Alors oui, c’est mignon. Ça je pense qu’on ne pas retirer cette qualité-là à « Old Man’s Journey ». Ces musiques apaisantes, ces couleurs pastelles, ces décors aux lignes douces et épurées : tout incite à la bienveillance face à ce petit vieux qui – suite à la réception d’une mystérieuse lettre – décide de partir à l’aventure, on ne sait pour quoi, on ne sait pour où…

Et franchement, pendant une bonne heure, ça marche bien cet « Old Man’s Journey ». Un à un le jeu dévoile sa grammaire et ses quelques atouts. Il sera donc essentiellement question de jouer avec les lignes du décor et ces perspectives qu’on peut déformer un peu comme on veut pour permettre à notre bon vieux papy de mener à bien son aventure. Simple. Original. Facilement compréhensible. En plus ce décor fonctionne presque comme une sorte de livres à languettes de papier. On appuie un petit peu à droite et à gauche pour découvrir quelque chose de totalement insignifiant mais de mignon. Autant dire que ça facilite l’immersion. Et puis surtout, de temps en temps – papy étant papy – notre avatar fait des pauses sur des bancs ou au coin d’un feu et il se remémore. Il suffit d’un couple sur un toit qui regarde le coucher de soleil ou d’une gamine qui passe en train de jouer pour qu’un souvenir réémerge. Ainsi nous raconte-t-on une histoire par simples petites vignettes. C’est délicat…

Seulement voilà, ces atoûts joués, « Old Man’s Journey » n’a plus rien en main pour tout le temps qui reste. Alors certes, ce jeu peut se finir en trois bonnes heures ce qui n’est pas bien long, il n’empêche que malgré tout, quand les deux heures qui suivent n’ont pas grand-chose de plus à proposer que la première, ça devient vite poussif, surtout pour un jeu qui entend se la jouer papy cool qui avance à son rythme.

Personnellement, j’ai commencé à décrocher au moment de prendre le train. C’est là que je me suis vraiment dit que quelque chose clochait vraiment dans ce jeu. Tout ce niveau n’a absolument aucun intérêt. Il suffisait juste de remettre chaque perspective au même niveau que la précédente pour que le train puisse continuer à avancer. Dix secondes ça va… Mais trois minutes avec toujours la même mécanique de jeu – surtout quand celle-ci est aussi simpliste – ça sonne vite creux. Osons même dire le mot : ça déçoit. Or, le premier problème avec cette séquence de train c’est que, derrière, rien ne saura vraiment réactiver l’intérêt. Et le deuxième souci c’est que cette séquence du train, elle arrive donc au bout d’un seul tiers de partie.
Autant dire que la lassitude s’annonce quand-même bien vite. Trop vite.

Alors certes, « Old Man’s Journey » tentera bien de rajouter quelques trucs : des puzzles à partir de moutons ou de roues de pierre qui dévalent les pentes mais franchement ça ne va vraiment pas très loin. Chaque puzzle est vraiment résolu sitôt il est aperçu. Et si j’ai galéré une ou deux fois c’est uniquement parce qu’il m’a fallu du temps avant de comprendre que certaines lignes de crête pouvaient être soulevées par une extrémité ou par une autre. Bref, pas l’extase.

Reste donc le charme des décors et de cette histoire. Alors c’est vrai, il y aura bien régulièrement un petit truc mignon pour nous faire sourire et nous dire que ce voyage n’est quand-même pas une purge non plus. Mais d’un autre côté au bout d’un moment même ça, ça ne suffit plus. Il ne faut quand même pas bien longtemps pour comprendre de quoi il retourne et à dire vrai, quand je suis arrivé à la fin, ça ne m’a fait ni chaud ni froid, tant ce final paraissait téléphoné et convenu, pour ne pas dire facile.

Alors oui, c’est mignon « Old’s Man Journey ».
Mais bon, niveau jeu, on repassera vraiment. Il serait peut-être temps que les développeurs indés comprennent que les couleurs mignonnes et les thématiques choumimis ne suffisent plus aujourd’hui pour tout justifier. Il serait dommage qu’à force de nous servir de la soupe, on finesse par se lasser même des choses les plus simples…

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