Depuis le premier "Red Faction" l'argument principal de la série est de pouvoir tout casser autour de soi. Pas forcément marquante la franchise s'est fait discrète pendant un certain temps avant de revenir transformée puisque de FPS en couloirs on passe ici à TPS dans un monde ouvert.
Le concept de destruction massive prend tout son sens avec cette orientation privilégiant la liberté d'action.
On ne peut que reconnaître le fun assez immédiat que procure le titre : débouler dans un bâtiment au volant d'un camion pour en ruiner les murs porteurs afin que tout se pète la gueule joyeusement est une sensation tout à fait grisante.
Le moteur physique fait parfaitement le job et offre à chaque fois un bon potentiel de poilade pour peu qu'on soit un minimum imaginatif.
Évidemment gérer un moteur physique aussi riche demande pas mal de ressources et le jeu n'est pas forcément d'une beauté renversante mais il reste très solide (les ralentissements sont rares) et l'atmosphère martienne, a mi-chemin entre du Bradbury et du Verhoeven, est bien restituée.
Seulement tout n'est pas parfait en terre martienne.
Tout d'abord le gameplay de tir pur est complètement à la ramasse, les armes font un bruit minable, leur efficacité est discutable et on a la sensation de tirer avec des balles en mousse sur des mannequins (en mousse) tant nos ennemis ne semblent pas affectés par les tirs qu'ils se mangent pourtant en pleine poire. Ainsi tirer sur un ennemi devient super gavant, pas de chance ça représente un bon tiers du jeu.
Ensuite parce que "Red Faction : Guerilla" souffre du syndrome "Open World" à savoir un monde vaste mais finalement assez vide (aucune véritable ville ou endroit vivant) où l'on se tape systématiquement des trajets super longs (mettre le début de la mission à côté de l'endroit où on la commence ça serait pratique non ? ) pour faire des missions dont on oublie vite les enjeux.
A part certaines étapes bien identifiable tout cela manque un peu de liant et on enchaine les missions pas toujours super variées ni intéressantes sans trop que l'on sache pourquoi on est là.
Avec un univers plus condensé et une narration moins diffuse "Red Faction : Guerilla" aurait réussi à maintenir l'attention du jouer tout le long de son aventure. Mais au bout de la 20ème mission générique enchainée sans plus de justification la lassitude arrive et l'envie d'aller au bout de l'histoire s'estompe.
Reste des bons moments de destruction et des intentions louables. "Red Faction : Guerilla" n'est pas un mauvais jeu, c'est juste un jeu lassant où il faut se forcer pour continuer arrivé à un certain stade. Dommage.