Hey John, c'est comme à la télé ! Mais en plus bête.
Jeu labellisé Fox News qui n'oublie aucun clichés du brave soldat ricain parti faire la guerre loin de chez lui mais le tout emballé avec un sérieux effrayant afin de nous faire presque croire qu'il s'agit là d'un témoignage historique. De la mort héroïque des "Boys" jusqu'à la citation finale façon "prise de conscience" en passant par le brave arabe qui supplie les G.I. de sauver son pays, rien ne nous sera épargné. La guerre manichéenne à son paroxysme.
Une situation qui n'est pas neuve (on se rappellera tous avec horreur de Call of Duty : World at War avec sa complaisance gore et son pathos vomitif) mais l'enveloppe ne sauve même pas les meubles. Le gampelay est correct mais sans plus et la véracité voulue (et donc râtée, vous l'aurez compris) se traduit par 3 décors différents à savoir : des ruelles de villages pourris, la montagne et la montagne sous la neige.
Les affrontements sont ainsi assez monotones puisqu'on se contentera d'avance dans des couloirs étroits et de tirer sur ce qu'il y a devant pour accéder au couloir suivant. Palpitant.
Bien sûr on a quelques moments plus ouverts mais on se cantonnera à rester sur la même position en attendant la fin des vagues d'ennemis, toute tentatives de contournement ou d'initiative de notre part se soldera par un échec de la mission.
Comme tout bon jeu au game design sans inspiration on a le droit aux interminables et ennuyeuses séquences de rail-shooting.et à quelques séances de sniper rigolotes mais, là encore, monotones (on ne peut pas changer sa position de tir). Heureusement que visuellement le titre assure le minimum (merci aux effets de lumières réussis) et que l'ambiance sonore et les bruitages sont excellents (doublages français pourraves mis à part).
Bon évidemment difficile de ne pas pouffer de rire en entendant Linkin Park mais au moins le générique on peut le zapper, c'est toujours ça de pris.
Pour couronner le tout le jeu se permet des bug ahurissants dans la gestion de ses scripts. On passera sur les portes qu'on ne peut pas ouvrir avant l'arrivée de son escouade, sur ces obstacles infranchissables tant que nos collègues ne l'ont pas franchis en premier, sur ces couloirs impraticables tant que les bots n'ont pas atteint un certain point de la carte...
Oui, passons sur ces aberrations puisqu'il y a plus grave.
En effet, comment garder son calme quand un coéquipier reste coincé derrière un mur et ne peut ainsi pas déclencher le script permettant d'ouvrir une fichue porte en bois vermoulu ?
Comment pardonner un point de contrôle corrompu nous obligeant à recommencer la mission depuis le début ?
Point d'autant plus énervant lorsqu'on subit des cinématique obligatoires, trop longues et mis en scène mollement.
Sans doute est-ce là une astuce de développeur fourbe afin d'allonger la durée de vie ridicule du jeu.
Puisqu'il est question de durée de vie il faut rappeler qu'il y a un mode multijoueur made in Dice (les développeurs de Battlefield). Seulement voilà entre un gameplay de base pas extraordinaire et un cahier des charge sans aucune imagination ("Hey John, t'as vu ce qu'ils font chez activision ? bah fais pareil, on va en vendre des millions !") difficile de s'y attarder. Moins bourrin et abrutissant qu'un CoD, moins tactique et prenant qu'un Battlefield : Bad Company 2, le multi de Medal of Honor ne fait clairement pas le poids.
La licence déjà bien estropiée vient à nouveau de marcher sur une mine. Un gâchis d'autant plus incroyable qu'EA possède déjà le très bon Battlefield : Bad Company 2 pour offrir une alternative sérieuse (et surtout meilleure) au rouleau compresseur Call of Duty.
Vivement qu'Ubisoft fasse un jeu sur la guerre d'Algérie en se basant sur les mémoires du général Massu avec Kyo pour signer la bande son... comme ça tout le monde aura fait le tour on pourra peut être passer à autre chose.