Un opus original et très réussi de Pokémon.
Pokémon Colosseum, sorti en 2004, ce jeu fût et reste encore 9 ans après un opus très réussi et agréable à jouer de Pokémon. Sorti sur Gamecube, l'histoire se déroule dans une nouvelle région avec à la fois des innovations très intéressantes mais aussi des restrictions pouvant se révéler gênantes sur la longueur.
L'histoire se déroule dans la région de Rhode, le héros est un ancien membre de la team Snatch dont le rôle est de voler les pokémons des dresseurs adverses. Déjà ça commence bien, pouvoir voler les pokémons des adversaires, qui n'y a jamais pensé voir même essayé ! Mais voilà, le héros se repent et décide donc d'utiliser le Snatcheur, équipement sur son bras gauche qui lui permet de commettre ses larcins, pour faire le bien. Cela parait étrange mais un autre groupe nommé la Team Ombre cherche à transformer les pokémons en machines de guerre en fermant leur conscience. Et c'est là que vous intervenez, avec l'aide de votre partenaire ayant la capacité de voir les pokémons "obscurs", vous avez pour objectif de les voler et de les purifier en leur faisant reprendre leurs esprits au fil des combats avant de rouvrir définitivement leur conscience. Ça change déjà pas mal de la Team Aqua/Magma/Plasma/whatever else. Un scénario envoutant, on s'y laisse prendre, on se fait balader, on suit l'intrigue et l'on mène des opérations contre une organisation tentaculaire contrôlant la région dans l'ombre. Le héros bien que peu expressif est tout de même révélateur de son histoire, et de sa repentance. En plus il à la classe. Rien que pour le scénario ce jeu mériterait d'être joué, ce qui est pas mal pour un jeu qui se révèlera au final plus court que les versions portables, mais aussi plus prenant. Car là où le jeu pêche c'est au niveau des pokémons capturables. Très peu de pokémons sauvages, disponibles épisodiquement, et donc l'unique moyen de compléter son équipe c'est de voler ceux des adversaires. Et bien qu'il y ait de quoi faire, surtout pour revoir ceux que vous avez manqué, vous n'aurez malheureusement pas accès à toutes vos bêtes préférées.
On aimera le charisme des personnages, tous autant qu'ils sont, les méchants ont la classe, malgré leur apparence Venus, Tech, Dakim, voir même Bouledisco ou encore les grands méchants de l'histoire, tous ont en commun d'avoir une personalité propre et presque attachante. Le jeu aurait pu être plus détaillé pour certains mais il n'y a pas de quoi se plaindre si l'on compare aux versions portables. Les pokémons en soit sont aussi plus émouvants que les bestioles habituelles, la purification et les interactions avec ceux dont l'esprit est fermé les rends plus vivants qu'un vulgaire pokémon sauvage. Sans compter les pokémons ayant un rôle dans l'histoire ou d'autres comme Ludicolo qui vous marqueront un bon moment.
Au niveau musical c'est Kōji Kondō qui s'occupe de tout organiser, connu pour avoir accompagné Mario et Zelda, il nous offre ici une évasion dans un nouveau monde. Que ce soit dans le désert, aux oasis, une impression de liberté nous envahit. Même si l'histoire est linéaire cette musique et les quelques choix que l'on a à faire dans les déplacements nous entrainent dans un monde totalement à part des autres versions. Le thème des combats nous fait bien ressentir le danger qui plâne mais aussi la joie de combattre, et bien qu'un peu répétitive à force la mélodie colle très bien au jeu. On retiendra l'ambiance sauvage de Pyrite rythmée par des claquements de doigts, la ville de Phénacit où vogue une musique limpide, digne de l'oasis, et vivante (trop par contre pour le peu de personnes dans les rues). Les gros boss ont eux aussi des thèmes à eux, avec une certaine tension mais pas seulement, au contraire des versions portables. Chaque combat ayant lieu dans un lieu particulier avec un personnage possédant une personalité propre (et qui ressort bien), la musique permet de mieux se situer dans le contexte. Bouledisco pour exemple à un thème correspondant bien à son personnage et l'on s'amuse à le regarder lui et ses pokémons danser plutôt que le combattre. Un thème très marquant au passage. Le défi de ne pas mettre de musique contre le boss (presque) final a même été réussi de par l'ambiance qui règne et s'accorde merveilleusement avec les thèmes des combats et scènes précédentes et suivantes.
D'un point de vue graphique, le jeu est beau. Pour un jeu de 2004 on aurait pu s'attendre à être déçu mais non, la gamecube est bien exploitée et possède un moteur graphique remarquable, lui permettant de donner vie au monde et aux animations des attaques. Les personnages ont des apparences particulières et les boss des accoutrements uniques qui ne disparaitront pas de vos esprits. Le fait de pouvoir combattre avec les pokémons des versions GBA permettra même de donner vie à des combats épiques sur l'écran de votre TV avec vos amis ou dans les colisées, et ça c'est bien, même très bien pour l'époque. Des pokémons légendaires sont présents dans l'histoire (en obscur, bien entendu, donc capturables), et ceux importables des versions Rubis/Saphir/Emeraude sont tout bonnement impressionants en combats. Les géants à la Kyogre, Rayquaza, Ho-oh, Lugia, ou même Leviator vous donneront envie de combattre et d'user d'attaques spectaculaires. Et si des amis ont une équipe sur cartouche, il y a de quoi faire. Le mode multijoueur, malheureusement, date aussi d'époque, et donc pas de Wi-fi pour faire des combats par-delà le monde et vous aurez besoin de quelques fils pour jouer avec vos amis.
Pour ce qui est du jeu après l'histoire, ne vous attendez pas à une nouvelle région ni à une suite directe, mais plutôt à un équivalent de la zone de combat. En plus fun bien entendu de par les graphismes en 3D. Vous pourrez donc tenter le Mont bataille et ses 100 combats à la suite (c'est long, dur, ce n'est pas un penis et pourtant vous ressentirez la tension des combats contre les chefs de secteurs). Les colisées qui font office de tournois vous occuperont, et les plus ardus vous demanderont à coup sur plusieurs essais, tandis que vous débloquerez des pokémons plus ou moins rares (Ho-oh/Caratroc) en finissant tous ces défis. A noter que les pokémons seront transférables sur GBA et ainsi sur DS, ce qui, avouons-le, est la classe. Pour avoir un Ho-oh au DO très particulier de par sa provenance je peux assurer qu'on on est très fier. Malheureusement la lassitude pourra se faire sentir. Et après une pause on remettra une nouvelle carte mémoire pour commencer une nouvelle partie, c'est ce que j'aimerais d'ailleurs bien faire.
Un jeu entrainant, nouveau, des graphismes époustouflants pour un jeu pokémon de l'époque, une histoire captivante, des combats endiablés, et des mélodies marquantes. Au vu du prix de la Gamecube, du jeu, et des manettes, vous ne perdez rien à acheter les 3 rien que pour cela. Sachant que la console regorge d'autres bons jeux et que Pokémon XD peut être considéré comme la suite à cet opus.