Un jeu où il faut réfléchir vite et bien

Kula World est un de ces jeux vidéos qui ne mise pas tout sur le graphisme qui tue, sur la profusion de scènes impressionnantes ou tout autres supercheries, bien souvent uniquement bonne à masquer la vacuité derrière tout cet apparat. Kula World mise juste tout sur l'appropriation d'un gameplay au combien simple mais efficace, avec lequel il joue, et avec lequel il se joue aussi de nous.

Le but du jeu est simple : dans chaque niveau, on doit récupérer des clés et atteindre le gros "exit". Rien de compliqué sur le papier, mais sur le papier seulement. Car les niveaux sont en 3D, composés de plate-formes sur lesquels on peut librement aller et venir, le jeu permettant des changements de gravité sur demande. Et c'est là que ça se complique. On on perd vite les notions d'espaces, ce qui est en haut peut devenir ce qui est en bas l'instant d'après, les différentes gravités possibles changeant les possibilités. S'ajoutent à cela différents pièges et obstacles, des interrupteurs à activer, des bonus à récupérer, des objets aux effets multiples et un sablier dont le temps semble constamment s'écouler trop vite. Et vous ne savez plus où donner de la tête.

Gameplay simple mais très bien maitrisé, avec des subtilités se rajoutant au fur et à mesure. De nombreux niveaux à parcourir, demandant de réfléchir vite et bien. Kula World est un puzzle-game, un vrai, un de ceux qui arrivent à vous retourner le cerveau. Certes les premiers niveaux ne vos causeront certainement aucun soucis, mais rapidement, vous vous rendrez compte que rien n'est acquis, que vous n'êtes pas si fort que ça, et qu'il faudra vous y employez à plusieurs fois pour vous sortir aisément de chaque situation. Et si vous réussisez à vaincre le mode arcade, le time trial en difficulté "Hard" viendra asséner le coup de massue dévastateur, celui qui vous remets à votre place.

Le jeu est graphiquement joli. Remarquez, c'est pas comme si y'avait beaucoup de travail à faire à ce niveau-là, mais il est bien de signaler que le ballon que l'on contrôle ainsi que les différents items du jeu, sans oublier les plate-formes ressemblent à quelque chose. Puis même pour un jeu PS1 de 98 quoi, ça ressemble pas à toutes ces productions en 3D moisies option bouillie de pixels, crénelage et clipping intégré. Seul l'arrière-plan unique à chaque monde fait pâle figure, masi c'est pas comme si on avait que ça a foutre de le zieuter.

L'ambiance musicale est elle aussi une vraie réussite. Les thèmes aux sonorités tirant vers une sorte d'électronique ambient s'écoutent facilement, et sont en plus de cela agréables. Dommage qu'elles soient au final peu nombreuses.

Il fallait qu'un détail vienne gâcher la fiesta. Mettre le jeu en pause permet d'avoir un aperçu général du niveau en cours. Juste génial, si la caméra ne tournez pas autour dudit niveau de façon totalement erratique. Sans compter qu'on ne peut pas arrêter ce mouvement d'une quelconque façon. Ce qui aurait pu être un moyen de préparer ses déplacements à l'avance tourne à la grosse blague pas drôle, car les niveaux complexes demandant une analyse du terrain ne manquent pas. Plutôt rageant.