Nouvelle preuve que simplicité ne rime pas avec pauvreté, Knytt Stories a vite fait taire le vieux blasé caché en moi.
En toute simplicité, c'est un platformer assaisoné de mécanique metroidvania, sans la dimension castagne. Bien conscient que je viens de faire fuir l'infortuné non-geek échoué ici, permettez-moi de reformuler pour le prochain malheureux à errer en ces limbes : c'est un jeu de plates-formes où l'héroïne acquiert régulièrement des pouvoirs qui lui permettront d'explorer certaines zones auparavant inaccessibles et de progresser vers le dénouement.
Pas de quoi crier au génie, a priori. Et pourtant, passé un tutoriel de qualité où, déjà, on s'étonne en bien des contrôles et du calibrage des sauts, la magie opère immédiatement. C'est une magie subtile et délicate : celle de l'ambiance.
Les environnements et la musique, dans leur collaboration exemplaire, donnent le ton, avec des niveaux / chapitres bien caractérisés et une jolie esthétique rétro, réminiscence sucrée d'une époque lointaine du jeu-vidéo associée, pour ma part, à une enfance joyeuse . Les aspects plus terre à terre de Knytt Stories ne sont pas en reste : le gameplay est solide et se développe harmonieusement, le level design est réussi, l'équilibrage global impeccable.
L'envie d'explorer et de connaître le fin mot de l'histoire vient tout naturellement, la case "Challenge" du cortex ludique probablement stimulée par l'absence d'indications sur la marche à suivre et la suite des évènements. A croire qu'en ces temps d'assistanat quasi-généralisé, le moindre souffle de liberté nous monte à la tête.
C'est là tout le génie de Nifflas (Nicklas Nygren de son vrai nom) : réussir à happer le joueur las d'une soupe sans cesse resservie à l'aide de quelques pixels, trois lignes de texte et un morceau d'ambiance, humbles soldats réunis sous la bannière rare et noble de la reine Sincérité .
C'est ce qui s'appelle remporter la mise avec panache.