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NIS America est un studio prolifique en termes de titres. Néanmoins, le studio ne se détache presque jamais du dungeon-crawling, son style de prédilection qu’on a pu déjà voir à travers sa licence phare qu’est Disgaea. Cette fois, NIS America propose une suite spirituelle de Labyrinth of Refrain Coven of Dusk, où le joueur était amené à explorer un labyrinthe souterrain. Plusieurs éléments sont repris au sein de The Moon Society que ce soit le fameux donjon souterrain, ou encore les marionnettes utilisées comme combattantes. Cette fois, l’héroïne dispose d’une lanterne renfermant un esprit, et non plus d’un livre. Lanterne et marionnettes sont transférés au sein du labyrinthe par le biais d’armoires. Tout ceci est dirigé par Madame Marta, une sorcière, et sa toute nouvelle assistante Eureka. Madame Marta souhaite retrouver des Curios, curieux objets de collection disséminés au sein des multiples couloirs du donjon. La question reste de savoir : pourquoi ?
Donjons et Marionnettes
Rares sont les jeux de NIS America profitant d’une traduction française. Néanmoins, bien souvent cet élément ne pose guère de problèmes vu que le gameplay reste assez simple à comprendre et la difficulté accessible comme ce fut le cas pour Poison Control ou encore The Cruel King and the Great Hero. Ce qui n’est pas le cas de The Moon Society qui s’adresse aux passionnés du genre qui sauront trouver leurs marques, et aux habitués de la langue de Shakespeare pour ne pas se faire berner par quelques subtilités.
Afin de concevoir vos marionnettes, loyaux petits soldats prêts à mourir pour la cause, il vous faudra des âmes et des corps vides, des « puppets », dans lesquels les insuffler. Plus l’âme sera puissante, plus votre pantin débutera avec de meilleurs statistiques. La personnalisation de chaque poupée est poussée à son paroxysme. En plus de choisir une classe parmi les six proposées au début (le nombre augmente avec votre avancée), vous agissez sur son apparence, son nom, son genre, ses goûts et son caractère. Ce dernier a une influence directe sur votre marionnette.
La richesse de cette personnalisation se retrouve dans l’ensemble du jeu, ce qui confère à The Moon Society l’aura d’un titre n’étant pas axé grand public. Si, au début, votre équipe se constitue de quatre pantins, le nombre augmente à l’aide de pactes. En plus de conférer moult bonus (et/ou malus), un pacte regroupe plusieurs pantins. Ainsi, s’il existe quatre emplacements, en jouant avec les pactes, votre équipe peut se constituer de six pantins, voire plus. Mais vous ne pouvez avoir que trois attaquants par pacte, et cinq supports au maximum. Un équilibre qu’il faudra donc savoir gérer. Afin que vos petits soldats soient aptes à tenir tête aux dangers du labyrinthe, de l’équipement leur est accordé. A vous d’en glaner de nouveaux en ouvrant des coffres, mais aussi en usant de l’alchimie pour infuser, construire ou décomposer armes et armures.
Une fois votre équipe constituée, le donjon est tout à vous. Du moins, en partie, puisque l’exploration est au cœur du titre et vous permet d’accéder à davantage d’étages. En plus de vaincre les ennemis qui peuplent les couloirs, vos subalternes ont pour tâche de retrouver les objets recherchés par dame Marta. En répondant à ses exigences, vous serez récompensé. Des requêtes d’autres personnages viendront s’ajouter pour vous octroyer de nouveaux objectifs à mener à bien.
Chaque pas accompli au sein des donjons révèle une portion de carte, conférant à l’avancée une aura d’explorateur en terra incognita. Chaque case dévoilée remplit une jauge d’exploration décompensée en paliers vous offrant des récompenses. Comme si se confronter à un bestiaire aussi varié que dangereux n’était pas suffisant, le labyrinthe recèle de salles cachées et d’éléments bloquant votre ascension. Il vous faudra débloquer des compétences pour approcher certaines zones jusqu’ici inaccessibles, voire mortelles. Pour cela, il faudra dépenser du mana au sein du QG, élément se trouvant au sein du labyrinthe. A vous alors les joies d’exploser des murs, nager sous l’eau, sauter par-dessus des piques, etc.
