Nombreux sont les fans de la série Prison Break qui ont certainement rêvé pouvoir fouler le sol de la prison de Fox River. Tâter les quelques mètres carré d'une cellule avant de tabasser un inconnu qui a eu la mauvaise idée de vous dévisager. Le studio ZootFly l'a fait. Ils n'en sont pas à leur premier coup d'essai mais leurs premières productions étant très répétitives, l'inquiétude se fait sentir. Prison Break ne déroge pas à la règle que le studio s'est instauré.
Une bonne intrigue.
Dans Prison Break : The conspiracy, il n'est pas question de manipuler un des célèbres personnages de la série mais bien un personnage fictif. L'intrigue se déroule durant la première saison de la série, la meilleure soit dit en passant. Pour rappel, Lincoln Burrows est un délinquant qui a été condamné à mort pour le meurtre du frère de la vice-présidente des États-Unis. Convaincu de son innocence, Michael Scofield, le frère de Lincoln, va tout mettre en œuvre, au péril de sa propre vie, pour le faire évader de la prison de Fox River.
Vous êtes Tom Paxton, agent secret sous les ordres de Jack Mannix qui obéit lui-même au Cartel. Votre mission est de savoir ce que manigance Michael Scofield et accessoirement, l'en empêcher. Une seule contrainte, faire en sorte que Lincoln Burrows, le bouc émissaire du meurtre du frère de la vice-présidente, reste en vie. Si les studios ont été obligés de remanier quelques scènes de la série, voire, les réinventer pour introduire votre personnage. Ils ne l'ont pas fait comme des sagouins, l'intrigue est plutôt plaisante et on se laisserait facilement embarquer dans l'aventure si Prison Break : The conspiracy ne cumulait pas les défauts. Des défauts que le jeu pouvait éviter mais pas tous.
Tout pour l'inflitration
Prison Break : The Conspiracy propose trois phases de jeu : l'infiltration, les bagarres et les QTE (Quick Time Event), le tout saupoudré de quelques coups de tournevis.
L'infiltration compose l'essentiel du jeu, elle est particulièrement répétitive. Pourtant, elle n'est pas si mauvaise que ça. Elle a le mérite d'être variée, vous devrez vous déguiser, vous planquer dans un placard, grimper au mur, vous dissimulez derrière des caisses, faire quelques galipettes, passer par les faux plafonds, couper l'électricité, éteindre la radio ou faire du bruit pour attirer les gardes ou même déclencher une protection incendie Sprinkler (typique aux USA). Sans oublier le crochetage dont le système est vraiment sympa, votre écran est alors splitté pour voir ce qu'il se passe derrière vous. L'idée est la même lorsque vous devez dévisser une trappe ou accéder au disjoncteur. Il faudra d'ailleurs faire attention avec le bruit que vous faites et être le plus minutieux possible si vous ne voulez pas attirer l'attention des gardiens.
Avec ce panel de possibilités, les séquences de jeu savent se différencier en proposant des situations complètement différentes, du moins jusqu'à la deuxième partie du jeu. Cette deuxième partie vous ramène plusieurs fois sur vos pas, ce qui peut être logique, mais souvent, il faudra appréhender la scène de la même manière que la précédente. A tel point que cela devient ennuyeux à souhait. S'il faut bien avouer que ZootFly n'avait pas vraiment le choix pour atteindre le minimum syndical en termes de durée de vie (Entre 6 et 10 heures). Ils auraient pu éviter de tuer la rejouabilité du soft en permettant au joueur de finir de différentes manières un niveau. Dans Prison Break : The Conspiracy, tout est diablement scripté. Un ensemble de coïncidences qui font que vous pourrez passer par tel chemin et pas un autre. Il faut comprendre par-là que vous ne pouvez pas éteindre la radio, vous devez l'éteindre pour pouvoir vous faufiler.
