Neo Cab m'a déçu. C'est dit.
J'avais lu pas mal de compliments sur son écriture et... Bon. On est une chauffeuse de taxi du futur en concurrence directe avec des taxis dotés d'ia, propriétés d'une grande méga giga tétra corporation pas gentille gentille. Une ex qu'on a pas revu depuis une petite année, et avec qui on s'est quittée tout rouge, nous propose de changer de ville et de tout abandonner pour faire une colloc'. Fin. Ha non pardon, comme on est un peu bête, on accepte avec le sourire.
Du coup on la revoit, elle nous donne un bracelet qui lit nos émotions et elle disparaît sans même nous donner une adresse. Et c'est donc partie pour une enquête a base de passager inconnu, gestion d'essence et chambre d'hôtel.
Une gestion assez sommaire de tout ça avec un argent qui ne coule pas a flot, mais dont l'accumulation ne donne droit a rien de dingue. L'hôtel à prendre étant, grosso modo, la plus grosse récompense possible.
On va donc choisir sur carte ceux qui ont besoin de se déplacer en contact d'un peu d'humanité, tout en faisant attention de ne pas les froisser sous peine de recevoir une mauvaise appréciation et de se chopper un arrêt de notre activité si leurs moyennes en fin de journée est trop basse.
Chacun a sa petite histoire à faire valoir et, ma foi, ce coté "tranche de vie" est réussi. Les dialogues sont sympas et nos choix de sujets ou de réactions parviennent à capter l'attention. Les raccrochages au fil rouge sont souvent un peu ridicule en revanche, mais c'est difficile de lui reprocher tant le synopsis part de bas...
Nos choix influenceront aussi notre propre humeur, elle même modifiant nos réponses possibles. Visible à tout moment grâce à un jeu de couleurs sur notre bracelet, la très large palette d'émotions promet la lune. En pratique, il est littéralement impossible de jouer double-jeu ou de tenter la nuance tant il peut être compliqué de s'extirper d'un mauvais pas à cause de notre héroïne qui "ne se sent pas de".
L'hôtel sera souvent l'occasion d'orienter notre bien être dans un sens ou dans l'autre. Neo Cab n'aimant pas les blancs, il va les combler avec les jérémiades et autres pensées "profondes" de Madame, autrement moins intéressante qu'à peu près tout les autres personnages. A noter que le jeu aime faire revendiquer aux personnages leurs genres ou préférences sexuelles de manière explicite.
Le jeu n'est en soi pas très long, environ 4 ou 5h pour ma première partie. Il n'y a pas vraiment d'artwork, de contenu annexe, ou de saut rapide des passages déjà lu donc si vous n'êtes pas fan du pitch, la rejouabilité en prend un sacré coup.
Le jeu n'a également aucun doublage et le pop des éléments lumineux ne donne pas envie de s'attarder sur les rares décors qui défilent. La traduction française semble réussi dans l'ensemble. Présence d'inclusif et de iel.