Cinq cents heures de plaisir
À l'occasion de ma 500ème heure de jeu sur Natural Selection 2, je me suis dit qu'il serait bien que je dédaigne enfin critiquer ce jeu - il le mérite bien.
Natural Selection 2, donc, est le résultat du travail titanesque et passionné de Unknown World. Partis de pas grand-chose (un moteur graphique a été développé spécialement pour !), force est de constater que le résultat est bluffant. Baigné d'une ambiance hard-SF franchement réussie, le titre mélange habilement jeu de tir à la première personne et jeu de stratégie en temps réel.
Deux équipent s'affrontent pour la domination de la carte et l'éradication de l'adversaire : les Marines d'un côté, et les Kharaas (comprendre Aliens) de l'autre. C'est ici que réside le plus gros point positif du jeu : le gameplay est très varié. Tandis que le côté Marine se veut plus proche du FPS classique, le côté Alien dispose de cinq classes que tout oppose. Ainsi, le Skulk privilégie les attaques rapides et sournoises grâce à sa capacité à courir sur les murs et au plafond, le Gorge soigne ses alliés et déploie de petites structures, le Lerk peut voler et cracher des gaz ayant différents effets, le Fade se déplace très vite et est redoutable contre l'infanterie et l'Onos, efficace partout, permet d'effectuer les attaques dévastatrices lors des assauts de fin de partie.
Les Marines ne sont pas en rade : un arsenal varié leur est progressivement mis à disposition tout au long de la partie. Ainsi, à côté des classiques fusils d’assaut et grenades s’ajoutent lance-flammes, lance-grenades, fusils à pompe, voire même des jet-packs et de véritables exosquelettes !
Comme si cela ne suffisait pas, chaque équipe, au début de chaque partie, choisit un commandant. Ce joueur, disposant d’une vue aérienne du champ de bataille, coordonne les actions des différents joueurs, leur déploie des structures (là aussi uniques à chaque équipe) et progresse dans l’arbre technologique (lui aussi propre à chaque faction). Ce rôle est crucial, et l’issue de la partie dépend fortement de ses choix.
Car sans coordination ni esprit d’équipe, la victoire frôle l’impossible. C’est là une des autres forces du jeu. La communauté, malgré sa taille réduite (souvent moins de 500 joueurs connectés) y est dans l’ensemble exemplaire – je n’y ai jamais entendu d’insulte – et c’est un plaisir absolu que de devoir discuter rapidement de la marche à suivre tout en surveillant les mouvements de l’adversaire. Le jeu est très nerveux et nécessite une surveillance accrue afin de glaner toute information pouvant se révéler utile. L’alchimie de tout ceci résulte parfois dans des parties trépidantes et extrêmement prenantes, où ont lieu de magnifiques assauts et des retournements de situation à couper le souffle.
Ajoutons au tableau des graphismes plutôt réussis et une ambiance sonore simpliste mais efficace. Les décors sont relativement variés : en comptant les cartes communautaires, le jeu doit avoir une quinzaine de cartes de qualité prenant place dans des endroits variés (une mine (Mineshaft), une grande serre (Biodome), une station orbitale (Descent), etc.) Les couloirs et salles traversées sont toutes un peu glauques, froides et métalliques, et ont l’avantage de se présenter sous différents aspects : lorsque le courant est coupé, la salle est plongée pendant quelques secondes dans un noir angoissant, et si les Aliens en prennent possession, elle sera progressivement recouverte de Cyst, une substance glaireuse sur laquelle les Aliens peuvent établir leurs structures. Concernant l’ambiance sonore, c’est surtout pour récupérer des informations sur l’adversaire qu’elle existe ; mais quel Marine n’a jamais eu froid dans le dos en entendant, au-dessus de lui, le bruit typique du Skulk se déplaçant au plafond ?
C’est pour toutes ses raisons que je recommande chaudement Natural Selection 2. Le titre n’est pas parfait – on reprochera surtout une optimisation moyenne et une courbe d’apprentissage assez verticale – mais la plupart des parties sont d’un régal incomparable. De plus, le jeu est moddable, et certains modes de jeu autre que ns2 sont plutôt sympas (je pense notamment à Combat). En bref, munissez-vous d’un micro, d’un peu de temps libre et d’un bon PC, et plongez dans le monde froid et sans pitié de Natural Selection 2. Je doute que vous le regrettiez.