Après avoir passé la fin de l’automne et le début de l’hiver sur LA référence des simulations de basket à ce jour, NBA 2K et son fameux mode « Mon Joueur » très chronophage, j’ai enfin décidé de me lancer sur NBA Jam nouvelle génération. Ici, nous ne sommes pas en terre inconnue car il s’agit là ni plus ni moins de la version HD réactualisée du fameux titre de Midway sorti il y a de cela 18 ans (ouch !) sur consoles 16 bits (Megadrive, Super Nintendo) et en arcade. Oublions tous les repères de « half/full court pressing » ou d’ « ankle breaker » pour se concentrer uniquement sur des contres et alley-oops qui dépassent juste l’entendement. Oui, NBA Jam est un vrai retour à l’arcade comme nous avons pu le connaître milieu des années 90, genre encore adulé par bon nombre d’entre nous – d’ailleurs si vous lisez ces lignes aujourd’hui c’est que vous faites également partie de la bande d’irréductibles qui peuvent être titillés à l’annonce d’un « Boomshakalaka » ou encore d’un « Air ball » tonitruant.
Pour revenir sur la petite histoire de cet opus NBA Jam, on peut rappeler qu’à l’origine il était prévu qu’il soit vendu en bundle avec NBA Elite 11, la réponse faite par EA Sports à leur illustre concurrent 2K Sports. Cependant, devant l’ampleur du phénomène NBA 2K11, l’épisode 2011 de NBA Live a été purement et simplement radié des charts de sorties… le rouleau compresseur Michael Jordan (effigie de NBA 2K11) fait encore des ravages alors qu’il ne joue plus sur le circuit. Bref, NBA Jam lui est bien sorti au cours de l’automne 2010 et ce n’est pas pour nous déplaire, car effectivement un peu d’arcade dans ce monde trop réaliste ne fait pas de mal.
« NBA, where Amazing happens » telle est la devise fièrement affichée des analystes marketing de David Stern, patron de la ligue américaine de Basket… c’est une phrase qui pourrait très bien résumer ce titre que nous testons aujourd’hui tellement la démesure et le côté « Amazing » (avec l’accent !) sont présents dans NBA Jam. Pour ceux qui ne connaissent pas le principe, il s’agit de prendre en main une équipe (de la ligue) composée de 2 joueurs parmi plusieurs à sélectionner et d’affronter les binômes des 29 autres équipes NBA, le jeu ayant la licence NBA vous retrouverez toutes les équipes actuelles (juste dommage pour les anciennes franchises comme les Seattle Supersonics). Les matchs se jouent seul contre l’ordinateur, en 1 vs 1 ou en 2 vs 2 (local ou en ligne !), ils se composent de 4 quarts temps de 3 minutes (paramétrables en mode « Play Now ») et l’action est forcément intense puisque tout est plus que spectaculaire… très peu de stratégie à mettre en place (hormis dans le choix des joueurs de l’équipe), juste de l’action pour aller au dunk et presser les joueurs adverses en vue de récupérer la gonfle. Côté gameplay, c’est très simple à prendre en main, le stick pour diriger le joueur, une gâchette (LT ou LB) pour sprinter, un bouton (X) pour tirer, un bouton pour sauter (Y), un bouton pour passer (A) et un dernier pour tenter les interceptions (B) ; tout est épuré comme cela l’était à l’époque des 16 bits… donc si, comme moi, vous étiez fans du précédent épisode, vous ne serez absolument pas dérouté par la jouabilité. Comme auparavant, dès qu’un joueur marque 3 paniers d’affilée il devient « on fire ! » et envoie des dunks encore plus lourds qu’à l’accoutumée, tout en brûlant le filet du panier… un délice !
