J'ai le gauche droite gauche...

Après un premier opus qui m'avait découragé à cause de son grind infâme, de sa répétitivité et de ses pics de difficulté, je me suis malgré tout laissé tenter par le 2. J'espérais que les développeurs auraient pris un pas de recul et corrigé ce qui marchaient pas pour le deux. Et franchement, c'est une réussite.

Punch Club 2 donc, c'est un jeu de gestion. Comme dans le premier, il va falloir combattre (ou plutôt choisir ses compétences entre deux round pour laisser le jeu combatte), s'entrainer (pour progresser et plus pour ne pas décliner comme dans le premier) et travailler ; parce que notre papa, tout le monde le connait, mais apparemment il était payé en visibilité.

La gestion meta est assez bien équilibrée. On peut jouer tight en argent et optimiser à mort pour essayer de terminer le jeu assez vite. On peut aussi prendre son temps et voir tout le jeu (tous les ennemis, tout le scénario modulo le choix du ch3). Il y a encore un poil de gras / de grind à mon goût, le jeu pourrait sans doute être 20% plus court sans qu'on perde grand chose de l'expérience. L'acte 2 est un tout petit peu long notamment, avec des mécaniques répétitives et des ennemis nombreux et pas tous intéressants.

Mais le coeur du gameplay c'est d'abord et avant tout les combats. Il va falloir optimiser la préparation, arriver reposé et en forme, surtout contre les adversaires mieux classés. J'ai beaucoup aimé avoir à optimiser un minimum mes jours de match. Je savais que si je me pointais à l'arrache, j'avais de bonne chances de perdre. Parce que justement, la difficulté des combats est là. Ils sont challengeant mais m'ont semblé parfaitement équilibrés. J'en ai perdu peu mais j'en ai perdu. Et le jeu envoie des signaux, vous pouvez perdre très largement en ayant de meilleurs stats que votre adversaire. Il y a une certaine attention nécessaire sur le style de combat de l'adversaire. Ça nécessite de réfléchir sans non plus qu'il y ait une seule stratégie possible ou que les erreurs ne pardonnent pas. Ça marche hyper bien donc. On pourrait quand même reprocher certaines compétences ou attaques tout bonnement inutiles parce qu'on a objectivement mieux avant ou un emplacement après dans l'arbre.

L'ambiance générale du jeu est plutôt réussie. Le pixel art est joli, c'est pas forcément le style qui a le plus ma faveur mais c'est propre et efficace. Les musiques sont excellentes même si certaines gagneraient à être un peu contrebalancées parce qu'on les entend trop.

Le positionnement du jeu c'est celui d'un futur dystopique avec certains codes du cyberpunk (le post hiver nucléaire, la ville entourée de désert, le capitalisme sauvage et la mega corp) mais ça reste très superficiel, autant dans l'esthétique que dans les sujets.

Comme le premier, le jeu fourmille de références. Les films de boxe holywoodiens évidemment mais on a élargi ici aussi un peu. Notamment à d'autres type de cinéma de genre (Scorsese, de la rom com, ...) ou à du jeu vidéo récent (Death Stranding, Cyberpunk 2077, ...) par exemple.

Et tout ça est ma foi assez mal mis en oeuvre par un scénario médiocre. C'est incroyablement cheesy, avec des personnages creux et manichéens (généralement, il y a des exceptions, quand c'est pas le cas ça semble presque involontaire parce que ça vient pour faire une vanne), des twists claqués tout du long (en mode "ahah en fait c'était moi") et une fin sortie de l'espace qui fait office d'ouverture pour un épisode 3.

On pourra cependant relever que le jeu ne se prend pas trop au sérieux et qu'il a conscience d'être léger sur certains aspects. Ça n'excuse pas la nullité de la trame, on devrait toujours tendre à être cohérent et intéressant, mais l'aspect anecdote servant à légitimer le gameplay et les vannes me semble relativement assumé.

Bref, le scénario est nul et le jeu aurait gagné à être 4h moins long mais le coeur du gameplay est bien, jouez y si vous êtes pas allergiques aux jeux de gestion.