Tout est vite fait génial

Dès que j'ai entendu qu'il y avait une sorte de suite à l'un de mes jeux favoris d'enfance, Lego Racers (et Lego Racers 2 bien sûr), j'ai immédiatement été très intéressé.

Je ne connais pas tant que ça l'humour Lego, même si j'en ai entendu parlé et il est tout à fait présent ici. Mes seules expériences sont des jeux du début des années 2000 voire un peu avant. De tête : quelques Harry Potter, Lego Creator, Rock Raider, et bien sûr les deux Lego Racers. J'ai pu aussi essayer Lego Builder's Journey, mais ça n'a rien à voir.
Comme pour Astérix XXL Romastered, j'ai pu obtenir ce jeu moins cher que dans la plupart des autres boutiques puisque l'une d'entre elles propose le jeu à coût réduit, je ne sais trop ni comment ni pourquoi.
Et encore heureux !

La difficulté est vraiment étrange dans ce jeu. Les courses de l'histoire, à quelques exceptions près, sont assez simples. En revanche, c'est plutôt les missions annexes qui sont parfois vraiment dures. C'est surtout les trophées qui vont pousser à vouloir terminer le jeu à 100% (ou presque). Et c'est une galère. Entre quelques épreuves "sur-le-pouce" (des sortes de mini-quêtes le plus souvent à réaliser en très peu de temps), des quêtes plus poussées, et surtout le nombre improbable d'objets à récupérer placés çà et là sur les quatre cartes, tout terminer prend un temps fou.

La deuxième chose qui m'a le plus marquée, c'est la langue. Alors certes, quasiment tous les personnages sont doublés en français (seules quelques petites interactions anecdotiques ne le sont pas), mais le jeu a un énorme problème de vocabulaire : à la fois un vocabulaire en français assez recherché (utilisation du mot "pénultième" par exemple ; le jeu évite de mettre des anglicismes, les habituels power-ups sont ici des "avantages" par exemple), par contre l'un des personnages principaux a son nom de métier féminisé (Atouth Berzingue). Bizarrement, si "docteur" l'est (y compris l'abréviation !), ça n'est pas le cas pour "agent" (enfin seulement dans les courses, pas sur la carte). C'est débile, incohérent, et grave, comme d'habitude, donc ça fait un point en moins. C'est d'autant plus dommage que même si les missions données par ce personnage sont, je trouve, pas les plus intéressantes (pour être poli), son histoire est assez sympa avec du voyage dans le temps et tout. Dans ce méli-mélo linguistique, on trouve aussi quelques termes très actuels, trop même, qui feront très daté dans quelques années. Dommage. J'aurais également apprécié que les logos soient traduits, on se rend compte qu'on a perdu quelques jeux de mots, comme le Comté des grands rocs qui s'appelle en anglais Big Butte, un jeu de mots à la fois rigolo et habile, même si je le trouve un peu osé pour le public le plus jeune.

La création, atout capital de la marque, n'est je trouve pas très bien gérée ici. Déjà, on doit subir un milliard de didacticiels si on a l'envie de faire une voiture sympa. C'est compliqué, sinon, de comprendre où se trouvent les autocollants ou qu'il est possible de faire en sorte que des briques s'allument à des moments précis par exemple. En plus, il y a une gestion du poids modifiant les caractéristiques de notre véhicule, donc on est un peu limité dans notre créativité puisqu'il faut gérer ça. Le pire est sûrement le châssis, je ne crois pas qu'il en existe un simple. Quoique... le pire, c'est peut-être qu'on ne peut pas créer notre propre personnage.

Les temps de chargement sont aussi super longs. Le pire, c'est quand on veut immédiatement relancer une course ou accéder à un magasin. Si on n'arrive pas premier, et sauf si on est vraiment en galère de brickflouze, il vaut mieux faire pause et recommencer la course plutôt que de franchir la ligne d'arriver, obtenir ses gains, et recommencer.

En revanche, j'ai été très agréablement surpris de la manière d'avoir géré les micro-transactions. Certes, on peut acheter des pièces pour acheter des billets (ce qui est probablement une manière de se défendre en disant que non, on ne peut pas directement acheter de l'argent utilisable en jeu), mais le jeu lui-même en fournit pas mal. Grâce aux 5000 brickflouze offerts lorsqu'on lie notre compte 2K au jeu, je suis arrivé vers 80000 d'argent à la fin de l'histoire, que je peux dépenser comme je l'entends dans la boutique. La seule option payante est le "Drive Pass", un Season Pass permettant, niveau par niveau, de débloquer des pièces, des brickflouzes, et des pilotes exclusifs. L'avantage, c'est qu'il n'est pas limité dans le temps, on pourra donc acheter le jeu dans quelques années et toujours s'offrir les premiers Pass. J'ai d'ailleurs bien aimé, même si c'est très discret, le fait que la boîte du jeu indique la date maximale d'arrêt du mode en ligne (dont je n'ai pas encore profité, vu que je devrais me prendre un PS+ pour voir ce que ça donne) .

Globalement, je ne retrouve pas l'esprit des Lego Racers de mon enfance. Il n'y a même pas une référence, à part peut-être un avantage en course permettant de se téléporter. À part ça, c'est comme si les jeux n'avait jamais existé, même pas un petit clin d’œil. Quand je parle d'esprit, c'est aussi dans l'histoire. On passe du retour classe de Rocket Racer (dont je viens de découvrir qu'il est récemment réapparu dans des sets physiques et dans une série) à Z le Zorrible. Quelques touches d'humour au sein d'une histoire un peu classe versus un humour un peu trop gamin et qui sera daté.

Le jeu est donc assez court et quand on a fini l'histoire, assez embêtant. J'y retourne encore pour espérer obtenir tous les trophées. S'il est suffisamment plaisant pour avoir la moyenne, essayez de l'acheter à bas prix, voire d'occasion, et sans les ajouts du type Drive Pass.