La principale évolution est décelée au niveau des différents modes de jeu. Deux principaux modes que sont la « Campaign Tour » et le « Remix Tour », le premier vous permet de défier les 30 équipes et de rencontrer tous les 5 matchs un « Legend Battle » contre des légendes de la NBA… Le second mode, beaucoup plus long, vous demandera pas mal d’effort pour le boucler intégralement, ici aussi on rencontre les autres équipes des différentes divisions mais à chaque fois plusieurs challenges s’offrent à nous : matchs 2 vs 2 (avec items magiques sur le parquet), parties de 21 points (entre 3 joueurs), parties d’éliminations, concours de démolition de panneau… Tous ces types de jeux sont bien entendu sélectionnables sans faire la campagne complète, à partir du menu principal. Bien entendu, Xbox Live oblige, un mode online est présent avec la possibilité d’affronter n’importe qui sur la planète soit sur des matchs classiques soit sur des remix… A noter cependant que lors des parties jouées en remix, le jeu laguait beaucoup et on n’arrivait pas au même score au final… bug ou lag ce fut quand même très désagréable, par contre rien à redire sur le mode classique. Un système d’expérience a été ajouté pour permettre d’augmenter la durée de vie en ligne. Indispensable, ce mode en ligne ne remplacera pas une bonne soirée entre amis où 4 joueurs s’affronteront après s’être abreuvés d’alcool et nourris de cochonneries dont seules les soirées geeks ont le secret.
Puisque l’on parle de durée de vie, je suis obligé de vous parler d’un aspect que j’ai fortement apprécié dans NBA Jam. En effet, sur cette génération de consoles je reproche essentiellement la facilité prise par les développeurs de commercialiser des DLC payants pour télécharger tel ou tel mode de jeu (ex : Resident Evil 5) ou encore pire pour des personnages supplémentaires (ex : tiens encore Capcom avec Marvel vs Capcom 3) ou des tenues (ex : Capcom toujours avec Street Fighter IV). Ici rien de tout cela, pour une fois EA est à saluer pour ses « Jam Challenges », des petits succès (achievements) à débloquer à l’intérieur du jeu et qui débloquent – cerise sur le gâteau ! – des joueurs de légende dont certains ont pu être aperçus dans le NBA Jam d’origine… Ainsi, on peut facilement revoir Magic Johnson, Larry Bird, James Worthy, Dennis Rodman, Scottie Pippen, Glen Rice, Hakeem Olajuwon, John Stockton, Pat Ewing (pour Sokoj qui n’aime pas Lambeer !), Karl Malone… que du lourd (seul grand absent Michael Jordan qui n’est jamais apparu dans la licence NBA Jam) ! Mon Dieu mais quel plaisir de pouvoir se voir confrontés Kobe Bryant – Magic Johnson et Larry Bird – Ray Allen.Tout ceci se débloque au fur et à mesure que l’on avance dans le jeu en gagnant certains matchs ou en faisant certaines combinaisons (ex : 5 double pas d’affilée, 10 rebonds, 10 contres…), de quoi booster la durée de vie d’un soft résolument arcade, que bon nombre de pseudo journalistes catalogueraient très vite au rayon des jeux trop vite terminés à leur goût.
Mise à part les modes de jeu, nous sommes en présence d’une très certaine évolution graphique avec notamment des graphismes entièrement en HD (du moins sur Xbox 360 et PS3), le style NBA Jam avec les grosses têtes bénéficie d’un rendu plutôt sympathique même s’il est plus appréciable en vidéos que sur des screenshots. L’animation ne connait pas du tout de ralentissement, vous allez me dire, heureusement vu que nous sommes quand même sur des éléments 2D, aspect voulu – je pense – par EA pour conserver la magie du titre. La bande son est plutôt commune, cependant le très net avantage est d’avoir pu conserver LA voix originale de NBA Jam, celle qui a hanté nos après-midis de jeunesse avec les « Boomshakalaka », « He’s heating up ! », « He’s on fire ! » et autres expressions devenues cultes au fil des années…
Alors que le genre est de plus en plus délaissé par une nouvelle génération de joueurs avides de se plonger dans une expérience – histoire réaliste, on se rend compte qu’un jeu de sport arcade comme NBA Jam peut encore procurer énormément de plaisir comme ce fut le cas dans nos plus jeunes années. De plus, c’est le type de jeu arcade par excellence qui permet de prendre un plaisir rapide sans se prendre la tête… j’en viens à rêver qu’un jour le même concept puisse être adapté au football comme c’était le cas à l’époque de NBA Jam avec Super Sidekicks sur les bornes Neo Geo… Le gros point noir aujourd'hui dans ce jeu est l'impossibilité de jouer en ligne, grâce à la fameuse politique de merde d'EA Sports !