Pokémon s'arrête là pour moi
Après des années de fidélité sans faille, je tombe sur le jeu pokémon qui me fera certainement abandonner la suite de la licence. J'ai fait toutes les générations, jusqu'à la 6G, sans compter...
le 3 avr. 2020
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Sorti quelque peu de nulle part alors que tous attendaient une clôture de la 6ème génération de Pokémon par un certain Pokémon Z, Pokémon X2 et Y2 ou même un remake de Pokémon Emeraude, Pokémon Soleil et Lune portés par leur 7ème génération a profité d'une sortie et d'un succès retentissant et ce notamment grâce au succès populaire de Pokémon GO. 16 millions d'exemplaires écoulés en 2 mois, dire que Pokémon Soleil et Lune ont bien marché serait minimiser le succès commercial des deux opus. Mais ce succès commercial est-il suivi d'une réussite pour le jeu en soi ? Le constat a beau être plutôt positif, il n'en demeure pas moins mitigé...
802, c'est le nombre de créatures qu'atteint la licence avec Pokémon Sun & Moon, soit... 80 nouveaux pokémons dont 78 sont possibles à obtenir in-game, faisant de cette septième génération une itération assez peu prolifique comparée à une 4ème ou 5ème génération. Cependant Pokémon Soleil et Lune accueillent également 18 nouvelles formes dites "d'Alola" (la région ou se déroule le jeu) de pokémons de la première génération. Ces dernières ont le mérite de renouveler de façon parfois assez originale le concept et le design des anciens pokémons (Ossatueur Feu/Spectre ou Raichu Psy/Electrik en tête), même si certaines s'avèrent être quelque peu... ratées (Noadkoko ou Persian notamment). Pour ce qui est des nouveaux pokémons, le design s'avère quant à lui être assez original la plupart du temps et malgré quelques ratés encore une fois, le pokédex d'Alola est peuplé de créatures aux designs assez colorés et variés, là ou les précédentes générations commençaient à s'essouffler quelque peu sur ce point. Pour en finir avec les pokémon, notons que seuls 300 (environ) des plus de 800 pokémons sont directement obtenables dans le jeu. J'entends déjà des voix hurler "Poké-Bank!" au loin, mais malgré ça, ne nous le cachons pas, c'est quand même relativement peu pour un jeu sensé tenir en haleine la plupart de ses joueurs sur son aspect collection. Mais cette question du contenu est un autre problème que nous aborderons plus tard.
Pour revenir aux nouveautés, on pourra par exemple noter la présence de plusieurs nouvelles attaques, parmi lesquelles les Attaques Z, un nouveau genre d'attaque plus puissantes qui, à l'image des Méga-Evolutions de la 6G (toujours présentes ici), peuvent s'activer une fois par combat avec un pokémon tenant un cristal correspondant au type d'une de ses capacités. Les Z-moves sont bien designées, ont un réel apport stratégique et reposent sur un concept simple, rien à reprocher de ce point de vue-là.
Cependant,les choses se gâtent en abordant la question des Épreuves. En effet, remplaçant le concept jusqu'ici toujours utilisé des arènes, les 11 épreuves principales d'Alola tentent de renouveler le gameplay du titre en proposant des défis variés, du simple combat contre un dresseur puissant pour les "Doyens" (les boss de chacune des 4 îles du jeu) jusqu'à.. la chasse aux taupes dans une grotte ou au shooting photo. Et c'est là l'un des gros défauts du jeu, bien que les pokémon "Dominants", des pokémons booster à affronter à la fin d'une épreuve pour la valider, apportent un petit challenge bienvenu, les épreuves d'Alola n'ont en soi aucun intérêt, quand elles ne sont pas tout bonnement chiantes à souhait. On a beau sentir l'envie de bien faire de Game Freak autour de ce concept, on ne peu que constater qu'il ne marche que très moyennement.
En parlant justement de la dimension challenge et difficulté du jeu, on touche là aussi à un point faible du jeu. Bien que les jeux Pokémons aient toujours été faciles et que cette génération semble avant tout tournée vers le public revenant vers la licence suite au succès de Pokémon GO, on ne peut que regretter l'abusive facilité du titre qui, qui plus est, se paie le luxe d'assister le joueur de façon tout aussi abusive tout au long du jeu en ajoutant par exemple des indications sur l'efficacité de vos attaques sur votre adversaire (ce qui cependant peut à juste titre être apprécié par un certain nombre de joueurs) ou en vous redirigeant et vous indiquant à CHAQUE instant du jeu l'action à réaliser et le point précis ou se rendre pour progresser dans l'aventure. Faisant de loin de Pokémon Sun & Moon les jeux les plus linéaires d'une série qui l'était déjà bien assez. Non pas que la linéarité soit un défaut en soi mais, encore une fois, celle-ci s'avère bien trop présente dans les derniers opus, tuant une bonne partie de l'aspect exploration que le jeu aurait pu nous offrir.
