Eh les mecs, et si on faisait Rayman 1, mais en bien ?

Raymarathon : 2/22

J'ai fait un rêve. Un rêve où Rayman serait le héros d'un plateformer inspiré par son premier jeu mais qui en corrigerait tous les défauts.
Imaginez : le level-design ne s'amuserait pas à mettre des obstacles bullshit sur notre route. Rayman pourrait atteindre le boss final sans avoir à se faire chier à casser toutes les cages. Ce même boss final ne fuirait d'ailleurs pas comme un lâche et nous affronterait à la loyale. Et l'aspect metroidvania du titre ne serait pas totalement oublié puisque le backtracking pour avoir les 100% de complétion nous récompenserait de 4 niveaux inédits.
Eh bien ce rêve les amis, il existe, et c'est Rayman sur GBC !

Réalisée par un certain studio italien que l'on reverra à plusieurs reprises lors du marathon, cette adaptation est sortie 5 ans après le jeu original. Mais elle est tellement différente qu'il vaut mieux la considérer comme un jeu à part.
Oh, bien sûr des points communs avec l'oeuvre originale sont présents. Le scénario est grossièrement le même, la plupart des environnements et ennemis du jeu de 1995 se retrouvent ici, on choppe plus ou moins les mêmes power-ups (seul le sprint manque à l'appel), le jeu est émaillé de niveaux bonus pour gagner des vies, on retrouve certains passages cultes comme la crue de la jungle…

Mais le level-design est totalement différent, adapté au petit écran de la GBC et très vertical en général. Toutefois, il conserve le dynamisme de la version PS1, ce qui en fait un jeu vraiment nerveux pour la petite console de Nintendo (surtout quand on sort tout juste de Tomb Raider).
Le jeu contient à peu près autant de niveaux que l'original de 1995, mais ceux-ci sont beaucoup plus courts, ce qui permet de sauvegarder plus fréquemment. Enfin presque, le jeu n'a pas de pile de sauvegarde mais un système de mots de passe. Un peu contraignant pour l'époque, mais pas très grave aujourd'hui vu que j'ai pris l'habitude de photographier tous les MDP distribués par mes jeux avec mon téléphone, c'est beau la technologie.

On rencontre également quelques nouveaux décors, comme une forêt sombre ou le cratère d'un volcan. Ce ne sont certainement pas des lieux aussi emblématiques que ceux du premier jeu, mais un peu de variété ne fait pas de mal. En plus, ils apportent leurs propres variations de gameplay, comme ces ennemis sur lesquels on peut accrocher le grappin ou ceux qui soufflent vers le haut.
Notons également la présence d'un overworld à explorer, qui ne se débloque hélas qu'une fois le boss final battu. Ca signifie qu'on ne peut pas backtrack dans les précédents niveaux tant qu'on n'a pas "fini le jeu". Ce n'est pas trop grave dans mon cas car je préfère avancer plutôt que de faire des aller-retours incessants, mais ça peut être frustrant quand on a retenu l'emplacement des cages d'un niveau et qu'on ne peut pas y revenir une fois le bon power-up obtenu.

J'ai déjà listé à peu près toutes les améliorations que proposait cette version portable, mais ça ne signifie pas pour autant que le jeu est parfait. Déjà, les graphismes et les musiques ont forcément pris un vilain coup dans la nuque lors de la conversion. Autant j'aime bien les graphismes des cinématiques (complètement redessinées), autant in-game c'est un peu laid et fouillis, quant aux musiques… Bah je vais pas pouvoir dire que les compositions de Rémi Gazel ont été massacrées, parce que le compositeur est étrangement parti sur des remixes de Rayman 2. Malheureusement, ceux-ci ne sont pas très agréables aux oreilles et finissent par casser les pieds (j'ai entendu au moins 4 remixes du thème principal, je l'aime beaucoup mais je sature).
Parmi les autres downgrades, je citerai le cruel manque de boss, puisque seul Mr. Dark est présent. Certes, c'est cool de pouvoir enfin l'affronter, mais il a l'air un peu seul le pauvre. Je ne vais pas trop me plaindre non plus, parce que son combat est certainement meilleur que tous ceux de Rayman 1, en tout cas la difficulté est bien équilibrée. Notons tout de même le retour de Dark Rayman dans un niveau.

Bref, pas grand-chose de plus à dire sur cette version de Rayman 1 qui sauve très bien les meubles. On sacrifie les meilleurs points de Rayman PS1 pour une expérience de jeu plus fluide et plaisante, ce qui est beaucoup plus que ce qu'on pouvait attendre d'une simple adaptation sur une console 8-bits en fin de vie. Elle rejoint donc le club des adaptations portables que je préfère aux oeuvres originales de salon, club pas si fermé dans lequel on retrouve déjà Donkey Kong Land 2 ou Gunstar Future Heroes.