Marathomb Raider : 15/16
En cette fin d'année pluvieuse, laissons Lara vivre ses aventures dans la trilogie rebootée en 2013 et concentrons-nous sur les deux spin-offs multijoueurs sortis à la même époque.
On ouvre donc le bal avec Guardian of Light, sorti en 2010.
Lara est de retour au Mexique et elle a encore réveillé un Dieu maléfique, Xolotl, enfoui depuis des siècles, ce qui commence à devenir une habitude après TR4. Elle va donc faire équipe avec l'éponyme gardien de la lumière, relâché en même temps que Xolotl, pour renvoyer tout ce petit monde au Valhalla aztèque (quel que soit son nom).
En parlant de nom, le gardien est censé s'appeler Totec, mais lors de la partie j'ai pris l'habitude de le surnommer "Machu Picchu" puis simplement "Pichu". Ce sera donc son nom pendant le reste de la critique, c'est quand même plus rigolo.
Le jeu peut donc se jouer seul ou à deux (j'étais un peu surpris au début, je croyais que c'était jusqu'à quatre, mais en fait c'est réservé à la suite). En fonction du nombre de joueurs, le gameplay varie légèrement : en solo, Lara peut utiliser la lance de son ami gardien pour créer des escaliers, tandis qu'en multi Pichu récupère son arme mais est dépendant du grappin de Miss Croft. La coopération est donc de mise pour espérer atteindre le palais de Xolotl !
Les niveaux du jeu se présentent dans une sorte de 3D isométrique où Lara et Pichu progressent simultanément, résolvent des énigmes et bottent le train des méchants monstres réveillés par la bourde de Lara. Graphiquement c'est pas exceptionnel mais c'est pas laid non plus, l'essentiel dans ce genre de jeu c'est que les décors soient lisibles, et le taff a été fait de ce côté-là. Certaines hitbox sont étonnamment grandes au vu de leur apparence (les flammes en particulier), mais sinon ça passe.
Si je n'ai pas grand chose à dire sur le système de combat, fonctionnel mais pas brillant, les énigmes sont quant à elles plus intéressantes. Sur les 10 niveaux que comporte l'aventure (+4 boss), elles parviennent à se renouveler très fréquemment et proposent souvent un petit twist unique qui rend le niveau mémorable, que ce soit un temple où il faut réunir des boules pour pouvoir s'échapper ou des champs de champignons explosifs. De nombreux défis annexes sont également disponibles, afin de remporter de l'équipement voire des armes alternatives.
Si 10 niveaux peuvent paraître peu (et ça l'est, on les a bouclés en à peine 7h), les énigmes souffrent malheureusement d'un manque de renouvellement dans les deux derniers stages. L'avant-dernier reprend le concept de boules à réunir vu plusieurs heures plus tôt et le dernier n'est qu'une succession d'affrontements contre des sacs à PV. Du coup, même si j'ai bien aimé l'expérience, il n'aurait pas fallu qu'elle dure plus longtemps car les level-designers semblent être malheureusement arrivés à court d'idées sur la fin.
Les boss sont moins réussis, mais j'admets avoir bien aimé le troisième (un T-rex de lave), surtout pour son design. Xolotl spamme les invocations d'ennemis dans son combat, c'est vite fatigant.
Evidemment, le jeu est beaucoup plus agréable à plusieurs, il a été pensé ainsi. Les deux personnages ayant des capacités légèrement différentes, leur coopération est agréable à regarder. C'est cool de voir Lara franchir un précipice grâce aux lances de Pichu puis attraper celui-ci avec son grappin pour le tirer vers elle, par exemple.
Les joueurs peuvent aussi se tirer dans les pattes, en particulier avec les bombes qui (évidemment) blessent l'allié si celui-ci se retrouve pris dans l'explosion. Il va sans dire que je condamne fermement toute tentative de déstabilisation de l'alliance aztéco-britannique.
Le jeu manque un peu d'outils de communication, comme des émojis pour indiquer ce qu'on veut que l'autre fasse (à la TriForce Heroes). Dans l'idéal, il vaut donc mieux jouer en co-op locale ou à la limite avec une appli type Discord, mais même sans ça on arrive quand même à se débrouiller pour communiquer avec les quelques outils proposés par le jeu (par exemple, en faisant tirer Lara sur un élément du décor où on veut que Pichu plante sa lance). Et si les énigmes ont pu nous ralentir par moment, aucune n'était fondamentalement difficile pour nos deux cerveaux surentraînés, on a à peu près tout passé après une minute de réflexion.
Et si ça passait pas, on bourrinait, et généralement ça marchait. Sans rire, comment on fait pour activer un interrupteur tout en bas d'un fossé sans se jeter soi-même dans le vide ?
Au niveau du casting, on retrouve Françoise Cadol dans le rôle de Lara tandis que Gérard Surugue double Xolotl et (à priori, j'ai pas trouvé de confirmation) également Pichu. Le tout fonctionne bien, Cadol tient toujours son rôle tandis que Surugue nous ressort sa voix grave et un peu ridicule mais si reconnaissable (Joe Dalton, Rubilax…), c'est tout bon. Et puis le scénario n'a pas une grande place dans l'intrigue de toute façon.
La musique est plutôt agréable à l'oreille, les morceaux sont sympas et respectent l'ambiance atmosphérique de la série, en rajoutant parfois des choeurs parce que c'est toujours cool.
En un peu moins d'un an, je suis devenu une salope de gardien du temple de la licence, du coup j'avais la banane lorsque j'ai entendu un remix du thème principal de la série dans une session de course-poursuite. Vivement la fin du Marathomb, parce que là mon sens critique devient biaisé.
Pas grand chose à rajouter du coup, c'était une expérience plaisante et à la difficulté équilibrée, une aventure courte mais réussie pour ce premier essai de la licence dans le monde du multijoueur. Si vous avez le choix, je recommande d'y jouer en multi local histoire d'être un peu moins bloqué dans les énigmes et d'éviter le lag dans certaines sessions (les course-poursuites en particulier, ça chutait à 10fps avec une grosse latence, c'était un peu dérangeant).
Un portage Switch a été annoncé avant que Square ne revende la licence, je ne sais pas où il en est mais ce serait bien qu'il voie le jour, ce serait parfaitement adapté à la console.