Note de moi-même : cette critique est un copié collé de celle que j'avais fait pour un site rétro en 2008.


Un jeu de rôle ? Sur N64 ?


Quest, petite équipe de 30 personnes, avait le mérite de faire trembler des géants comme SquareSoft ou Enix à l’époque… en partie grâce à Ogre Battle… Depuis les épisodes SNES, je suis fan.


Et dès que j’ai vu les premières images de la mouture N64, j’attendais ce jeu comme le Messie.


Ogre Battle 64 a deux mérites.


Le premier : c’est l’un des meilleurs RPG de la N64.


Le second… c’est l’un des seuls RPG de la 64… Avec Harvest Moon, Holy Magic Century (j’m’en occupe dans quelques jours de cui’là) et pour chipoter, les deux Zeldas.


Cependant, Ogre Battle 64 n’est pas un RPG comme la majorité des gamers l’entendent, à savoir un bête clone de Dragon Quest ou Final Fantasy. Il s’agirait plus d’un tactical RPG. Comme représentant du genre ayant connu un vif succès, on peut citer Final Fantasy Tactics, ou les précédents Ogre Battle, voire même Langrisser sur Megadrive et Saturn.


Remember…


Le jeu débute par une scène en noir et blanc (évidemment un flash back) où l’on voit le héros, Magnus Gallant (jeune), faire ses adieux à son ami, le jeune Yumil. Ce jeune nigaud part à l’académie militaire dans le but de devenir un grand chevalier. Vous débutez l’aventure quelques années plus tard : Magnus a obtenu son diplôme à l’académie et se trouve dans la division sud de l’armée du royaume de Palatinus. La menace de l’empire de Lodis, qui veut dominer le continent de Zeteginia (à vos souhaits), est alors omniprésente. En plus de cela, dans le même temps, une armée de révolution s’est formée au sein même de Palatinus pour contester le sort qui est réservé aux classes pauvres. Vos premières tâches consisteront donc à mater la révolution, et vous ferez même capoter l’enlèvement du prince Yumil, gagnant ainsi du crédit au sein de l’armée Palatinus… Mais plus votre nombre de missions augmente et plus vous vous questionnez sur vos agissements… Et bien vite vous allez décider de rejoindre cette armée révolutionnaire qui veut amener l’égalité des classes et un traitement égal pour tous, vous retrouvant ainsi l’ennemi des royaumes de Lodis et de Palatinus. En même temps, d’autres menaces obscures semblent planer sur le royaume…


Bref, si vous n’avez rien compris, le jeu vous laissera le temps d’assimiler tout ça. Le scénario est prenant, passionnant. On s’immerge vite dans l’histoire, vraiment. Le scénario, déja poussé à l’extrême dans les vieux Tactic Ogre ou du Final fantasy tactics, va encore plus loin dans ce jeu.


Enfin on verra plus tard, commençons vraiment.


Comme dans les vieux Tactics Ogres ou Ogre Battle, le jeu se divise en deux parties bien distinctes : la carte et les missions.


La carte


La carte est certes simple et rapide à décrire, mais très importante, puisqu’on choisit le lieu où l’on souhaite se rendre. Comme dans la plupart des jeux d’aventure, la plupart des zones sont d’abord inaccessibles. On peut se déplacer librement dans la limite des zones disponibles. Quand vous aurez avancé dans le jeu, vous pourrez à votre guise revenir dans les lieux déjà visités ; la liberté sera alors quasi totale.


La carte permet aussi de gérer votre armée. Le système de combat est difficile à expliquer sur papier. (Note d’Angus : sur écran tu veux dire ;-p ) Grosso modo, sur la map de combat, nous disposons d’une grille de 10 unités. Sachez que si un perso normal vaut une unité, un gros dragon en vaudra deux. A vous de vous construire votre armée en conséquence. Vous ne pourrez jamais utiliser plus de 10 unités à la fois. Les possibilités sont malgré tout énormes, les classes étant classiques mais nombreuses.


