Le Monde des Bleus 2 par Damien Jd
La période 1998/2002 a été faste pour les développeurs de jeux vidéo de foot : la PS1 est alors en plein boom en Europe et les licences de jeux de football s'enchaînent, espérant détrôner les mastodontes EA Sports (FIFA) et Konami (International Superstar Soccer, l'ancêtre de PES). Grâce à mon ami Bidounours, j'avais pu découvrir certains jeux restés sans suite (UEFA Challenge, Canal + Premier Manager, Guy Roux Manager – si si, ça a existé ) mais surtout 2 jeux qui m'auront fait frôler l'addiction et avec qui j'aurai grandi au rythme de mes premiers râteaux retentissants.
Licence développée par Sony sous le nom de « This is football », le jeu sera édité en France sous le nom du « Monde des Bleus », surfant ainsi sur la mode des Bleus champions du Monde et d'Europe ; les mythiques Thierry Roland et Jean-Michel Larqué en assuraient même la promotion dans une campagne de pub amusante et décalée.
L'intérêt des deux opus résidait dans leur exhaustivité : les 5 grands championnats + Ecosse, Belgique, Pays-Bas et Portugal (voire le Championship et la Division 2 dans LMDB 2) avec la licence FIFPro (c'est-à-dire les vrais noms des joueurs et équipes, pas comme un PES où il faut passer des heures et des heures à modifier la base de données).
Dans le 2 étaient même intégrées la Ligue des Champions, feue la Coupe UEFA, le championnat du Monde des Clubs et des équipes historiques. J'ai passé des après-midi entières à tenter de décrocher tous les trophées (la Coupe UEFA avec Le Mans restera un de mes plus grands souvenirs, avec une finale remportée face à Leeds en prolongation grâce à un but en or de Willy Bolivard à une minute des tirs aux buts)
Second point : ce(s) jeu(x) étai(en)t carrément fun! Au fur et à mesure des trophées gagnés, on débloquait soit des championnats (mention spéciale au tripant Championnat des Ecoles, où les buts étaient délimités par des sweats à même le sol et où les joueurs portaient des uniformes à l'anglaise), soit des cheats codes assez barrés pour l'époque : joueurs invisibles, joueurs avec une tête surdimensionnée, tenues disco ou joueurs torse nu et même, gadget un brin morbide mais qui m'a toujours fait marrer : le ballon remplacé par une tête humaine. J'avais même créé l'équipe dans laquelle je jouais à l'époque.
Pour les commentaires, avantage : c'est encore Thierry et Jean-Mimi qui s'y collent. Inconvénient : on croirait entendre deux collégiens réciter un poème. D'où des cris bizarres :
« eh oui, c'est uuuun, fort joli plongeon, il aurait mérité une médaille aux Jeux Olympiques !!! » (Larqué)
« OUUUUUUUUUUUH, QUEEEeeelle FRRRRAppe ! » (Roland)
« Ohla ohla, carton meussieu l'arbitre » (Larqué)
« BUUUUUTeu – BUUUUUUT, QUEEEEEL explOIT ! Regardons ensemble le ralenti » (Roland)
Concernant les graphismes, si les stades étaient très bien modélisés pour l'époque, les joueurs avaient pour leur part pratiquement tous la même tête et se mouvaient avec la grâce des montres en carton pâte de Bioman. Défaut à peu près corrigé dans le second opus, pour lequel j'ai une grosse préférence (pour la musique de fond très classieuse et les menus très épurés).
Ces deux numéros auront finalement été les best-sellers de la franchise, qui a mal négocié l'arrivée de la PS2 en sortant « LE MONDE DES BLEUS 2002 » et « LE MONDE DES BLEUS 2005 », deux bides monumentaux.
