Raymarathon : 1,8/22
Pour les 20 ans de sa mascotte, Ubisoft a mis les petits plats dans les grands : un portage du premier jeu sur smartphone. Et c'est tout.
Soit, on peut toujours y jeter un oeil, au point où on est. Ca ne fera jamais que ma quatrième partie de Rayman 1 en 6 mois. Rappelez-moi pourquoi c'est Rayman 2 qui est moqué pour son nombre de versions ?
Le jeu est un portage assez basique du titre fondateur. Le seul ajout se trouve dans deux nouveaux niveaux de difficulté (un mode hardcore avec une seule vie et un mode facile avec les vies infinies, inutile de dire que j'ai choisi ce dernier). J'ai aussi noté l'apparition de petites animations rigolotes à chaque fois que Rayman bat un boss, ça n'existait pas sur PS1 mais je ne serais pas surpris que ce soit un ajout d'une des innombrables versions PC. Les ajouts de la version GBA (les étincelles qui indiquent un secret et l'absence de dégâts de recul) sont eux passés complètement à la trappe, ce qui rend par défaut ce portage moins intéressant (croyez-le ou non, mais je préfère un jeu à la difficulté équilibrée avec des vies qu'un jeu sans vies mais débilement punitif).
Bref, tout ça c'est bien gentil, on pourrait arrêter la critique ici. Sauf que je vous rappelle qu'on parle d'un jeu mobile, et qui dit "jeu mobile" dit "contrôles au tactile". Et autant pour le saut ou le poing il n'y a aucun problème (notons tout de même l'énorme flemme des développeurs qui ont réutilisé des icônes de Rayman Jungle Run pour les boutons), autant les déplacements… Mon Dieu les déplacements !
Déjà il y a un manque flagrant d'options. Mon seul point de comparaison sera la version mobile de Sonic CD : dans ce dernier on peut choisir d'avoir une croix directionnelle qui apparaît là où on touche l'écran OU une croix à emplacement fixe. Les deux ont leurs avantages et inconvénients, mais personnellement je préfère la deuxième option. Evidemment, Rayman Classic a choisi la première et le menu des options ne permet que de couper la musique, vous êtes donc bloqués avec ces commandes. Ce qui signifie que pour avancer, il faut non pas appuyer à droite de la croix mais balayer l'écran vers la droite, ce qui vous fait perdre une fraction de secondes.
Et une fraction de secondes, dans un jeu comme Rayman 1 où tout est millimétré voire pensé pour faire chier le joueur, croyez-moi vous allez la sentir passer ! Rien que sauter vers l'avant demande un timing étrangement précis si Rayman était initialement à l'arrêt.
Et là ça va encore, mais si je vous parle de l'action de se baisser, vous allez devenir fous. Si vous vous baissez et que vous décalez votre doigt d'un millimètre sur le côté, Rayman va se mettre à ramper sur le côté. Si vous étiez au bord d'une plate-forme ou juste à côté d'un ennemi, vous devinez ce qui va arriver. Se baisser et rester immobile est parfaitement aléatoire.
A partir de là, vous comprenez que le jeu devient difficilement finissable (je vous rappelle au passage qu'il vous faut dénicher toutes les cages), mais en plus le jeu est victime de fréquents crashs. Je pense que c'est parce qu'il a été retiré des stores et n'est plus compatible avec des appareils trop modernes, en tout cas chez moi il crashe trois fois sur quatre au lancement et il m'a plusieurs fois lâchement abandonné en cours de niveau. J'ai lâché l'affaire au deuxième niveau du Ciel Chromatique, après un crash qui m'aurait fait recommencer tout le niveau sur lequel j'avais déjà passé beaucoup trop de temps.
Notons aussi certains niveaux où la musique ne se lance pas, et l'absence du jingle de la victoire à la fin d'un niveau, histoire de bien faire perdre au jeu le peu de personnalité qu'il lui restait.
Bref, c'est le premier et j'espère le seul jeu du Raymarathon dont je ne verrai pas la fin. Mal branlé et injouable, c'est vraiment la pire manière de célébrer un anniversaire.
Peut-être qu'à la manette ça serait plus facilement supportable, mais franchement autant jouer à la version PS1 sur émulateur avec le code des 99 vies.