Rayman Gear Solid: Rabbid Eater

Raymarathon : 13/22

Voulant introduire ses lapidés au plus de monde possible, Ubisoft a commandé une version du jeu sur chaque console, et cela inclut la DS ! Néanmoins, celle-ci n'est pas sortie à l'hiver 2006 comme toutes les autres, mais au printemps 2007. On pourrait imaginer qu'avec ce retard et l'orientation grand public de la console, le jeu suivrait la lignée de la version principale et ne serait qu'une compilation de mini-jeux, mais il n'en est rien, il s'agit bel et bien d'un plateformer 2D, comme sur GBA !
Parmi tous les jeux que je reteste cette année, celui-ci est celui auquel j'ai joué le plus récemment : ma première et seule partie se déroula en 2018.

Si mon seul souvenir de la version GBA était sa collection de costumes bidons, cette version DS m'a également laissé un seul souvenir, à savoir le fait que Rayman a tendance à s'accrocher au rebord derrière lui lorsqu'il se laisse tomber d'une plate-forme, ce qui casse le rythme du jeu. Ma mémoire ne m'avait pas trompé, ce défaut existe, mais il est moins handicapant que ce dont je me rappelais. Certes c'est chiant et ça ne devrait pas exister, mais il suffit de continuer d'avancer pour que la zone de détection des mains de Rayman ne soit pas en contact avec celle du rebord. Ouf !
Et puis c'est toujours mieux que sur GBA où Rayman n'arrive pas à s'accrocher 50% du temps.

Parlons donc du moteur du jeu, qui est totalement repompé de Rayman 2 ! Le jeu est sorti deux ans après Rayman DS, on peut donc facilement imaginer que les développeurs ont choisi l'option de facilité et l'ont réutilisé pour leur nouveau projet. Franchement ça ne me dérange pas, la physique de l'épisode 2 est bonne et s'adapte bien à un jeu en 2D, même si celui-ci est un peu mal fignolé et qu'on peut constater des glitchs mineurs ici et là.
J'en profite surtout pour mentionner le modèle 3D de Rayman, qui est en réalité son modèle de l'épisode 2 texturé avec son apparence moderne. C'est absolument adorable, dommage qu'on n'en profite pas trop au cours du jeu à cause de la caméra éloignée et de la faible résolution de la DS !

Graphiquement, le jeu manque un peu de personnalité dans ses assets qui sont vraiment génériques (plage, donjon, montagne), mais il a la chance d'avoir des arrière-plans pleins de vie où on peut voir les Lapins faire des conneries, comme sauter du haut d'un plongeoir ou se poursuivre les uns les autres. C'est plutôt mignon.
Carton rouge en ce qui concerne les cinématiques en revanche, elles ne sont pas belles du tout et on dirait des brouillons (qui ne sont pas sans me faire penser aux cinématiques de Rayman 2 Forever). Celles de la version GBA n'étaient pas belles non plus, mais au moins elles ressemblaient à quelque chose de finalisé !

Le jeu contient un nombre assez conséquent de niveaux, même s'il est assez difficile à estimer à cause de sa structure très particulière. Chaque niveau contient en effet deux ou trois objectifs, chacun contenu dans une sous-section du niveau de base.
Retenez simplement que la majorité des sections est divisée en trois phases : une phase de plate-forme classique, un mini-jeu torché en 20 secondes et une section d'auto-runner où on doit aider Rayman à avancer grâce à l'écran tactile. C'est peut-être le bon moment pour dévoiler que le jeu a été développé par Ubi Casablanca, le même studio qui produira quelques années plus tard les auto-runners Rayman Jungle Run et Fiesta Run. De là à dire que Rayman LC DS était leur coup d'essai, il n'y a qu'un pas.
Une fois que Rayman a réussi à reconstruire son robot (le fameux Rayman Gear), on a accès à quelques niveaux un peu différents, qui n'ont pas de mini-jeu et où la section de course est remplacée par une sorte de shmup à l'horizontale. C'est pas un changement drastique (tout se joue encore au stylet), mais c'est appréciable pour casser un peu la monotonie de la formule. Dommage que cela arrive assez tard !

Globalement, cette structure permet au jeu d'être plus long que son homologue GBA, environ deux fois plus je dirais. Le fait que certains niveaux ne soient accessibles qu'une fois qu'on a obtenu certains upgrades (costumes, pouvoirs ou robot) donne un petit côté Metroidvania pas dégueu à l'ensemble, même si on est tout de même très guidé et que les niveaux sont peu mémorables.
A propos des costumes, ceux-ci sont beaucoup moins contraignants que sur GBA. Chacun est lié à un des quatre éléments et ne peut être utilisé que sur une dalle précise de chaque niveau. Plus de navigation dans les menus, plus de restriction de mouvements, et les pouvoirs obtenus sont plus originaux qu'un simple plus gros poing ou la capacité de faire des charges au sol. En revanche, il y a eu une grosse occasion de jeu de mot manquée en attribuant au rockeur la capacité de l'eau au lieu de celle de la terre !

Je me rappelais aussi que le boss final était assez dur. En fait ça va, mais j'ai eu la chance de me rappeler de la stratégie à adopter face à lui, il manque peut-être d'une indication visuelle dans sa dernière phase pour montrer au joueur la marche à suivre. Les autres boss et ennemis sont parfaitement oubliables, mais le Lapin déguisé en Sam Fisher est quand même assez rigolo.
Par contre, j'ai buté sur un bug dans une des dernières sections en auto-runner, et ça m'a rappelé que je l'avais déjà subi à l'époque. En gros, un jet d'eau ne voulait pas se geler, malgré tous mes efforts, et Rayman finissait toujours par tomber dans le vide. J'ai dû éteindre la console et refaire tout le niveau pour pouvoir passer cette section, c'est bien chiant vu que ça arrive à la toute fin d'un long niveau.

Enfin, comment ne pas mentionner la bande-son du jeu ? Elle reprend des morceaux de la version principale mais tente maladroitement de les adapter aux capacités sonores de la DS. Le résultat est désastreux, donc absolument génial ! Qui n'a jamais rêvé d'entendre une reprise de La Bamba chantée par des Lapins et totalement saturée ?

Un des objectifs du Raymarathon était de trancher quelle était la version portable de Rayman LC que je préfère, étant donné que j'avais joué aux deux jeux avec plusieurs années d'écart et que mes souvenirs de la version GBA en particulier étaient flous. Cette nouvelle partie confirme l'opinion que j'avais au préalable : la version DS est meilleure.
C'est une opinion assez impopulaire, la version GBA étant généralement préférée pour ses assets originaux et son focus sur la plate-forme. Mais je trouve la version DS plus riche et mieux foutue, bien que je reconnaisse volontiers que les deux manquent de finition et ont sûrement été sorties à la va-vite. Les deux se situent dans le bas du panier de la licence, mais elles ont tout de même gagné un point lors de cette revisite.
Reste maintenant à savoir où se situe la version principale du jeu !