Resident Evil Zero
6.8
Resident Evil Zero

Jeu de Capcom Production Studio 3 et Capcom (2002GameCube)

On y est ! Le dernier des 5 Resident Evil "classiques", mis à part le remake du 1. Ce petit RE0 arrive après une trilogie culte et un Code Veronica qui explorait le lore de la série de fort belle manière, alors comment se compare-t-il à ses ancêtres ?



Retour vers le passé



Comme son nom l'indique, cet épisode Zero sert de préquelle au premier jeu, ou du moins à son remake dont il partage la patte graphique. Il a donc pour ambition de raconter les origines d'Umbrella (encore ?) tout en expliquant comment l'équipe Bravo des STARS s'est retrouvée dans le manoir Spencer. Un pitch alléchant sur le papier.
Toutefois, sans trop en révéler, il faut bien avouer que je ressors déçu de l'histoire qui m'a été contée. Outre Rebecca (qui gagne environ 7374532254161 points de badassitude dans ce jeu, même si du coup on se demande pourquoi elle était aussi faible dans RE1), on ne suit pas du tout les membres des STARS. Une fois l'intro finie (où nos bons flics ont fait ce que tout être humain normal perdu dans une forêt truffée de monstre ferait, c'est-à-dire aller explorer en solo les alentours), on ne croisera que deux membres en tout et pour tout... Dont un au bout de 5 minutes de jeu ! On a du mal à comprendre comment ils ont pu (presque) tous atteindre le manoir Spencer étant donné qu'ils étaient divisés et que les contacts radio entre les membres de l'équipe sont très peu fréquents. A moins que ce soit juste Rebecca qui se fasse ignorer par ses potes, mais c'est pas très sympa.


Du coup, point de Foster, Kenneth, JOSEPH ou Enrico, Rebecca sera accompagnée de Billy Cohen pendant son aventure. Un personnage à la backstory intéressante, quoique sujette à interprétation, mais qui hélas ne fera plus aucune apparition dans le futur (pas même dans un mode annexe à la Mercenary). C'est dommage, car si l'alchimie avec Rebecca marche très bien, on est forcément un peu déçus d'apprendre que ce chasseur de zombies de la première heure n'a plus jamais été convoqué par Capcom. Scénaristiquement c'est justifiable, mais bon, il n'y a techniquement rien qui ne l'empêcherait de revenir, lui (keuf keuf Steve keuf keuf).
Quid d'Umbrella donc ? Alors on visite leur base d'entraînement, on découvre l'histoire d'un des trois co-fondateurs de l'entreprise et... C'est à peu près tout. Ah, si, on apprend que Wesker et Birkin (les antagonistes des 2 premiers jeux) sont potes/rivaux, mais c'est clairement juste du fan-service pour les nombreux fans de Wesker (et les 2 fans de Birkin). Et que le T-virus a été créé à partir d'une des créatures les plus dégueulasses que la Terre ait jamais portée : la sangsue.


Bref, une légère sensation de "tout ça pour ça ?" (rappelons que Birkin et Wesker ne se mentionnent jamais mutuellement dans leurs jeux respectifs). Le coup du fondateur d'Umbrella, on l'avait déjà eu dans Code Veronica et on a un peu de mal à saisir pourquoi cette boîte a trois dirigeants si chacun passe son temps à développer son petit virus de son côté sans faire partager aux copains.
Je pense aussi que c'est le premier jeu de la série qui vire dans le "n'importe nawak", même si ça reste léger comparé à ses successeurs (coucou Resident Evil 4 à 6). Le grand méchant chanteur d'opéra qui contrôle des sangsues à l'aide de ses récitals... Ouais, bof. Alors oui, on avait des moments absurdes dans les précédents jeux, mais soit c'était rigolo (les dialogues de RE1), soit c'était épique (la transformation d'Alexia, Mr.X qui vous poursuit en étant en feu...). Là, c'est juste le malaise lorsque l'antagoniste se met à chanter pendant 20 secondes et que Wesker est en mode "Mais quel charisme, je n'en crois pas mes lunettes !".
D'ailleurs ils auraient au moins pu profiter de ce choix pour faire une belle musique orchestrale et chantée pour le boss final, mais ce morceau est tout à fait oubliable, comme le reste de l'OST. Et est-ce que quelqu'un peut m'expliquer cette techno dégueulasse dans l'intro ?
Du coup, le scénario n'est vraiment pas ouf, ce qui est bien dommage vu les promesses du jeu. Heureusement, il se rattrape sur d'autres aspects, mais...



