J'ai toujours bien aimé les jeux développés par Sylvain Passot (Passtech Games), notamment les Space Run, mais on pouvait déjà le retrouver à la programmation, chez Étrange Libellules (les Asterix & Obelix XXL), il y a quelques années de ça. Malheureusement, à l'instar du premier Space Run pour lequel il manquait un petit quelque chose, j'ai trouvé qu'il manquait justement un petit quelque chose avec ce Masters of Anima.
Le concept est là pourtant, le titre pouvant faire penser à du Pikmin ou à du Overlord grâce à son côté jeu d'action/aventure mélangé à de la stratégie. Le truc, déjà, c'est que ça ne décolle jamais vraiment. Que ce soit concernant les phases d'exploration/énigme ou les combats, on reste un peu sur notre faim. La faute à une difficulté bien trop faible, même en jouant en maître (plus haute difficulté du jeu) : aucune énigme n'est venue me poser le moindre problème durant l'aventure, et les combats se révèlent globalement faciles… reste les rangs S à obtenir, seul véritable challenge du titre (du moins si on tente de les débloquer en difficulté maximale).
Autre souci, la maniabilité. Le titre a clairement été pensé pour être joué à la manette, j'ai justement commencé à jouer au titre avec ce périphérique… et je suis finalement passé sur le traditionnel combo clavier/souris en cours de route tant je trouvais l'usage du premier frustrant. J'ai eu l'impression de voir l'intégralité de mes actions artificiellement ralentie par le jeu. Ça ne le rend pas plus dur hein, juste plus frustrant, rajoutant du délai là où il ne devrait pas y en avoir. Forcément, ç'a beau être plus réactif au clavier/souris, on sent que le jeu n'a pas été conçu pour être joué de cette façon. Pour peu qu'on ait déjà joué à un jeu de stratégie dans notre vie, Masters of Anima ne possède pas certains raccourcis, certaines fonctionnalités, inhérentes au genre.
Outre ce qui concerne de près ou de loin le gameplay, Masters of Anima ne brille pas non plus sur le reste. On est face à un univers coloré et enfantin plutôt joli, mais finalement un peu quelconque, si ce n'est un peu niais. En tous cas, j'ai déjà oublié le scénario tant j'ai trouvé l'ensemble pas du tout marquant et pas forcément bien écrit (mention spéciale aux personnages secondaires qui disparaissent aussitôt qu'ils sont apparus). À noter que, comme pour Space Run, il n'y a pas de VF, toujours dommage pour un jeu développé en France. Enfin, les musiques composées par un certain Leon Shelby rejoignent, elles aussi, ce que je reproche au titre depuis tout à l'heure : elles ne sont pas mauvaises, mais se révèlent être quelconques. En tous cas, autant je n'ai trouvé aucun morceau horrible à entendre, autant aucun ne m'a marqué.
Vu ma critique, on pourrait croire que j'ai trouvé Masters of Anima mauvais, mais curieusement ce n'est pas le cas. Je l'ai surtout trouvé curieusement plutôt quelconque. L'équipe de développement n'étant pas arrivée à pousser son concept assez loin pour le rendre réellement intéressant. Parce que mine de rien, bah… je n'ai pas passé un mauvais moment devant. Ce fut même plutôt l'inverse en fait. Certes, le concept ne décolle jamais vraiment, mais on traverse des décors variés, il y a aussi du changement au niveau des objectifs : avec des niveaux moins linéaires, autour d'une sorte de hub. Aussi, on peut toujours réattribuer nos points de compétences entre les niveaux afin d'améliorer une unité particulière au détriment d'une autre : il n'y a pas pléthore de combinaisons possible, mais ça reste toujours bon à prendre. Même au niveau du rythme, les développeurs ont su bien doser, enchaînant relativement bien combats et phases d'exploration. Franchement, ce n'était pas exceptionnel, je n'irais pas jusqu'à recommander Masters of Anima non plus, mais je n'ai clairement pas passé un mauvais moment devant.
Comptez 15 heures grand max pour terminer le jeu en difficulté maximal et atteindre le 100 %.