Lands of Lore: The Throne of Chaos par Flbond
Si je vous parle de Dungeon & Dragons (D&D), il y a deux choses qui peuvent se produire. Soit vous mettez votre cote de maille fièrement et dirigez vos discussions en lançant votre dé, soit vous me parlez de gens asociaux et boutonneux. Toujours est il que le jeu de rôle sur papier ou vidéo demande une passion de la fantasy et une rigueur à toute épreuve : faire un personnage peut prendre 30 min. Westwood, la société derrière la révolution Dune 2, la saga Eye Of The Beholder et la série Command & Conquer, souhaite aller contre les clichés. Le but est de réaliser un jeu pouvant plaire aux passionnés comme aux nouveaux venus. Ce titre s’appelle Lands Of Lore : The Throne Of Chaos.
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==Bad witch==
Dans le royaume de Gladstone, la vie est douce est paisible. Depuis trois générations, la White Alliance veille à repousser les forces du mal en dehors des frontières. A leur tête le roi Richard LeGrey, 400 ème héritier du trône et souverain vaillant. Ce dernier fait part de sa plus vive inquiétude lorsque ses espions lui rapportent que Scottia, une sorcière cruelle, a mis la main sur le Nether Mask. Cet anneau a la capacité de donner à quiconque le porte la capacité de se transforme en n’importe quelle forme désirée. Il est donc décidé, pour contrecarrer la sorcière, d’envoyer un Héros récupérer dans les terres le Rubis de Vérité. Celui se rend dans les terres du sud où il fait la rencontre de Timothy qui lui indique le chemin à suivre pour récupérer. Leur chemin commun passe par un repaire de voleurs puis par le manoir de Roland, un noble de la contrée. Mais ce dernier est mourant et annonce qu’il est trop tard pour le Royaume. La fourberie de Scottia n’a aucune limite et en prenant la forme d’un sujet du château, celle ci empoisonne le Roi. La mission du Héros, incarné par le joueur, sera donc tout autre : récupérer les ingrédients d’un antidote. Et le temps presse : si le Roi meurt, Gladstone est perdue. La véritable aventure commence…
==Dungeons & Dragons==
Le joueur peut choisir entre quatre spécialités : Michael le soldat humain est spécialité dans le corps à corps; Kieran est un Hulin (homme chat) spécialisé dans les attaques à distance; Ak-shel est un reptile spécialisé dans la magie; enfin Conrad, l’autre humain, termine la sélection avec un équilibrage entre les trois capacités précédentes. Une fois en scène avec son personnage, le gameplay parle de lui même. Comme dans tous les Dungeon Crawler, le déplacement se fait case par case dans les différents environnements traversés. Au lancement d’un combat, le jeu passe en tour par tour et chaque attaque sélectionnée à une chance de succès déterminée par une génération de nombres aléatoires. Les arbres de compétences existent toujours avec plusieurs capacités passives ou actives pour chaque classe, et une possibilité de quatre sorts sélectionnables. Dans la progression en elle même, les univers sont à plusieurs embranchements comme dans Bard’s Tale et même s’il y a une carte, il faut se souvenir souvent de certains passages. Le point central où l’on peut faire des achats est le château Gladstone et il est important de revenir régulièrement pour ne pas être perdu sans ressources. La durée de vie est d’ailleurs assez importante pour une première partie. En résumé un jeu de rôle dans la plus grande tradition, mais avec quelques ajouts...
==No dungeons and no dragons==
Pour ceux qui n’ont pas sauté l’introduction, Westwood a décidé de s’affranchir de certaines règles. Tandis que les jeux Eye Of The Beholder se basent selon la saga D&D des Royaumes Oubliés, ici aucune trame du jeu papier n’est respectée, optant pour un scénario original. Même volonté de changement dans les lieux visités. L’unique donjon se divisant en plusieurs étages laisse sa place à des forêts, des villes ou un manoir. Ça peut paraitre évident en 2014, mais plus de 20 ans auparavant Baldur’s Gate n’est pas encore sorti et le schéma type du genre est respecté à la lettre. Les personnages ont également une identité propre et n’ont pas qu’une fonction d’avatar du joueur. Timothy est un Han Solo en devenir, avec son caractère de baroudeur que rien n’intéresse; Paulson est un guerrier loyal un peu coincé du fondement noble, Dawn est une sorcière sage,… Le tout donne une plus grande immersion au grand dam des puristes du jeu sur papier. L’inventaire est également simplifié, avec des potions des herbes et un équipement réduit au minimum. Ça n’empêche pas une personnalisation des personnages, mais on est moins perdus par une centaine de choix différents devant les monstres du jeu. En parlant de combat il est également possible de bluffer son adversaire et par la même éviter l’affrontement. Mais le tout est aléatoire et il faut faire attention à ne pas top fuir pour ne pas être faible face aux boss. Mais de manière générale la progression n’est pas impossible, et il y a du challenge tout en ne frustrant pas le joueur.
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A moins d’être totalement allergique aux jeux de rôle sur PC, Lands Of Lore est un jeu qui est intéressant à faire. Dans un genre centré sur l’exploration et des souterrains. le titre de Westwood s’autorise des écarts par rapports aux règles d’origine du genre. Les environnements sont variés, les équipements simplifiés et la courbe de progression est logique. Le joueur n’est ni rebuté par le challenge ni déçu d’une trop grande facilité. Deux suites suivront avec une qualité moindre. Mais pour l’heure tous à Gladstone.