Passons maintenant à la direction artistique du titre. Comme dit précédemment le design des Pokémon et de l'ensemble des environnements et personnages du jeu est réussi, tout comme celui des interfaces qui sont claires et parmi les plus ergonomiques de la saga tout en ayant une petite touche exotique collant à l'esprit du jeu. Pokémon Soleil et Lune poussent ainsi la 3ds dans ses derniers retranchements graphiques, avec des environnements et des personnages détaillés, riches et étonnement nets par rapport à la plupart des jeux 3D de la 3DS/2DS. La bande-son est elle dans l'esprit exotique du titre, même si un peu moins inspirée que celle de la plupart des opus de la série.
Outre cela, Pokémon Soleil et Lune marquent également un virage d'un point de vue narratif, de nombreuses cinématiques faisant leur apparition tout au long du jeu. Elles sont pour la plupart bien réalisées et surtout nombreuses, très nombreuses, trop nombreuses. Impossible de parcourir une route sans être interrompu au moins 3 ou 4 fois par un événement scripté, ce qui hache le rythme du jeu de manière très violente.
Parlons justement du scénario, niais, comme celui de presque tout jeu Pokémon, et même si certains aspects le sont plus que d'autres (comme la Team Skull, l'un des antagonistes du jeu qui est tout simplement fantomatique avec un Leader aussi charismatique qu'un poulpe empaillé), l'histoire et la narration de Pokémon Soleil et Lune, notamment avec la Fondation Aether et l'ensemble du folklore d'Alola, ne renouvelle pas énormément mais renouvelle relativement bien les schémas classiques de la saga, même si certains concepts bien connus comme celui de la Ligue Pokémon restent présents bien qu'amené de façon un brin originale dans ces opus.
Pour ce qui est finalement du contenu, autant dire que nous finissons sur un point qui fâche, car au delà d'une quête principale saturée d'interruptions scriptées et de toutes les possibilités multi de la licence ainsi que l'Arbre de Combat, (lieu où l'on pourra affronter post-game divers dresseurs dont Blue et Red de la première génération à la façon d'une Tour de Combat des Gen 3 et 4) le contenu du jeu en terme de quêtes annexes, de possibilités de gameplay en dehors des combats et de poursuite après l'aventure est à mes yeux assez rachitique, là où les opus de la quatrième ou la cinquième génération offraient de nouveaux arcs narratifs et de nouvelles possibilités d'exploration.
On pourra cependant finir sur une bonne note en signalant la disparition des CS au profit d'un système de montures qui met fin à l'ennuyeuse nécessité de posséder un pokémon esclave à CS tout aussi inutile qu'encombrant pour accéder à chaque recoin du jeu. De plus, la durée de vie et l'intérêt du jeu pour qui s'intéresse à la Stratégie ou la Chasse aux Shiny ne peut être qu'au moins égale à celle de ses prédécesseurs. Finalement, la présence des Ultra-Chimères, des pokémons très puissants issus d'une autre dimension, apporte tout de même une grande quête annexe et un renouvellement du design des créatures.
Que penser alors de Pokémon Soleil et Lune ? On sent clairement le même intérêt et la même âme que tous les précédents opus de la saga dans ces opus, ce qui fait qu'ils ne peuvent que plaire au moins un minimum à tout fan de la licence de Game Freak et par son accessibilité également aux revenants ou nouveaux venus. Cependant ces premiers épisodes de la septième génération souffrent de nombreux défauts assez flagrants, entre une envie de renouveler le concept de jeu qui tourne à la maladresse (en allant assez vite vers l'abus et l'utilisation pas toujours bien pensée des nouveaux concepts) et un contenu pas très étoffé ce qui est cependant assez symptomatiques des opus d'ouverture de génération, les jeux complémentaires de chaque génération ayant toujours disposé d'un contenu beaucoup plus important que les versions de base.
Quoi que l'on pense de la communication et des promesses faites ici sur Pokémon Ultra-Soleil et Ultra-Lune, on ne peut alors qu'espérer et attendre avec impatience des versions apportant du contenu et corrigeant les principales failles d'un duo Sun/Moon au potentiel pourtant énorme.
Créée
le 4 nov. 2017
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