[C'est pas vraiment une critique, juste un statut un peu développé qui va spoiler, j'ai pas grand chose de plus à dire que les diverses critiques positives comme négatives détaillées qui rendent sûrement suffisamment hommage au titre.]
J'ai fini Automata dans la foulée de Replicant il y a de ça une bonne dizaine de mois, pour la sortie de la v1.22, et j'ai toujours un goût amer dans la bouche depuis la suppression de ma sauvegarde après une fin E pourtant splendide. Automata fait tout mieux que son ainé, c'est une certitude. Des déplacements plus fluides et variés, des combos plus riches, un armement mieux équilibré, une structure narrative mieux foutue, de meilleurs boss, un meilleur level design, la liste est interminable en vérité. Pourtant, une chose ne parvenait pas à bouger chez moi au cours de l'aventure : un léger ennui, ou plutôt une attente que le côté charmeur de Replicant resurgisse pour me sortir d'une progression un peu froide.
Ce charme, Automata tente de le cultiver, en permanence, peut-être même trop, mais il ne parvient pratiquement jamais à être pleinement efficace et touchant, et ce problème vient de son cast. NieR Automata ne tourne in fine, pour moi, qu'autour de 9S. Un androïde curieux, taquin, perdu dans ses ressentis et plein de vie, un personnage donc très attachant, et c'est bien normal qu'il le soit étant donné que la narration lui a donné toutes les cartes. Pour le suppléer, le jeu met en scène 2B, une soldat qui ne laisse jamais rien transparaître, d'un sérieux immuable même dans des situations de doute évident. 9S la taquinera et la confrontera souvent, mais ne rencontrera presque toujours qu'un mur, et c'est une relation qui deviendra très vite frustrante au fur et à mesure de l'aventure. Je sais que la personnalité de 2B et cette relation sont parfaitement justifiés scénaristiquement, que le twist qui en découle a eu un bon impact émotionnel sur moi, et que tout ça n'est pas une faute ou un manque de talent, c'est seulement qu'une partie de l'intérêt de NieR venait pour moi des interactions entre Weiss, NieR, Emil et Kaine. La relation entre Weiss et Emil n'était pas très fournie, mais toutes les autres étaient développées au fil de l'aventure et formaient un socle très solide pour les différentes fins du titre, constituant la plus grande part du choc émotionnel de chacun de ces finaux. Chaque personnage avait son importance, y compris les Gestalts de NieR et Yohna qui n'ont pourtant que 40 minutes d'apparition à tout casser, formant un tout complexe et fort. Dans Automata, il n'y en a que pour 9S, et c'est à peine une exagération, rendant l'aventure globale peu engageante, beaucoup moins "incarnée", quoique ça reste assez fort sur bien des segments. Et ce n'est malheureusement pas A2 qui apportera une touche d'humanité à tout ça.
J'aurais peut-être d'autres trucs à dire, notamment sur la présence d'Emil, de Devola et de Popola, qui sonnent pour moi presque comme des personnages qu'on a placé ici et là pour réhausser le manque de "camaraderie" du cast principal, et aussi pour rappeler qu'on est bien dans le monde de NieR.
Sinon c'est un très bon jeu, faites-le.