La passerelle old school/new school du JRPG ?

Ni no Kuni 2: l’avénement d’un nouveau royaume est une immense surprise. Après avoir essuyé 40 heures d’un précédent opus beaucoup plus porté sur son imagerie et sa narration, au détriment du gameplay JRPG au tour par tout, sorte de pastiche peu intéressant de Pokémon, cet opus réussit à faire la synthèse entre le JRPG des années 1990 (FF 7,8,9) et le JRPG orienté action que l’on connait depuis Final Fantasy 15.

Le résultat est inattendu. Le jeu n’excelle en rien, fait dans le passe partout, tente des choses en mélangeant action RPG, gardant quelques éléments « pokémon » avec les mousses, en introduisant du loot, un monde bien plus ouvert à explorer, de la stratégie et de la gestion de royaume à la age of empire, avec une narration certes plus en retrait, plus expéditive que le premier opus, mais finalement, peut-être plus efficace.

Ni no Kuni fait en effet partie de ces JRPG qui peuvent se boucler en moins de 35 heures si on se limite à son histoire principale. Mais est-ce là véritablement l’intérêt ? Bien sûr que non. A la manière d’Evan, héritier du trône des mistigris de Carabas ( coucou les références au premier opus) , victime d’un putsch organisé par les ratocrates, se voit contraint de s’enfuir de son château avec Roland, le président des États-Unis d’Amérique, qui est propulsé à la manière d’Oliver dans le 1, du monde des humains vers le pays de Ni no Kuni, des centaines d’années après les événements du premier jeu.

Roland va donc conseiller le jeune roi, dans sa quête de fonder un nouveau royaume et d’unifier le monde, en faisant signer aux autres nations un traité pacifiant les relations. Dans l’ombre, rôde Kundal, un sinistre personnage bien déterminé à œuvrer contre ce projet.

Comme dans le premier opus, les premières heures furent laborieuses. Je n’accrochais pas ou peu à l’histoire, le système de jeu me paraissait certes plus dynamique que le premier, et relativement inintéressant. Et puis, quand j’ai commencé à me rendre compte que la partie gestion du royaume influençait énormément le développement des personnages (compétences, magie, armes et armures...), quand j’ai vu la richesse du monde à explorer avec plein de trucs à faire, et des petites idées pour gagner du temps ( les quêtes express), j’ai commencé à m’investir dans le jeu. Au final j’y ai passé quasiment 80 heures, quand j’avais à peine passé la moitié sur le premier opus.

Ni no Kuni 2 est une vraie réussite, artistique, musicale ( je trouve les compositions de cet opus meilleures que le premier) mais aussi en terme d’écritures, j’ai préféré largement les personnages de cet opus que ceux du premier. J’ai aimé aussi que l’opus précédent n’était pas écarté de la trame principale, vous ne pourrez pas apprécier à sa juste valeur le soft si vous n’y avez pas joué.

Et pourtant le jeu déçoit parfois par sa narration vite expédiée, peu de doublages, par une certaine répétition au niveau des donjons qui se ressemble tous, par la lenteur des personnages qui ne peuvent pas sprinter et par certains systèmes de jeu comme le balancier qui ne sont pas des plus efficaces.

Mais au final, quand on pèse le pour et le contre, en prenant en compte l’évolution par rapport au premier, je ne peu définitivement que vous conseiller de jouer à Ni no Kuni 2, l’un des meilleurs JRPG que j’ai pu faire ces dernières années.

Pour venir très rapidement sur la qualité du portage switch, je la trouve très correcte . Certes, parfois quelques bugs, quelques chute de FPS, une qualité low au niveau des détails. En tout cas sur switch lite, j’ai trouvé le jeu parfaitement jouable. Les plus exigeants feront le jeu sur PS4 et PC pour avoir la meilleure qualité possible, ceux qui veulent découvrir le titre sur switch ou le faire en mode portable, allez y, c’est quand même correct en portable je précise, je ne sais pas ce que donne le jeu via le dock.

Si vous trouvez le jeu pour environ 30 euros en cette période de soldes, et que vous voulez faire un bon JRPG sur switch, n’hésitez pas, c’est certainement bien mieux qu’un Bravely Default 2.