Après Doki Doki Literature Club ! J'avais demandé à ce qu'on me conseille d'autres Visual Novel. Le nom de "Narcissu 1 et 2nd" revenait souvent. Les jeux étaient gratuit et assez cours (4h), je m'y suis donc attelé.
Et c'est du Visual Novel dans ce qu'il y a de plus "novel" : il s'agit d'une histoire, raconté avec quelques images (assez rares d'ailleurs) et la seule trace d'interaction sera dans le chapitrage. Le fait que le niveau d'interactivité en soit à son minimum ne me dérange pas, c'est aussi le principe des visual novel. La musique va de l'anecdotique au très très beau.
Par contre, je n'ai pas trop accroché à l'histoire qui n'est pas ma tasse de thé : Deux personnages atteint d'une maladie orpheline qui va les tuer, décident de s'enfuir de leur hopital, de voler une voiture et d'aller sur l'ile d'Awaji pour être au milieu des Narcisses au moment de la mort. L'histoire est montrée du point de vue du personnage principal qui tente de percer le secret de Setsumi la fille qu'il a embarquée avec lui. Elle ne parle quasiment pas et n'avoue pas ses sentiments.
On est dans le mélo pur jus avec des personnages malades et condamné à la mort, mais il y a quelque chose de très japonais dans le récit : la résignation, le fait que leur famille les cachent et n'osent pas mettre le doigt sur le problème, l'impression de faire quelque chose de provocateur en choisissant le lieu de sa mort, le mutisme de la jeune fille.
De ce point de vue, la version "doublée" du jeu est la meilleure car les moments où Setsumi parle sont assez rares, résonnent immédiatement lorsqu'ils arrivent, tranchant avec la lecture silencieuse que l'on se fait dans notre tête. Il fait écho au manque de réaction de la jeune fille qui fait de son sourire, à la fin du jeu, quelque chose de rare. Et ça, c'est beau ! Idem avec le manque d'image qui fait que dès que l'une d'entre elle apparaît, cela nous marque.
Et du coup, malgré mon manque d'intérêt pour l'histoire, je n'en ai pas moins une forme de respect pour son auteur qui a été jusqu'au bout de son projet. On voit dans les crédit qu'il y a une vraie démarche artistique avec un vrai projet derrière. Certes, ça manque parfois d'images, mais ça fait son taf et ça réussi à raconter bien son histoire.
Dommage que j'ai un coeur de pierre.
PS : Le foutage de gueule sur les distances :
A un moment, j'ai suivi l'histoire avec Google Map, histoire de voir les différentes étapes du périple des deux personnes. C'était assez agréable, jusqu'au moment où je me suis rendu compte que l'auteur se foutait un peu de notre gueule. Les personnages mettent 8 jours (21 janvier au 29 janvier ) à rejoindre leur point de départ (Tokyo) jusqu'à l'ile d'Awaji, soit 900km. C'est même répété plusieurs fois. Heu.....
900km, ça fait moins qu'un trajet Nantes – Marseille, et avec une voiture moderne comme celle conduite par les protagonistes, tu mets entre 9 et 10 heures de route. Je veux bien qu'ils fassent des arrêts de temps en temps et qu'ils passent de longues nuits dans la voiture, mais là soit ils roulent 2 heures par jour et pioncent le reste du temps, soit ils foncent à 20km/h. L'auteur aurait été français ou américain, j'aurais compris cette erreur de géographie, mais le fait qu'en plus ça vient d'un japonais me fait gratter la tête.
PS 2 : La grosse faute de goût.
Putain, j'avais appuyé sur l'ambiance sonore du jeu, le fait que la voix de Setsumi est rare et précieuse. Elle se suicide donc dans la mer, nous laissant un dernier "Sayonara" au milieu du silence. On est près à le faire résonner dans notre tête et là... musique d'ascenseur super chill ! Mais merde... c'est quoi cette faute de goût ?