Vous, les Saurons de cuir

Comme pas mal de monde apparemment, j'ai été très sceptique quant à l'intérêt de "La Terre du Milieu : L'Ombre du Mordor".

Beaucoup y ont vu une resucée putassière d'Assassin's Creed doublée d'un massacre en règle de l'oeuvre de Tolkien. Et ben mon cochon, il y a du vrai dans les deux. La surprise, c'est que malgré ça j'ai bien apprécié le jeu.

Le fait est qu'un jeu permettant d'arpenter les terres désolées du Mordor ne peut qu'avoir un attrait subtil et perfide pour l'amateur du Seigneur des Anneaux que je suis. Alors quand le jeu sors, ben... ben faut que je l'essaye pardieu !
Commençons par les motifs de fâcheux.

Alors oui, une bonne partie du gameplay est directement reprise de la série à succès d'Ubisoft. On déplace Talion comme on déplaçait Altair et ses illustres descendants. Le combat est assez similaire aussi bien qu'un peu plus étoffé. Rien de vraiment nouveau dans la fameuse trilogie "Corps à corps - Distance - Furtivité".
Et tant qu'on en est à parler des ressemblances, on retrouve dans l'Ombre du Mordor les mêmes emmerdements que dans Assassin's Creed : "Fausses Manipulations Alors qu'on Veut Pas Etre Repéré", système breveté propriété de Casse-Couilles Corp.
Hein, le petit coup de stick en trop ou l'appui sur le mauvais bouton au mauvais moment qui va avoir comme effet d'envoyer Talion monter un mur ou se suspendre en pleine lumière, le derche bien orienté vers la cour où les orques interloqués ne vont pas tarder à s'attrouper dans le but avoué de vous faire un deuxième trou de balle, et ce alors même que vous comptiez passer inaperçu vu que l'objectif de la mission spécifie bien que vous avez le droit de tout recommencer si jamais vous vous faites chopper.

Quand au respect de la franchise SdA, ma foi j'ai encore un peu de mal à prendre position. La violence à toujours fait partie de la Terre du Milieu, et il n'y a jamais eu de pudeur à la montrer que ça soit dans les livres ou les divers films. Aussi l'axe volontairement violent et gore du jeu ne me gène pas, je le considère comme une autre facette du Seigneur des Anneaux. De plus, le joueur incarne tout de même un être maudit doublé d'un spectre, le tout évoluant sur la terre qui héberge le mal ancien qui ronge cet univers depuis des millénaires, alors bon... :)
Par contre, je suis plus sceptique sur les diverses informations tournant autour des anneaux de pouvoir ainsi que de Sauron. Sans en dire trop afin d'éviter le spoiler malvenu, il va falloir que je me replonge dans le Silmarillon et d'autres sources car j'ai l'impression qu'il y a un souci de cohérence au niveau des anneaux. De plus, le personnage de Sauron me semble bien trop mis en lumière alors que sa force dans les autres œuvres est d'être mystérieux, invisible, sans visage distinct.

Voila pour les choses qui ne vont pas.

Mais malgré tout cela, la recette fonctionne. Le gameplay est plaisant, on se prend vite au jeu de chasser les orques et de joueur les spectres auprès de leur structure de commandement. La difficulté, bien qu'un peu faible, permet d'obtenir ce qu'on attend du jeu : au fur et à mesure de la montée d'expérience une grande impression de puissance se dégage de Talion. Alors qu'au début du jeu je me suis fait trucidé plus d'une fois, il est vrai qu'a la fin la palette de coups mortels permet de se sortir de quasiment tout les guêpiers.
Alors oui allez vous me dire, d'ordinaire la difficulté devrait aller en progressant. Afin de me faire l'avocat du diable, je dirais que l'intérêt de l'Ombre du Mordor est justement de donner au joueur un sentiment de puissance croissant graduellement avec l'aventure. Nous n'incarnons pas n'importe qui, et il est justement jouissif d'écraser sous sa botte des régiments entiers quand une dizaine d'heures avant nous étions en peine contre 4 pauvres orques.

Justement la durée de vie est correcte, j'ai du mettre entre 25 et 30 heures pour finir le jeu quasiment entièrement (à deux quêtes de chasse près).

Donc voila, une bonne surprise qui permet de faire passer le temps. Ce n'est pas non plus un grand chef d'oeuvre, mais agréable à jouer. Et, puisque tout ne peut être exceptionnel, c'est déjà pas mal.