La carte vous permettra aussi de gérer vos équipements et objets. Rien de super original, on trouve les classiques objets de soin, guérison, armes, etc.


C’est également sur la carte que l’on change les classes de son armée. Ainsi, comme un pokemon (les exemples qu’y faut pas prendre pour que tout le monde comprenne…), les soldats peuvent devenir amazones ou chevaliers selon le sexe. En gros, ils gagnent de l’expérience avec les combats, et avec assez d’expérience ont la possibilité d’évoluer (comme pokemon quoi). C’est là, donc, qu’on intervient. Il doit y avoir plus de trente classes en tout, mais je ne suis pas allé si loin. Les animaux, eux, évoluent tous seuls.


Les fans de la série ne seront pas dépaysés par la possibilité de revoir les scènes importantes du jeu. Tout cela, ainsi que les dates primordiales, est sauvé dans un dossier. On a même une espèce d’arbre généalogique représentant tous les persos et leurs liens.


Ca a l’air gadget comme ça, mais ça ne l’est pas. Le scénario est TRÈS complexe, et on s’y perd parfois. Ce système est fabuleux, et indispensable.


Pour finir sur les possibilités offertes par la carte, on peut engager une unité pour s’entraîner en faisant combattre ses troupes contre celle-ci, moyennement finances bien sûr.


Les missions


Je ne développerai pas tout, trop compliqué. En gros, on part d’une base pour prendre la base ennemie.


Deux manières de perdre : notre héros meurt, ou notre base est capturée.


On notera que parfois, les ennemis sont embusqués près de notre base. Évitez donc de foncer tête baissée vers les ennemis, et laissez quelques troupes de défense, au cas où.


Entre les deux bases, on trouve des villages à prendre, pour avancer vers la base ennemie. On peut prendre un village en le capturant également, ou en le délivrant des ennemis.


L’intérêt de délivrer un village est purement ludique. Ainsi, cela influence sur le score accumulé, qui lui influe sur la fin du jeu que vous aurez. Et oui, le jeu dispose de 8 fins, bien que je n’en ai vues que deux.


Chaque village dispose de ses maisons, ses boutiques. Les villages servent de camp de base, pour reposer ses troupes, les guérir, les ressusciter ou faire une pause.


Si je parle de repos, c’est parce que la fatigue des troupes augmente plus ou moins vite selon la nature des lieux que vous traverserez. La jungle épuise plus vite qu’une ville.


Cela a son importance, les performances guerrières de vos soldats dépendant beaucoup de leur état de fatigue.


J’oubliais : on a un cycle jour/nuit ainsi que l’heure du jeu.


Bref, comme je l’ai dit, on peut reposer ses troupes dans un village. Mais aussi en posant un camp de base (la chose se fait automatiquement si l’on parvient à la limite de fatigue des soldats, mais je vous conseille vivement de vous reposer avant) ou en utilisant des objets (tricheur va).


Le système de combat est identique à celui des Ogre Battle sur SNES. Quand on rencontre un adversaire, on rentre en combat. Ensuite le premier rang de chaque camp joue en premier et ainsi de suite. Une fois que tout le monde a joué une fois, l’équipe gagnante (ayant le moins souffert) reste sur place, et les perdants reculent, et on recommence.


Si l’on tue le chef d’une unité ennemie, celle-ci rentrera directement à sa base (très pratique). Si on tue un boss, cela entraîne la défaite de son unité.


C’est compliqué !


Pas toujours, rassurez-vous, vous ne contrôlez pas tout. En gros vous ne définissez que la stratégie globale de l’action ; vos soldats, eux, sont indépendants.


La gestion du placement des troupes est très importante.


Par exemple :


Un magicien en première ligne sera inefficace et mourra très vite.


Le paladin attaque s’il est en première ligne, et soigne s’il est en dernière ligne.


Le dragon frappe tout le monde faiblement s’il est au fond, et un seul soldat très fort s’il est devant.


