Pawnbarian par MacCAM

Il y a deux mois, j'ai acquis Shotgun King: The Final Checkmate via un Humble Choice.

Bon déjà là, vous devez vous dire un truc. Soit vous vous dites un truc du genre « Pourquoi il me parle de ça ? C'est pas le jeu du jour, on parle de Pawnbarian là ! Il est con ou quoi ? » soit vous avez probablement déjà capté que j'avais lancé le mauvais jeu sur Steam parce que le nobrain que je suis s'est dit un truc du genre « Ah oui, le jeu avec les échecs là ! J'aimerais bien y jouer ! » (sans avoir fait le lien avec l'absence de fusil à pompe sur l'affiche Steam du jeu… ce qui fait que je passe encore plus pour un con que dans le premier cas).

Bref, Pawnbarian est donc un jeu d'échec (malheureusement, le développeur est polonais), mélangé à du rogue-lite et dans lequel nous avons un deck à améliorer. Atypique ? Pawnbarian l'est, mais encore plus que ça, le titre arrive à se montrer accueillant avec le joueur. Pas besoin de connaître les stratégies des échecs pour y jouer… en fait, pas besoin de connaître les bases mêmes de ce jeu pour se plonger dans Pawnbarian : le titre nous explique quelle pièce fait quoi, quelles sont nos capacités, quelles sont les capacités des ennemis, où attaquent-ils à chaque fin de tour, etc. En somme, on nous explique tout, comme ça, si on n'y arrive pas, c'est forcément notre faute.

Les règles du jeu sont claires : 7 étapes avec un boss à la clé, un slot de 4 points de vie pour commencer, chaque étape devant être terminée en un minimum de tour afin de récupérer un point de vie et le maximum de pièces d'or (à chaque tour terminé, une pièce d'or disparaît). Chaque fin d'étape nous permet donc d'acheter soit un point de vie supplémentaire, soit une nouvelle capacité sélectionnée aléatoirement parmi les cartes de notre jeu : la capacité pour l'une de nos cartes d'attaquer les ennemies situées dans ses coins, dans ses angles, la possibilité d'acheter un cantrip (une action supplémentaire), un bouclier et enfin la possibilité de purifier les cases (certains ennemis laissant de la corruption après leur mort ou après leur passage sur une case).

Le titre nous permet d'incarner six héros, tous avec des capacités différentes :

- Le Pawnbarian (maintenant, vous savez d'où vient le titre du jeu), promeut l'un de ses pions si on en possède trois dans notre main ou si on se trouve sur la rangée du haut.

- Le Templier des Cavaliers ne peut pas acheter un cantrip, mais en déclenche un lorsque deux Cavaliers sont joués dans le même tour.

- Les mouvements du Shogun s'inspirent du Shōgi (les « échecs japonais ») et possède une capacité qui lui est propre, Parachutage du Dragon, qui gagne en puissance après chaque ennemi tué.

- Les déplacements de la Nomade sont dissociés de ses attaques qui se font à distance.

- Le Capybarzerker ne peut pas acheter de cantrip lui non plus, mais gagne un point de Rage à chaque blessure, ce qui déclenche automatiquement un cantrip pour chaque point de vie perdu.

- La Mystique laisse une Sentinelle à la place où elle se trouvait à chaque début de tour, cette sentinelle est une case qui ne peut être occupée par l'ennemi et qui nous octroie trois boucliers si on se replace dessus.

Bref, rien à dire au niveau des héros, encore une fois, il y a de la variété. Le seul truc que je trouve un poil regrettable les concernant étant qu'ils sont inégaux : il est bien plus facile de terminer le jeu avec la Mystique. Ce qui est con, vu qu'il s'agit du dernier personnage intégré au jeu, c'est qu'elle se trouve en dernier dans la liste des personnages sélectionnables : du coup, les héros qui donneront le plus de challenge aux joueurs sont probablement ceux avec lesquels il commencera.

