Pokémon 1.75

Un an et demi après Pokémon Noir/Blanc premier du nom, la fameuse version complémentaire se voit être de sortie. Cependant, exit la réitération avec le minimum de changements, Pokémon Noir & Blanc 2 peuvent presque être considérés comme des nouveaux jeux à part entière.

Le changement, c’est maintenant

Après une intro basique mais efficace présentant brièvement quelques protagonistes de l’aventure (persos comme Pokémon), le traditionnel discours de bienvenue dans le monde des Pokémon a lieu. Avec le choix de son perso ainsi que de son nom. Le jeu prend ensuite place dans la ville de Pavonnay, ville inédite, et le moment où le premier Pokémon est choisi diffère d’auparavant. Là où dans les anciennes versions, le professeur vous remettait le starter de votre choix, ici, c’est une simple assistante qui vous le donne. Avec le traditionnel rival qui prendra le type de bestiole ayant l’avantage sur vous. Et c’est cette impression de nouveautés mais pas trop qui pourra faire passer la pilule auprès des vétérans de la série comme avoir un sentiment de redite déguisée sous des ajouts (in)dispensables.

Multi-tâches

Au niveau des nouveautés, une difficulté un poil plus élevée qu’avant. Rien d’insurmontable toutefois mais des séances de level up s’avéreront nécessaires par moment. Les différents dresseurs qui tenteront de vous barrer la route n’hésiteront pas à proposer des combats Simple, Double ou Trio/Rotatif, histoire de varier les plaisirs. Pour les adeptes des combats, le Pokémon World Tournament est de la partie. Cette zone de combat permet aux meilleurs dresseurs d’affronter des PNJ tous plus redoutables les uns que les autres (dont des anciens champions des anciennes versions) et d’engranger des points en échange de CT ou d’objets assez rares. Incontestablement le meilleur moyen de parfaire ses techniques avant les combats contre d’autres joueurs. De ce côté-là, la formule reste la même (du tout par tour pur jus bien plus stratégique qu’il n’y paraît), avec matchs en local ou en ligne. Le chat vocal et vidéo instauré dans la mouture précédente est aussi de retour. Il est d’ailleurs assez déplorable de voir que Nintendo ne fait pas autant d’efforts dans ses autres jeux en ligne au niveau de l’interface que dans celle proposée par Pokémon qui reste, depuis 2007 avec Pokémon Diamant/Perle/Platine, celles dont l’interface online est la plus travaillée.

Les amateurs des à-côté de la série pourront, en sus des concours style comédie musicale déjà présente dans Pokémon Noir/Blanc, jouer les Spielberg en herbe au Pokéwood. Ce mode vous place dans la peau d’un scénariste en quête de gloire où vous aurez pour but de réaliser le film le plus rentable de l’histoire avec vos monstres de poche en choisissant les attaques qu’ils lanceront face aux méchants ainsi que les répliques bien placées par le héros du film. Autre mode déjà présent dans Pokémon Noir/Blanc et qui est de retour : celui d’enquêteur. Le C-Gear (un appareil enregistrant différentes données) vous permettra de répondre à différentes enquêtes de satisfaction sur le jeu, avec la possibilité de poser les questions à vos amis une fois en local. Vous pourrez ainsi savoir quelle est la version la plus possédée ou quel est le type de Pokémon préféré de vos adversaires en devenir. Enfin, les amateurs de gestion prendront leur pied à jouer les gérants d’une boutique qui n’attend que du faire du chiffre. Il vous faudra aller au contact des passants pour leur demander d’ouvrir un magasin dans votre centre commercial pour espérer rameuter d’autres personnes (PNJ comme joueurs rencontrés par le biais du mode sans fil) qui ouvriront alors une boutique. Et ainsi de suite. Ces modes anecdotiques de prime abord s’avèrent au final plaisant à jouer et permettent d’accroître la durée de vie déjà bien conséquente de la quête principale.

Muet comme un Magicarpe

Ces nouveaux modes de jeu n’empêchent toutefois pas au scénario d’être en retrait. Alors oui, un Pokémon n’est pas joué pour sa trame scénaristique mais il est dommage de voir que l’essai initié dans Pokémon Noir/Blanc n’a pas été confirmé ici. Le jeu se veut être la suite directe de son prédécesseur en allant jusqu’à citer les pérégrinations du « jeune dresseur d’il y a deux ans ». Si cela rappellera des souvenirs aux personnes ayant été ce fameux dresseur d’antan, les nouveaux venus se sentiront lésés. Le dresseur actuel, toujours dénué de la moindre expression, est ici encore plus passif qu’avant. Se contentant de suivre l’assistante rencontré en début de jeu et son rival en cédant à tout leurs caprices, les 3/4 de la quête principale enchaînent les missions pour les autres avant de se retrouver libre. L’obtention des badges permettant de voler de villes en villes ou de surfer sur l’eau n’auront jamais eu autant d’intérêt. Le scénario principal vous met toujours dans la peau d’un dresseur en quête des huit badges d’arène qui devra faire face à la Team Plasma et son envie de redéfinir la notion même de dresseur Pokémon. Pour devenir le meilleur d’entre eux justement, le Pokédex se révélera être une tâche de longue haleine pour le compléter. Les échanges seront toujours indispensables mais la présence d’anciens Pokémon même en début d’aventure (il n’y en avait aucun dans Pokémon Noir/Blanc) rendra la mission la plus longue du titre un poil plus aisée.

Pokéflouz

Les fameux Pokémon légendaires sont toujours présents avec cette fois-ci Dark Kyurem et White Kyurem. Là où dans Pokémon Noir/Blanc, Kyurem était un Pokémon légendaire complétant le trio avec Reshiram et Zekrom (les deux Pokémon qui étaient présents sur les jaquettes), Pokémon Noir/Blanc 2 reprend Reshiram et Zekrom en les fusionnant avec Kyurem pour former deux variantes inédites de ce dernier. Et qui sont bien sûr affichées sur les jaquettes de ces nouvelles versions. Une véritable leçon de marketing.

Pokémon Noir & Blanc 2 raviront les connaisseurs de la série. L’impression de redite est moins importante que les versions complémentaires précédentes et l’on pourrait penser avoir affaire à un nouvel épisode. Toutefois, le scénario plutôt plaisant de Pokémon Noir/Blanc retombe ici comme un soufflé, heureusement compensé par les nouveaux modes de jeu. On en viendrait presque à avoir souhaité bénéficier du même tire qu’il y a deux ans tant le jeu se veut dirigiste pendant une trop grande partie de la quête principale. Malgré ça, difficile de faire la fine bouche face à l’une des licences à la replay value la plus importante qui soit. Entre les différents types de combats et les modes de jeu annexes, le jeu en ligne presque aussi bien travaillé que des jeux sur les consoles d’en face et son système de jeu qui n’a plus à faire ses preuves, autant dire qu’il y en a pour son argent. Arrivée de la 3DS oblige, et à défaut d’avoir un épisode pensé pour la machine, la connectivité entre la DS et la 3DS (initiée par RAdar Pokémon, un jeu en réalité augmentée à télécharger sur l'eShop) augure du bon pour pouvoir récupérer ses bestioles lorsque la sixième génération sera de sortie. Qui, au vu du succès de la 3DS, devrait sortir sur la console portable affichant de la 3D sans lunettes.