Pour se faire pardonner et pour éviter de sombrer dans la monotonie, les développeurs ont placé assez judicieusement quelques bagarres et QTE. Les rixes avec les prisonniers et parfois avec les gardiens sont relativement simples, il y a trois touches principales, une pour se protéger ou esquiver selon votre réactivité, une pour cogner et la dernière pour cogner encore plus fort. Selon les situations, deux autres touches peuvent apparaître afin de réaliser des coups spéciaux. C'est simple mais efficace, un combat ne dure rarement longtemps et vous pouvez l'expédier encore plus vite si votre adversaire s'écroule au sol et que vous lui envoyez quelques coups de pied dans les reins. C'est animé et le chapitre de l'émeute (vue dans la série) est d'ailleurs le plus rythmé. En fait, ce chapitre cumule les trois phases et passe de l'une à l'autre presque idéalement. Cela m'emmène à parler des QTE, elles peuvent être simples ou complexes selon les situations, quatre touches sont utilisées de deux manières différentes, soit en appuyant seulement une fois, soit en appuyant plusieurs fois pour remplir une jauge de réussite. Les QTE ne laissent que très peu de place à l'erreur, la moindre baisse d'attention est susceptible de vous faire recommencer la séquence. Alors qu'elle est censée rythmer le jeu, elle tombe parfois du mauvais côté en cassant justement le dynamisme de certains chapitres.
Linéaire, il est où le ciel ouvert ?
La communication autour de Prison Break : The Conspiracy montrait un jeu assez libre, en fait, cela sert juste de transition entre deux missions. Vous aurez donc plusieurs fois l'occasion de rester dans la cour de Fox River pour participer à quelques combats organisé par le King. Vous gagnez ainsi quelques billets à dépenser toujours auprès du King pour vous tatouer sur de multiples parties de votre corps. Pas franchement utile pour ne pas dire dispensable, ces séquences n'apportent vraiment rien et bien souvent le joueur passera complètement au travers, préférant poursuivre l'histoire.
Il s'agit donc d'un jeu tout ce qu'il y a de plus linéaire qui a vraiment à cœur de faire plaisir aux fans, ainsi, vous croiserez bon nombres de personnages de la série dont fort logiquement Linc et Michael mais aussi Sucre, T-Bag, C-Note, Abbruzi, le disjoncté, le gardien Bellick ou encore Sara Tancredi. La plupart sont très bien modélisés même si les visages ne sont pas particulièrement expressifs. Surtout, ils profitent tous des voix de la série accompagné de l'excellente BO (américaine) de la série. Il ne sera pas question, et c'est tant mieux, de prendre en filature Michael avec en bande son « Pas le temps » de Faf la rage. Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, ceux qui préfèrent les VO seront ravis d'apprendre que vous pourrez jouer avec les voix françaises mais aussi anglaises en changeant seulement l'option dans les paramètres du jeu. Les paramètres du jeu sont d'ailleurs peu garnis, le réglage des graphismes se limite au strict minimum. Prison Break : The Conspiracy profite d'une bonne optimisation, les décors sont variés mais désespérément vide ce qui est dommage car c'est une bonne méthode pour animer les séquences d'infiltration. Les textures sont dans la moyenne sans vraiment accaparer l'œil, vous serez peut-être plus souvent choqué par la quantité effarante de jumeaux dans les milieux carcéraux et l'aliasing « effet console » couplé à des effets d'ombre médiocres.
Dernier effort des développeurs, ZootFly a intégré un petit jeu multijoueur sous forme de bagarre qui ne se joue pas en ligne mais seulement à deux sur le même écran. Les deux joueurs pourront utiliser le même clavier. C'est pas terrible et ça ne donne même pas de quoi ajouter une heure de jeu.
Un rythme en dents de scie.
Si le cœur y est, ZootFly nous offre là un jeu au rythme en dents de scie, parfois très rapide et dynamique, souvent longuet et répétitif. Le gameplayn'apporte rien de neuf au genre. Grâce à un scénario bien intégré à la première saison de la série malgré quelques débordements nécessaires et quelques incohérences (Le héros parle dans son dictaphone devant les gardiens), Prison Break : The Conspiracy arrive à tirer son épingle du jeu. Ce n'est pas le pied, le jeu est largement critiquable mais les fans de la série y trouveront leur compte mais peut-être pas à 50 euros. Pour ma part, il accroche la moyenne grâce à sa jouabilité vraiment oldschool et sa fidélité vis-à-vis de la série, mais finalement, cela sera probablement à mi-chemin entre les notes des fans (Autour de 14-15) et celles des joueurs lambdas (Entre 7 et 8).