Une fois l'un des six héros sélectionnés, trois donjons s'offrent au joueur : les Grottes Gobelines, la Forteresse du Golem, le Sanctuaire Immonde. Premier défaut : c'est un peu trop maigre à mon goût. Si chaque donjon possède ses propres ennemis et son boss unique, tous se basent sur le même format (un échiquier de cinq par cinq) et on comprend assez vite ce qu'il faut faire, et surtout ce qu'il ne faut pas faire pour en voir le bout (du genre utiliser un cantrip alors qu'on est dans la Forteresse du Golem, une bien belle mauvaise idée).

Une fois qu'on est arrivé au bout d'un donjon, il est possible d'accéder au Gantelet. Si vous avez un minimum de culture vidéoludique, vous avez déjà capté ce dont quoi il s'agit : d'un mode infini. Même si la présence d'un tel mode reste un plus, force est de constater que ça n'apporte rien d'intéressant au titre : il n'y a rien à débloquer, il n'y pas de leaderboards… bref, c'est juste un défi bonus qu'on va tenter une ou deux fois avant de passer définitivement à autre chose.

Vous l'aurez deviné, même si je ne trouve pas le jeu chiche en contenu, je trouve que ça manque d'un petit quelque chose, d'un brin de folie : d'un donjon au format différent et/ou avec des règles qui lui sont propres, de créer son propre donjon et de pouvoir le partager (même un simple seed, j'aurais pris), d'un mode de jeu supplémentaire, du support des mods pourquoi pas…

Le jeu se renouvelle tout de même grâce à son principe de chaîne. Il y en a 10 au total, à chaque fois que tous les donjons d'une chaîne sont terminés, on débloque la chaîne du dessus : chacune apportant, vous vous en doutez, sa nouvelle contrainte (difficulté plus élevée, améliorations plus couteuses, on commence avec moins de vie…). Bon après, vous vous en doutez forcément, le titre étant un rogue-lite, chaque nouvelle étape est aussi l'occasion pour la difficulté du titre de se montrer plus aléatoire… inutile donc de vous dire qu'il faudra s'avérer être un minimum chanceux si vous souhaitez aller au bout des trois donjons de l'étape 10 avec les six héros du jeu. Bon heureusement, il y a un truc bon à savoir si vous souhaitez vous faciliter les choses (et que j'aurais aimé savoir avant d'arriver au bout de l'étape 10 avec la moitié des héros) : vous pouvez recommencer l'étage en cours si vous sortez un Alt + F4 des familles alors que vous n'êtes pas mort… autant dire que ça facilite grandement les choses…

Il y a un dernier truc dont je n'ai pas parlé jusqu'ici, pourtant essentiel, probablement ce qu'il y a de plus important à retenir de mon expérience avec Pawnbarian : putain que c'est addictif ! WOUAH ! Des années que ça ne m'avait pas fait ça ! Être au taf' et vouloir rentrer chez soi « juste pour jouer », c'est une sensation qui ne m'était pas arrivée depuis un long moment, depuis des années je crois. J'ai quand même passé 30 heures uniquement sur ce jeu en moins d'une semaine (chose plutôt rare chez moi aujourd'hui, encore plus quand je bosse à côté), avant de me forcer à arrêter pour me forcer à passer à autre chose… avant de réinstaller le jeu parce que j'étais devenu un putain d'accroc (les jeux vidéo sont une drogue, preuve en est). Bref, autant dire que je n'ai pas vu passer les presque 60 heures que j'ai passées (justement) sur le titre au total.

Du coup, forcément que je recommande ce Pawnbarian. C'est original et addictif, que demander de plus ? Du contenu supplémentaire ? Franchement, vu le prix du jeu, et vu qu'il tombe très souvent en promotion, c'est déjà très bien !

De toute façon, vous n'avez pas le choix, c'est un ordre ! Jouez-y !