Ceci est un résumé de mon test publié sur PSTHC : https://www.psthc.fr/jeu-ps4/paper-beast-ps4/test-jeu.htm
Paper Beast est une expérience se plaçant dans un univers onirique où des créatures de papier poursuivent leur existence dans un désert doré. Le joueur explore cet écosystème avec quelques capacités pour interagir avec et observer les conséquences de ses actions. La narration se veut non verbale. Au joueur d'entrer en contact avec la faune et la flore, d'en comprendre le système pour mieux s'y mouvoir. Le joueur commence automatiquement par le mode Histoire, le mode Sandbox, havre de création, étant là pour prolonger l'expérience.
Paper Beast est comparable à ces jeux walking simulator où vous devez explorer des décors figés, découvrir le récit en fouillant les tiroirs d'une maison abandonnée comme dans Gone Home. Sauf que l'univers de Paper Beast se rapproche plus d'une exploration d'une contrée inconnue. Vous allez traverser des grottes, un désert, des abysses mais aussi une contrée plongée dans un froid polaire, le tout peuplé de créatures et d'une flore fantasmagoriques. Rien de ce que vous voyez dans Paper Beast n'existe dans la réalité. Les animaux sont créés dans du papier et se déclinent en proies et prédateurs, fuyant et s'entre-dévorant. La flore se décline en plantes qui poussent à tout endroit où vous les plantez, lâchant des spores ou des aliments dont sont friandes les créatures.
Aucune autre présence n'est perceptible et vous êtes lâché au sein de cette nature étrange. À vous de découvrir, par vous-même, la solution aux énigmes qui viendront jalonner votre périple. Les résoudre sera nécessaire à votre avancée. Ainsi vous verrez un troupeau de papyvorus (des quadrupèdes paisibles) tenter de gravir une colline glissante. N'y a-t-il aucun moyen de les aider ? Les bousiers roulant des sphères de glaise détiennent peut-être la solution.
Paper Beast est une expérience intrigante qui ne laissera pas indifférent les joueurs qui oseront s'y frotter. Rien n'est dit, tout est à deviner. C'est votre sens de l'observation et de la réflexion qui saura vous aider. Certaines se révèlent plus retorses que d'autres, le temps de découvrir comment accéder à une plate-forme ou comprendre le comportement des animaux (qui est souvent un indice sur la marche à suivre). Paper Beast réclamera votre patience et je ne peux que vous conseiller d'effectuer des pauses, voire des courtes sessions tant, parfois, la matière grise carbure ce qui, couplé à la réalité virtuelle, peut se révéler exténuant.
Le récit est volontairement cryptique et, même arrivé à la fin, beaucoup d'interrogations vont probablement rester en suspens. Que signifie l'inscription « It's not a simulation » ? Que représentent toutes ces créatures, que faites-vous ici, qui êtes-vous ? Mais ces interrogations ont-elles vraiment besoin de réponse ? Éric Chahi s'adresse directement au joueur à travers son jeu, va même jusqu'à questionner les limites de la simulation... ou bien propose-t-il simplement un voyage dans son imaginaire, un souffle entre deux jeux emplis d'adrénaline ? Les joueurs appréciant le travail d'Éric Chahi ne seront pas particulièrement dépaysés tant on retrouve des thématiques propres au concepteur, ainsi que des compositions rappelant ses anciens jeux comme la créature qui vous accueille au sein de Paper Beast. Les autres pourront être perdus, tant le joueur est désormais habitué à ce qu'on le tienne par la main pour qu'il suive le récit sans se perdre.