, le jeu risque fort de vous rebuter rapidement, malgré le petit prix, moins de 10 euros.