Resident Evil 5
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Resident Evil 5

Jeu de Capcom (2009PC)

Car oui, Resident Evil 5 c'est une redite du 4, en beaucoup plus beau.
Et ça tombe bien, Resident Evil 4 étant un des meilleurs jeux auxquels j'ai jamais joué !
J'ai vraiment beaucoup de mal à comprendre la mauvaise réputation de ce cinquième opus, qui me l'a fait évité pendant fort longtemps, avant de finalement m'y mettre et découvrir un très bon jeu !


Au début on lance le jeu, et c'est mitigé : le jeu est vendu comme étant compatible clavier/souris, donc en bon pécéiste on n'allume pas la manette, et on souffre. Car la souris est très mal gérée (sensibilités verticales et horizontales différentes, limite verticale de déplacement différente en mode tir et en mode observation) et rendrait presque le jeu gerbatoire tellement on a l'impression que "ça répond mal". Du coup, on se résigne, on prend la manette "pour voir" et TADAM, c'est trop bien, on retrouve les sensations de Resident Evil 4 ! La même visée, presque les mêmes boutons, et des touches qu'on connaît par cœur (manette 360), ce qui nous permettra de réussir les quelques QTE qui apparaissent par-ci par-là. Que du bonheur quoi. Et l'ajout du mode Vétéran vous permettra d'avoir un vrai challenge, même si vous êtes déjà familier avec le gameplay de RE4. Les monstres tapent très forts, et les munitions et l'argent sont rares.


Alors le jeu étant très similaire à son aîné, faisons le tour de ce qui a changé (et qui malheureusement correspond souvent à ce qui est moins bien). Tout d'abord, le menu d'amélioration et d'achats d'armes est extra-diégétique, on y accède par le menu du jeu, et non plus en parlant à un marchand dans l'univers du jeu. C'est un peu maladroit je trouve, ce marchand participait bien à l'ambiance de RE4.
Autre ajout, et pas des moindres, le partenaire ! Deuxième incursion de la série dans le monde des doubles protagonistes (après le raté de RE0), cet ajout me faisait craindre le syndrôme "boulet de fonte". Et bien non, ma foi, Sheva s'en sort assez bien. Et si des fois vous pesterez inévitablement contre elle parce que l'IA fera une utilisation maladroite de ses munitions ou de ses soins, dans l'ensemble elle livre une prestation assez honorable en étant assez précise avec ses armes et assez efficace en soutien.
Et de toutes façons, si l'IA vous prend le chou, libre à vous de trouver un partenaire humain avec qui faire le jeu. Personnellement je préfère faire mes Resident Evil en solo, mais le jeu vous offre les deux possibilités.


Passons à l'ambiance du jeu, source d'une légère déception en ce qui me concerne : si les Resident Evil ont d'habitude une ambiance "gothique" au début du jeu, puis futuro-scientifique sur la fin, RE5 tente de se moderniser en singeant ses petits contemporains. Car si le jeu se passe en Afrique, difficile de ne pas se croire dans un Call Of quelconque se déroulant au proche-Orient pendant le premier quart du jeu. Du coup on passe d'une Espagne fantasmée mais envoûtante à une Afrique toute aussi fantasmée mais semblant tout droit sortir d'un quelconque blockbuster hollywoodien traitant de terroristes et d'Afghanistan ! Heureusement le jeu est long et a le temps de nous confronter à d'autres univers, qui, à défaut d'être crédibles (le coup du temple pré-colombien en Afrique, mouarf !), sont plutôt réussis. Seule la fin du jeu renouera avec ce côté "banal jeu d'action" avec l'introduction d'un système de couverture un peu maladroit et d'ennemis armés d'AK-47.


Enfin Resident Evil 5 a une démarche totalement différente du 4 lorsqu'il est question de son approche à la série en tant que mythologie. Si Resident Evil 4 avait l'intelligence d'oser une sorte de spin-off afin de se défaire du carcan des zombies et d'un univers très (trop ?) riche en scénarios divers et variés, Resident Evil 5 assume son héritage, qu'il soit à base de virus T ou de plagas. Le jeu est ainsi parsemé de références aux opus précédents, quel que soit leur âge, et en tant que fan ça fait vraiment plaisir. Mais il n'abandonne pas pour autant les pistes scénaristiques du 4, et réussit à faire la jonction entre les deux univers. Et puis c'est plaisant de retrouver Chris, qui est devenu assez désabusé, et paraît plus mature que ses précédentes incarnations.


Par contre si vous n'aimez pas la bisserie poisseuse, voire le Z le plus total (mais assumé), vous risquez de détester Resident Evil 5. Certes la série a toujours été ringarde à souhait avec ses monstres dégoulinants et grotesques, et ses scénarios improbables, mais ce jeu est dans la droite ligne du quatrième opus, et nous propose une histoire sans queue ni tête qui n'est que prétexte à décliner ses gammes de monstres tous plus réussis (et dangereux) les uns que les autres.


Une très bonne surprise donc, excessivement loin du mauvais jeu qu'il a la réputation d'être.


16/20

Jopopoe
8
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Créée

le 12 févr. 2016

Critique lue 476 fois

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