Le retour de la maladie inconnue qui tue.

Et hop, je rend mon avis sur le deuxième épisode de Narcissu dans la foulée du premier. (Alors que j'ai fait ces deux jeux avec plusieurs mois d'écart.) Ici on se penche sur une histoire que Setsumi à vécu avant le premier volume et dans laquelle elle croisait une autre patiente, Himeko, fana d'automobilisme et finissait par devenir sa confidente. A cette histoire se mêle aussi la soeur d'Himeko, Chihiro et une histoire douloureuse vécue par Himeko alors qu'elle était aide pour les malades.

Du coup, il y a plus de personnages, ce qui rend le tout plus vivant et moins austère qu'avant, toutefois, comme on ne voit pas les personnages en question, on s'embrouille parfois un peu sur qui dit quoi. (Ceci dit les scènes à trois personnages sont plus rares.) On voit aussi les parents de Setsumi, ce qui donne un peu moins d'austérité, le premier jeux ayant des parents qui ne sont qu'évoqués de manière très évasive, renvoyant l'idée qu'ils ont complètement oublié que leur enfant allait mourir.

Ici, on voit un peu plus dans la tête des gens qui font vivre ce fameux "septième étage" où se trouve les soins palliatifs, notamment des gens qui sont censés y être bénévole et la façon dont ils finissent par s'attacher aux personnes qu'ils aident. Le fait d'y avoir adjointe une ex-aide devenue malade peut être intéressant, mais le fait qu'il y ai toujours ce flou étrange autour de la maladie en question donne l'impression que les personnages finissent tous par choper une étrange maladie mortelle dont on a pas le nom. Et je ne suis pas convaincu par l'allégorie consistant à appeler les malades et leurs aides par des surnoms tirés d'un roman du XIXe siècle.

Ce qui est paradoxal c'est que d'un côté le jeu possède plus de "vie" que le premier avec plus de personnages, un peu plus d'humour (Himeko est bien plus joyeuse que Setsumi la muette) et des actions bien moins stoïques que de "rouler en attendant d'atteindre un point donné" : il y a une véritable relation qui se créé entre les deux personnages que ce soit en allant manger ensemble, en faisant du jardinage ou en se coupant les cheveux. Mais d'un autre côté il est aussi bien plus "tire larme" que le premier (notamment avec un flash-back sur une petite fille malade toute mimi dont les parents sont morts et auquel personne n'ose dire la vérité) alors qu'il se termine de façon bien moins pathos que le premier.

Pas mal de gens ont reprochés le côté un peu plus "catholique" que le premier : Himeko est une ancienne catholique qui récite parfois la bible. Si de nombreuses personnes ont détestés ça, y trouvant un côté bien plus préchi-précha, mais je trouve que ça encre plutôt le personnage dans une réalité et lui donne une sorte de relation avec un autre personnage, plus basé sur le fait de réenchanter le monde que sur une véritable histoire de foi avec tout ce que ça implique. Et puis ça parle des chrétiens du Japon ce qui est assez rare.

Par contre, j'ai eu du mal avec les références parfois un peu forcées aux narcisses (parce que c'est le titre de la saga) et il y a la réinsertion de l'idée de la balade en voiture interdite qui se fini sur la plage et de nombreux clins d'oeils qui font "hé, t'as vu, c'est comme dans le premier." Dommage, ça fait quand même pas mal redite.

Après, j'ai vraiment mis plus de temps à finir ce jeu que le premier. Je me suis forcé à y jouer un petit peu tous les jours à raison d'un chapitre par jour, sinon, j'avançais pas. (Les chapitres sont plus longs aussi.) Les épisodes sont coupées au bout d'un moment par sections bien claires (en journées) ce qui fait qu'on les quitte finalement assez naturellement. Et puis l'histoire est assez pesante par moment, du coup, je me suis dit "bon, j'ai fait ma partie de la journée, je garde le reste pour demain." J'ai vraiment décroché plusieurs fois et je ne pense pas faire la suite de cette saga.

Un mot sur la direction artistique qui s'est amélioré, même si l'on trouve les mêmes musiques et le même minimalisme dans les images. Toutefois les images sont bien plus nombreuses, ce qui est très cool et on voit parfois les personnages en entier (houraaaa) On retrouve un thème intéressant chanté : "15 cm" (centimètre cube, hein...) étonnement joyeux et assez sympa.