Certains ennemis peuvent « kidnapper » une de vos marionnettes. Il vous faudra alors rejoindre une des lampes que vous aurez allumé, servant aussi bien de point de repère que de refuge à vos pantins.
Les titres de NIS America n’ont jamais brillé par une technique déployant ray-tracing et 4K préférant une direction artistique qui fait l’identité du jeu. The Moon Society propose un casting coloré au trait « mignon » que ce soit à travers des personnages comme Eureka que les différentes classes de marionnettes. Gaillard aguerri et femme charismatique côtoient garçonnet et fillette détenteurs d’armes faisant leurs tailles. Quant au labyrinthe, son décor varie d’une zone à une autre se dévoilant à travers une vue à la première personne, à l’image d’un FPS. Mais bien moins violent, axant son environnement sur des couloirs éclairés où des monstres se baladent. Le bestiaire propose aussi bien des êtres presque adorables comme des champignons que des créatures cauchemardesques, souvent synonymes de boss ou d’êtres puissants.
Le système de combat se fait au tour par tour, mais en imposant que vous choisissez toutes les actions de votre équipe en amont. Ce qui implique d’anticiper les réactions de vos ennemis et de veiller à prendre l’ascendant rapidement, surtout si l’adversaire est multiple en face. Si jamais vous perdez, vous revenez au QG et devrez réparer vos marionnettes pour qu’elles puissent retourner au front.
Notez que, après la première fin, vous perdez l’ensemble de vos acquis (temporairement heureusement) et devrez progresser avec de nouvelles marionnettes. Toutes les classes proposées ne seront rien de moins que des variantes du début du jeu. Quant au labyrinthe, vous abandonnez le souterrain pour accéder à un vaste appartement dont certains étages sont aléatoires.
En résumé
Avec la présence d’obstacles et de compétences à débloquer, The Moon Society permet de renouveler l’intérêt de l’exploration. Bien évidemment, on n’échappe pas à une certaine boucle d’actions constituant à découvrir une zone, tâtonner pour trouver son chemin, combattre des ennemis, ouvrir des coffres… La progression s’émaille aussi de récompenses que ce soit par le biais des pétitions ou de nouvelles classes de marionnettes. Les pétitions sont des ajouts de gameplay à acheter via la mana, comme les compétences déjà citées mais aussi des éléments pouvant simplifier ou complexifier le jeu. Ce sera une étape obligatoire si vous souhaitez agrandir votre inventaire, vous défendre à l’aide de pièges, etc.
The Moon Society se découpe en trois grands chapitres proposant chacun une fin, dont la dernière s’apparente à une True Ending. Le titre propose près d’une centaine d’heures de jeu si l’on souhaite parcourir l’intégralité du labyrinthe (conséquent) ainsi que découvrir les secrets de Madame Martha. De ce que j’ai pu voir concernant le platine, il faudra non seulement conclure le récit mais aussi explorer chaque parcelle du labyrinthe.
Toutefois, l’absence de traduction en français pourra rendre le jeu complexe à approcher à ceux n’étant pas habitués au dungeon crawling, d’autant plus que The Moon Society est très généreux en termes de contenu et de mécaniques. Ce qui a été mon cas m’amenant à basculer la difficulté du jeu en Facile pour rendre l’avancée plus accessible. Et même en Facile, vous mourrez souvent durant votre parcours. De même, beaucoup stopperont à la première fin vu que les conditions d’accès à la suite du récit sont assez nébuleux si vous n’êtes pas coutumier de l’anglais.
Le titre est donc à réserver aux passionnés du dungeon crawling qui aiment écumer des couloirs emplis de monstres et avoir une belle carte de donjon épurée de toute zone non explorée.