Au mauvais moment.

2018 a été une année riche en rogue like indés, entre Slay the Spire et Dead Cells, qui tous deux ont marqué l'esprit par leur gameplay innovant et riche. Il est donc difficile pour un jeu tel que Moonlighter de réussir à se glisser entre deux véritables gros jeux sortis l'année dernière.
Moonlighter, que je ne connaissais pas du tout avant de le découvrir par hasard sur GOG, est donc un rogue-like classique, vue du dessus, se déroulant dans 5 donjons différents de 3 niveaux chacun dans lesquels il faudra buter du streu-mon, et looter leurs cadavres afin de récupérer les matériaux qu'ils contenaient.
Ces matériaux, il faudra ensuite les vendre dans notre magasin. Car oui, nous sommes un marchand, et un qui veut faire retrouver la gloire d'antan de sa petite ville de campagne à travers des exploits qui mèneront le joueur au dernier boss du dernier donjon. Il faut donc organiser ses affaires, fixer les prix et accueillir les clients dans le magasin pour venir voir la marchandise. L'argent des ventes sera ensuite utilisé dans l'achat de nouvelles armes, chacune avec un set de coups particulier et qu'il conviendra de maîtriser, mais aussi dans l'achat de potions, ou dans d'autres magasins déblocables plus tard dans le jeu.
Le pitch est donc plutôt sympathique, par son gameplay à deux voies, celle du marchand le jour et celle du combattant la nuit.
Mais très vite, le jeu devient assez ennuyant. En effet, une fois fixés les prix, il ne se passe pas grand chose. Il ne nous reste plus qu'à attendre que la clientèle se décide ou à rajouter des objets dans les vitrines et à marteler A pour que la vente se fasse. Une fausse bonne idée, qui rend les phases de magasin vite ennuyantes et inutiles au possible.
Mais ça pourrait encore aller, si les phases de donjon n'étaient pas elles aussi ennuyantes. Car les ennemis ont chacun leur décalqué dans chaque donjon, avec tout simplement les mêmes attaques en légèrement plus puissant et avec plus de HP. De plus, leur variété est vite ridicule et on retombe très rapidement sur les mêmes ennemis. On ne prend plus aucun plaisir dans les phases de combat, au bout d'un donjon, et pourtant le jeu avait du potentiel.
Mais le problème est que le studio à l'origine de Moonlighter semble cruellement manquer d'ambition. On se sent terriblement à l'étroit dans le petit village qui sert de hub au jeu, et le fait que le nombre de pattern de salles soit très petit, au point de retomber trop régulièrement sur les mêmes salles ramène le jeu avant... Binding of Isaac : Afterbirth.
Et la date de sortie, comme expliqué avant, ne sauve pas le jeu non plus. En bref, Moonlighter semble être sorti trop tard, en ayant qu'une vague idée finalement assez creuse pour renouveller le genre. On préférera les jeux précédemment cités, déjà un brin plus novateurs dans la vague qui n'en finit plus des rogue like indés.