Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir...
Déception.
Si tout le travail technique est à saluer (la réalisation d'ensemble, la bande-son, la reconstitution de la ville, l'ambiance etc...) je dois avouer que je n'ai pas eu d'implication émotionnelle, de véritable immersion qui me plonge à chaud dans ces enquêtes passionnantes sur le papier donc j'ai très peu de plaisir durant cette aventure qui m'aura semblé interminable.
C'est pourtant le but pour moi en jouant à ce genre de jeu. Se sentir impliqué. Développer une certaine sympathie pour le personnage et le monde qui nous entoure arriver à un certain point du jeu où je ne joue plus Cole Phelps, je SUIS Cole Phelps.
Mais là j'ai fait de mon mieux, je n'ai RIEN ressenti, ça ne glissait jamais. Je jouais pour jouer. Parfois il y avait des moments sympa, comme au début lorsqu'on découvre le jeu, le concept assez sympa, le réalisme au niveau des visages et tout le tralala...
Après il y a les trucs chiants, où moi ça m'est arrivé quasiment tout le temps. Les affaires sont hyper bien écrites, mais elles me passionnent pas, c'est froid.
Mis à part l'affaire du Dahlia Noir, je n'ai pas trouvé une seule enquête passionnante. Je me contentais de jouer, sans sentiments, tel un robot. Scripté comme pas possible, on nous donne une impression de liberté dans les enquêtes pour se rendre compte que tout est programmé jusqu'au cheveu.
Le meilleur exemple? - Les courses poursuites.
J'aimais bien ces phases au début, j'attendais que ça ça même parfois, mais ce qui m'a tué c'est que toutes ces phases en quête principale (même annexes) sont scriptées-de-ouf-malade.
Tu poursuis quelqu'un en voiture, les balles fusent, la course est endiablée. T'es sur le point de penser que tu va finir par l'avoir mais il finit toujours par te larguer. Et puis là d'un coup tu vois un tramway qui arrive pile au moment où la voiture atteint une intersection, ou alors pour changer une espèce de plate forme/obstacle qui fait souvent retourner la voiture, ou soit ça l'envoie vers un poteau. Puis t'es tranquille tu l'arrêtes le bandit, ni avant, ni après.
Pour les suspects piétons?
La course poursuite commence normalement, parfois t'as le droit d'utiliser ton flingue, parfois non... ET c'est la que tu sais que ta course poursuite va finir par un truc ultra-scripté. Et presque à tous les coups, le mec va grimper sur une échelle où un tuyau pour se cacher sur le toit...
Ah ces toits... toujours les toits! C'est comme ça presque tout le temps! Puis quand on le trouve on commence à se battre, on lui casse la gueule et à la fin ben il se passe quoi? Ben comme d'hab à la fin tu l'arrêtes à coup de "LAPD you're under arrest ! ". Ca fait classe les premières fois, au bout de la cinquième, t'as compris la chanson.
J'ai subi toute cette torture dans l'espoir d'être récompensé à la fin. Fin que j'ai trouvé amère, indigne de tout ce qui commençait à prendre forme lors des dernières heures de jeu. Et pourtant il s'agit d'un jeu que j'ai voulu aimer, que j'ai attendu avec impatience et honnêtement je suis bien content de passer à autre chose.
L'implication émotionnelle, l'intérêt pour le scénario, les enquêtes.
Ce sont des jeux comme Hotel Dusk, Phoenix Wright ou encore Deadly Premonition (aussi baclé techniquement soit-il pour ce dernier) qui ont pu m'apporter ça.
Un peu de folie, un peu d'humour, un personnage principal qui a de la gueule et de véritables persos secondaires profonds. J'en aurai vécu des péripéties prenantes avec eux. Ca ne s'est pas renouvelé avec ce L.A Noire.
En revanche, il est clair que malgré tous ses défauts, je tiens encore à saluer le travail technique de Rockstar et la Team Bondi qui se ressent malgré tout à chaque minute, chaque détail de reconstitution, c'est impressionnant...
Dommage, il restera juste un ambitieux "coup d'essai" dans le genre pour moi.