Lonely Mountains est un jeu de descente en VTT, dans lequel on doit amener notre petit bonhomme en bas d'une montagne escarpée.
Contrairement au plutôt médiatique Descenders, l'expérience se veut moins décoiffante: caméra éloignée, direction à la micromachine (modifiable dans les paramètres), pâte artistique low poly et environnements tapissés de couleurs vives et clinquantes, tout est fait pour vous engager dans quelque chose d'en apparence plus soft et reposant. La musique, par ailleurs, est absente: elle laisse place à des bruitages environnementaux à base de chants d'oiseaux, de cris épars d'animaux, de rivières s'écoulant tranquillement et bien entendu de sons générés par votre vélo rutilant.
En terme de contenu, le jeu se découpe en 4 montagnes différentes, chacune contenant 4 pistes, et chaque piste contenant un petit lot de défis à réaliser. Cela peut paraitre peu, mais c'est un trompe l'oeil. En effet, les pistes de Lonely Mountains sont souvent très riches de raccourcis, de chemins alternatifs, ou de petits endroits perchés à visiter. A force de les pratiquer on découvre de nouveaux sentiers, de nouveaux moyens de grappiller quelques poignées de secondes, qui permettent de décrocher les défis de chrono les plus ardus. Les balades champêtres des premières visites se transforment alors en time attack rigoureux, mais pas forcément déplaisant, dans la mesure où les pistes sont découpées en section qui sont autant de check point. On peut donc faire des temps compétitifs en se réchant la tronche à plusieurs reprises, un peu comme à l'époque des vieux speed run multi-segments de 2008 où les runneurs additionnaient leurs PB par portion.
Pour autant, le jeu n'est parfois pas tendre avec nous, notamment sur les deux dernières montagnes, qui sont très, très escarpées. Rochers, arbres, racines, troncs couchés, cascades d'eau, sauts dangereux, dénivelés: il est alors très facile de se rétamer. Certaines pistes, pour peu que l'on souhaite remplir quelques défis de chrono, se transforment en die and retry, où le compteur de "morts" affiche un paquet de dizaines. Pas forcément très intéressant, surtout quand il s'agit de recommencer des micro-portions très complexes, où la chance finit par jouer un rôle un peu trop grand.
Heureusement, le gameplay de Lonely Mountains fonctionne bien. La physique du vélo est réussie même si quelques collisions chelous sont présentes ici et là, et le vélo en lui-même répond parfaitement aux acoups de stick, ainsi qu'aux accélérations et freinages rapides. Il existe par ailleurs différents modèles de VTT, avec des spécificités propres. L'un va être très rapide mais n'aura aucune suspension pour amortir les chutes, l'autre aura un sprint ridicule mais des suspensions efficaces, un autre encore aura une maniabilité à toute épreuve... Ces différents vélos à débloquer sont d'ailleurs loin d'être inutiles, car ils permettent de s'adapter à la topographie des montagnes, voire d'emprunter des passage inaccessibles à certains modèles.
Au final en prenant un peu son temps, on arrive à une petite quinzaine d'heures, et en cherchant les 80-100%, on peut monter à 20-30h. Lonely Mountains s'avère donc un jeu dense, à la fois reposant et ardu. Même s'il a des allures de jeu parfois un peu trop brut (défis un peu austères, technique qui toussote avec des textures et éléments qui popent régulièrement, caméra par moments trop rapprochée qui oblige à faire un peu de par coeur pour anticiper les courbes et obstacles), c'est en fait un jeu solide, au level design travaillé et peaufiné qui mérite le détour.