Vous l’avez compris, les possibilités de placement sont très nombreuses, les manières de faire la guerre, quasi infinies.


Mais le pire, c’est que vous pouvez aussi vous faire attaquer, et que si vous vous faites attaquer par derrière, la grille se retourne. Et oui, c’est logique, votre dernière ligne se trouvera au premier plan, et votre ligne de front sera… au fond. Attention à la manière dont vous placez vos unités donc.


L’aspect stratégique prend alors toute son ampleur. On peut ainsi attirer des unités ennemies avec un pauvre éclaireur pour les prendre à revers… et eux aussi. :/


Niveau combat, je n’ai pas fini. Les combats durent bien sûr plusieurs tours de jeu. Au bout d’un tour, on a la possibilité de fuir. Au bout de deux tours, on peut invoquer (ça tape en face et ça fait très mal).


Les invocations se recrutent ; elles sont difficiles à trouver, on tombe parfois dessus par hasard.


J’ai dit qu’on pouvait recruter des mercenaires ? Pratique quand vos unités sont trop faibles !


On ne dispose pas de temps limite pour accomplir les missions (enfin si, mais à la fin du jeu), la difficulté est bien dosée, on a le temps de se familiariser avec le système avant d’avoir vraiment besoin de l’exploiter à fond.


Réalisation : 10/10


L’un des plus beaux jeux de la machine. Quest étant incapable (car c’était impossible) de tirer assez de puissance de la N64 pour en faire un titre 3D de la qualité qu’il voulait, Ogre Battle 64 est tout en 2D ou presque.


Mais la 2D est magnifique, les sprites sont énormes, les décors fabuleux, les effets de magie sont les plus beaux que j’ai vus jusqu’à… aujourd’hui ? Star Ocean 2 et les Final Fantasy de l’époque peuvent aller se rhabiller, totalement. C’est le plus bel univers heroic fantasy que j’ai jamais vu.


Le design des persos est parfait, l’ambiance hyper prenante pour peu qu’on aime l’heroic fantasy.


Seul bémol : la carte, seul élément tout en 3D, est assez vilaine, mais bon, c’pas le plus intéressant non plus.


Bande son : 10/10


Incroyable pour de la N64. Bien meilleure que la plupart des jeux de rôle sur PSX, rdiculisant celle de grands hits comme FFT (je l’aime pas ^^). Toutes les musiques, tous les bruitages, sont fabuleux, parfaitement adaptés aux situations. Et les combats… raaaaaaaaaaaaaaah trop bon.


Durée de vie : 9,5/10


Une intrigue complexe et prenante, un scénario dément, des séquences émotions à la pelle, des dizaines et des dizaines d’heures de jeu (je dirais 50 en allant très vite, 60 à 80 sinon). Tous les aspects de la nature humaine sont abordés et superbement développés. La richesse de ce jeu est immense.


Conclusion : 19,5/20


J’arrondis à 10/10. Ce jeu est une merveille, THE jeu pour lequel j’ai racheté ma N64, le genre qui, à l’instar de certaines grosses daubes qui relativisent la médiocrité de la concurrence, relativise la qualité de ce qu’on pensait auparavant être un hit. Pour moi c’est le meilleur jeu de la machine. J’aurai pris mon temps pour le tester mais suis satisfait du résultat. La référence absolue du genre à mes yeux, loin devant les Shining Force.


A noter qu’il n’est pas sorti en Europe, et est arrivé en fin de vie de la N64. Il est extrêmement cher (entre 80 et 150 dollars en import, en ce jour de décembre 2008). Je l’ai pas testé sur émulateur, mais même à 100 dollars il vaut le coup, même s’il faut payer 200 euros de plus pour une N64 japonaise avec un adaptateur US.


Gageons que si un tel jeu était arrivé sur Nintendo 64 à ses premières heures, son destin aurait été totalement différent.

Antarka
10
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Créée

le 13 août 2020

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