Maladroit
Qui n'a jamais rêvé d'être factrice en Oregon dans les années 80 ? Si la question peut prêter à sourire, la proposition n'en demeure pas moins alléchante. Parcourir la campagne américaine verdoyante...
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le 21 juil. 2022
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Qui n'a jamais rêvé d'être factrice en Oregon dans les années 80 ? Si la question peut prêter à sourire, la proposition n'en demeure pas moins alléchante. Parcourir la campagne américaine verdoyante au volant d'une camionnette, avec vue sur un lac, musique country en fond sonore ; livrer des lettres et colis aux charmants habitants du coin... Le tout sans se soucier d'un quelconque compte à rebours ou du moindre enjeu majeur. Une expérience ô combien relaxante, mais pas dénuée de défauts.
Le premier m'a frappé dès le tutoriel, il s'agit de la technique. Si la direction artistique s'avère réussie, avec de magnifiques paysages, les animations sont en revanche d'une grande pauvreté et un décalage se crée avec les doublages à la limite du surjeu pour certains personnages (Kay en particulier). Ça impacte également la mise en scène qui a recours à des transitions brutales ou des répliques hors-champ injustifiées, et ça donne lieu à quelques moments gênants, par exemple quand deux persos se disent au revoir de manière enjouée alors que leurs modèles 3D demeurent presque immobiles...
Pour finir, on observe de fréquents bugs de collision plutôt anodins mais susceptibles de gêner l'immersion.
L'autre gros problème du jeu, sans doute moins excusable, est son écriture. Les personnages sont clichés et les dialogues maladroits, carrément embarrassants par moment. L'humour en particulier ne fonctionne pas du tout et, comme je l'ai laissé entendre plus haut, les doubleurs ne sont pas tous irréprochables. Ça n'aide pas.
Chaque personnage secondaire a droit à un petit arc narratif superficiel mais suffisant pour rythmer le jeu et éviter la lassitude. Ainsi Lake n'est jamais ennuyeux, les journées de travail étant suffisamment courtes et les quêtes annexes suffisamment nombreuses pour éviter ça. Une routine apaisante se met alors en place, on se familiarise avec les lieux, on apprend à aimer les chansons que la radio locale passe en boucle, on se surprend même à les entonner au cours de notre tournée, tout en rêvassant et en songeant à la tarte aux myrtilles que nous promet Maureen chaque fois qu'on lui remet un colis.
Et quand vient le moment de décider si l'héroïne va retourner à sa vie urbaine exigeante, rester à la campagne ou partir en vadrouille, la décision est difficile à prendre... Parce que le jeu a l'intelligence de ne pas nous forcer la main, nous faisant comprendre que les trois options sont valides et peuvent déboucher sur un avenir heureux.
Cela dit on ne va pas se mentir. Si choisir s'est avéré délicat, c'est aussi parce qu'aucune des possibilités ne me faisait rêver. En 5h30 de jeu, je n'ai pas eu le temps de m'attacher aux (trop nombreux ?) personnages au point de décider de rester en ville ou de partir en road trip avec l'un d'eux. L'alternative étant de reprendre un job stressant, aucun choix ne m'est apparu comme une évidence et la fin m'a laissé de marbre.
Lake est la quintessence du jeu indé : un concept original, une ambiance réussie, des maladresses d'écriture et des problèmes techniques, pour un résultat respectable mais un jeu inabouti.
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Créée
le 21 juil. 2022
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