J'avais adoré Vietcong des mêmes développeurs, qui était pour moi une expérience extrêmement immersive, tout en ayant une véritable ambiance de chef d'oeuvre du cinéma. C'est ça la force d'illusion software.
Souvent considéré comme le Gta killer, Mafia est un jeu PC de 2002 qui se passe dans les années 30 aux Etats Unis, avec la mafia italienne. Pourtant, Mafia n'a de Gta killer que son genre, et encore... Beaucoup plus réaliste, plus linéaire, plus dirigiste, plus beau, plus cinématographique, plus classe, plus contraignant... Mafia ne fait pas dans le fun à la va vite ni dans le con con des clone habituel. Non, il impose presque un nouveau genre, où les missions se succèdent, mais ne se ressemblent vraiment pas dans leurs approche. Petite missions de taxi, mais aussi braquage de banque à faire dans la précipitation, infiltration digne d'un dark project, course poursuite à 60 à l'heure en faisant parler les pétoires...
En fait, certaines missions font penser à du Gran Prix Legend, d'autres à du Hitman, d'autres à du Thief, d'autres même à du Shenmue... On a une succession de mission comme ça très différentes les unes des autres. Très longues aussi en général, Mafia ne fait pas dans les petites parties de 10 minutes pour se défouler un coup, non, il fait dans les longues missions, qui demandent de l'investissement dans le jeu, et de se concentrer.
Dans sa volonté d'être réaliste, notons que généralement, on ne pique pas la première bagnole venu, mais qu'on doit se contenter de celle qu'on a. En effet, il faut d'abord apprendre à faucher un certain modèle de voiture avant d'espérer pouvoir la voler. De même pour les armes. Elles ne se trouvent pas bêtement dans des caisses en bois trouvables n'importe où, ni même dans les premiers magasins venu, mais uniquement chez Vicenzo, l'armurier de la famille. Aussi, on ne passe pas d'une mission à une autre n'importe comment. Si c'est le parrain qui donne la mission, alors on commence dans le bar. Puis, on va voir Vicenzo ou ralph pour les armes et les bagnoles, et la mission commence. C'est quasiment un rituel. De même pour le retour, où on range sa voiture dans le parking du restaurant. En effet, on conserve ses voitures plutôt que de piquer la première venue dans la rue.
Les voitures sont lentes, comme à l'époque, et c'est sans doute le premier truc qui choc. Mais bien vite, on récupère des voitures plus puissante, comme on monte dans la famille. De même, on ne peut transporter qu'un arsenal limité. Hors de question de se trimballer un lance roquette dans les poches. La police est bien présente, et se contentera d'une contravention si vous avez commis un petit délit (griller un feu rouge, dépassement de la vitesse autorisé) mais vous pourchassera en cas d'accident (renversement de piétons par exemple) et fera feu en cas de meurtre. Par contre, elle ne vous recherchera uniquement si un policier vous a vus faire ! On ne fait pas les mêmes choses dans une petite ruelle qu'en pleine place de la ville.
Mais surtout, Mafia est une ambiance! On vit le film de mafia italienne, comme on vivait le film de guerre du Vietnam avec Vietcong. La qualité des graphismes bien sûr, mais aussi les animations, les doublages français extrêmement réussi, les musiques, les petites contraintes du jeu afin d'être réaliste... Tout ces petits détails qui font que Mafia est un jeu très immersif. Le fait est alors que Mafia est aussi un jeu lent. Par exemple, si on prend le train dans n'importe quel jeu vidéo, on aura alors une séquence où on voit le personnage monter et tout de suite après, celle où on descend. Et bien dans Mafia, non! Vous montez, vous restez dans le train jusqu'à la station souhaité, et enfin, vous descendez. Ça surprend, surtout qu'il n'y a rien à faire dans ce train, mais voilà. Je tiens cependant à préciser qu'il s'agit d'un exemple assez excessif, car on prend très rarement le train, et c'est vraiment le seul truc où j'ai trouvé que Mafia en faisait trop.
Enfin bref, Mafia, c'est les missions de taxi, les courses poursuites, la ferme sous l'orage, le braquage de banque, le veinard, la prostituée, la nuit, la pluie, la musique, Salieri, Paulo, les amis, les femmes, le cinéma, les Thompsons, les gramophones, les cigares, l'Amérique, China town, Little Italy, la ville, la campange, la carte, le meilleur jeu du monde.