L'existentialisme artificiel

Sérieux, ne lisez pas, finissez le et revenez ! Ne vous gâchez pas cette expérience que vous ne retrouverez nul part ailleurs. Si vous êtes vraiment têtu, au moins ne lisez pas la balise spoil si vous n'avez pas joué au jeu !

J'ai joué à NieR Automata avant NieR Replicant (au cas où cette information sert vraiment).

Donc cette critique n'est pas faite à chaud, j'ai laissé peut être deux mois pour digérer tout cela.

La première fois que j'ai lancé le jeu, c'était sur le game pass. J'ai abandonné le jeu après quelques tentatives sur le prologue, n'ayant pas du tout persévéré. Et oui, quand on n'a pas l'habitude de ce genre de jeu, il faut apprendre, même en difficulté normale. Donc, et bien le jeu s'est retrouvé aux oubliettes.

2 ans plus tard, je me décide par hasard de retenter le coup. Signifiance - Nothing se lance au menu titre, laissant un indice d'un vide, ou de quelque chose d'énorme qui est perdu, une fin même.

"Tout ce qui vit est voué à mourir. Nous sommes prisonniers d'une spirale sans fin de vie et de mort. Est-ce une malédiction? Un châtiment, peut-être? Je pense souvent au Dieu auquel nous devons cette énigme... Et je me demande si un jour, nous aurons l'occasion de le tuer."

—2B dans le Prologue.

On ne va pas jouer à un jeu bien gai, c'est prévenu

Je fais bien attention à mettre le doublage en japonais, je lance, et je n'ai pas tellement persévéré, ca allait tout seul. La phase en vaisseau me faisait clairement chier, j'attendais de la finir pour jouer 2B.

Bon, enfin le boss du prologue est tué. Je continue la partie, à tuer des robots et je suis déjà émerveillé. Je n'avais jamais connu ce sentiment nul part ailleurs : City Ruins - Rays of Light se lance, mélancolique mais fantastique, avec un sentiment de vide immense mais surtout nourri d'un espoir sur ce paysage apocalyptique. Que des ruines, des robots, un monde dont on ne sait rien et plus aucun humain. J'étais scotché. On aurait dit une musique qui essaye de nous remonter le moral alors qu'on n'est pas déprimé ni triste (pour le moment héhé).

Je continue donc mon aventure, bercé, à travers les ruines et des robots méchants. Plein de questions nous viennent en tête. 2B et 9S doivent rejoindre la résistance qui sont cachés derrières les ruines. Nous pouvons enfin nous reposer, avec des visages amicaux, et autres chose que des robots.

Arrivé à la résistance, une musique douce et réconfortante : Peaceful Sleep. Cette magnifique musique m'a fait arrêter de bouger mon personnage, et savourer les notes mélodieuses ainsi que les voix qui me réconfortaient. La musique est vraiment douce. On est au camp, en sécurité, la musique nous le fait entendre.

Memories of Dust donne un sentiment similaire à City Ruins - Rays of Light, en étant moins mélancolique, et plus "exploratrice" dans un désert, et bien vide.

En continuant nos péripéties, voilà une chose très étrange qui arrive. Les machines copulent. C'est une orgie, et c'est surtout incompréhensible car les machines ne copulent pas, elles n'en n'ont pas besoin. Et cette orgie donne naissance à une forme humaine, sans organe génital. Sans réfléchir, 2B et 9S l'attaquent, car les machines sont une menace. Puis une deuxième personne sort de ce premier "homme" et 2B et 9S doivent battre en retraite.

Pour comprendre un peu la réaction agressive et nos deux androïdes 2B et 9S, simplement une chose : les machines sont les ennemis. Point. Le groupe YoRHa, composé uniquement d'androïdes et commandé par les humains restant qui vivent sur la lune, doit détruire les machines.

En tant que joueur, je me suis déjà questionné sur la légitimité d'attaquer directement un humain qui sort des machines, sans rien connaitre de sa nature. Enfin ce sont des machines, donc la question ne se pose même pas pour les androïdes.

A partir d'ici je déconseille fortement de lire si vous n'avez pas joué au jeu :

Là vous pouvez reprendre, les spoils sont terminés

L'histoire progresse, et les questions existentielles deviennent de plus en plus pressantes surtout avec les quêtes secondaires. 9S découvre enfin la vérité.

Et comme je disais, là n'est pas la fin encore, vous êtes au début du jeu, continuez encore !

Je me répète en soulignant que ce jeu pose des questions philosophiques sur la vie très profondes. Tout est artificiel, et pourtant, il y a une réelle recherche de compréhension du mot "vivre". NieR Automata est une exploration narrative dans un univers apocalyptique et de grandes questions sur l'existence.

Mais voilà, je n'en dis pas plus là dessus.

Le gameplay du jeu devient facile une fois bien pris en main. Vous pouvez esquiver toutes les attaques très simplement, et les mouvements de 2B sont tellement gracieux et beaux que c'est visuellement un festin de voir cette danse de combat s'épanouir sous nos yeux. Tout est fluide, élégant, et chaque action semble parfaitement chorégraphiée pour offrir une expérience aussi plaisante à jouer qu'à regarder.

Les musiques du jeu par contre... Les mots ne peuvent décrire, il faut ressentir les émotions. Jouez au jeu et écoutez l'OST. Profitez.

Franchement, je n'ai pas vraiment de critiques à faire, même les bugs sont quasi inexistants (je n'en ai rencontré que très peu et ils étaient mineurs). Et même si, par hasard, vous tombez sous la map, les développeurs ont pensé à tout : des échelles sont placées sous la map rien que pour vous, au cas où vous vous seriez coincé après avoir installé un MOD pour vérifier la hitbox des décors. Oui, certains murs invisibles peuvent gêner dans les immeubles, mais pour moi, c'est vraiment pas dérangeant.

Voila, il n'est pas possible de tout traiter sur le jeu car déjà cela serait rabaissant de traiter tout cela dans un long pavé, mais que ce n'est tout simplement pas possible.

On nous offre une narration complexe et poignante, enrichie par des thèmes philosophiques très profonds et une qualité d'écriture exceptionnelle, NieR: Automata est une expérience unique, inoubliable et émouvante. Le jeu se distingue par un visuel époustouflant et une bande-son indescriptible.

Maintenant jouez,

et déprimez !