Quand un mort joue au héros
On prend un jeu d’aventure et on y ajoute un univers tout ce qu'il y a de Tim Burton, on obtient Medievil. Une histoire de sorcier ressuscitant les morts pour accomplir sa vengeance, mais redonnant vie à un adversaire de taille, mort en soi-disant héros. Et c’est parti pour la grande aventure à travers des niveaux variés où s'alternent les combats, les énigmes et l'exploration. Medievil n'hésite pas à emprunter dans plusieurs genres. On notera ainsi des séquences plate-formes dont on se serait volontiers passés, la faute à une maniabilité bien raide et un système de caméras à la ramasse ou bien un niveau type beat'em all où on dégomme du zombie joyeusement. Medievil pioche aussi un peu dans le RPG, avec des quêtes annexes, quelques PNJs, un système d'inventaire et des marchands. L'ensemble fonctionne bien, l'ambiance Burton et l'humour noir faisant mouche. La musique est fort réussie et on se surprend même à siffloter certains thèmes.
La fête est malheureusement gâché par la maniabilité. Les sauts au-dessus du vide deviennent vite un enfer. Combien de vies bêtement perdus parce que Mr Fortesque est aussi raide qu'un manche à balai...
D'ailleurs, la caméra n'en fait qu'a sa tête et se rend complice de la torture de ses passages plate-formes. Pool of the Ancient Dead en est le parfait exemple, un niveau qu'on est amené à faire et refaire jusqu'à flirter avec la crise de démence tant on enchaine les morts à la con dans ce bourbier.
Le jeu à plutôt mal vieilli aujourd'hui, malgré des graphismes pas mal pour l'époque et quelques cinématiques fort réussies. La durée de vie s'en sort bien avec une vingtaine de niveau, certains devant être rejoués pour être entièrement complétés. Ceux qui prendront la peine récupérer tout les calices auront d'ailleurs droit à une nouvelle cinématique de fin. Avis aux amateurs!