Sangsue dessous



Le tout dernier des RE classiques se joue donc de la façon qu'on attend : tank controls, énigmes à résoudre, lieux labyrinthiques, rubans de sauvegarde, coffre à obj...
Ah bah non, y'a plus de coffres. Peut-être dans un souci de réalisme (parce que c'est important d'être réaliste dans un jeu où le méchant chante pour contrôler des sangsues, putain je m'en remets pas !), Capcom a complètement jarté cette mécanique. A la place, les héros doivent poser leurs objets par terre pour faire de la place dans leur inventaire et revenir les chercher au même endroit si besoin est. L'avantage, c'est que si on veut ramasser une clé mais qu'on a un inventaire rempli, on a juste à lâcher un truc pas important sur place au lieu de devoir retourner au coffre le plus proche.
L'inconvénient, c'est qu'on n'a jamais d'objets pas importants sur nous vu la toute petite taille de l'inventaire ! Du coup il faut abandonner soit une arme, soit des munitions, soit des soins. Et surtout, si on veut récupérer un objet abandonné, il faut absolument se souvenir de l'endroit où on l'a posé. Avant, il suffisait d'aller dans n'importe quel coffre pour retrouver ce qu'on avait mis de côté au cours de l'aventure. C'est extrêmement fatiguant, et franchement on perd au change.
D'ailleurs, un conseil, n'abandonnez surtout pas le grappin après le crash du train !


L'innovation de ce Resident Evil, c'est la possibilité de contrôler deux personnages à la fois, un premier pas vers le jeu co-opératif qui sera définitivement franchi dans l'épisode 5. Ici, vous alternerez librement entre Billy et Rebecca, le premier est costaud et peut jouer du piano sans fausse note (excellente référence à RE1 !), la seconde est frêle mais est la seule capable de mixer les herbes. Au début on se dit qu'à cause de ce désavantage, Rebecca sera le personnage que l'on prendra le plus de plaisir à contrôler. Et puis on rencontre un premier zombie, il met sa barre de vie dans le jaune en un seul coup, alors on repasse tout de suite à Billy.
Rebecca est un énorme boulet dans ce jeu, et il faut bien avouer que les moments où on est forcé de la contrôler sont de gros générateurs de stress. Elle est vraiment très fragile, bien plus que Jill dans RE1, et vu que je la laissais souvent en arrière pour qu'elle me porte des objets de soin et des rubans encreurs pendant que Billy se chargeait du combat, elle n'était pas toujours très bien armée dans ces situations.


Mais bon, l'alchimie fonctionne bien au final, on apprend à composer avec ses faiblesses et à lui laisser faire des tâches qu'on n'aurait pas forcément acceptées au début du jeu.
C'est vraiment dommage que les tout petits inventaires de chaque personnage soient aussi handicapants. 6 places chacun, soit autant que Chris dans RE1, qui était déjà un cauchemar à cause de ça. Et contrairement à l'épisode fondateur, ici de nombreux objets prennent deux places dans l'inventaire, donc on est très vite à l'étroit.


Après, s'il y a une chose qu'on ne peut pas enlever au jeu, c'est son excellente difficulté. Parfaitement équilibrée oserais-je dire, puisque c'est le seul RE où j'ai terminé le boss final avec très précisément 0 munitions restantes dans mes poches (sauf pour le flingue, mais c'était l'ordi qui l'avait à ce moment-là).
Alors on rage devant ces zombies sacs à PV qui nécessitent des cocktails Molotov pour en venir à bout, ces foutus singes qui t'agressent en bande ou ce Tyran affronté dans un local de 5m² (c'est quoi votre problème avec les Tyrans depuis CV ?), mais franchement c'est bien fun et le jeu propose un très bon équilibre entre combat et exploration.


Quant aux graphismes, ils sont magnifiques. Abandonnant la 3D de Code Veronica, on revient aux décors précalculés de l'ère PS1 avec une bonne dose de réalisme en plus (et de très beaux effets de lumière et d'eau). Cela dit, c'est un héritage du remake de RE1, sorti quelques mois plus tôt (et que j'ai sciemment prévu de faire après), donc difficile de le mettre au crédit de cet épisode.
En tout cas, le train ambiance 1900s est un vrai coup de coeur !



Billy Brouillard



Même si ce Resident Evil ne tient pas ses promesses scénaristiques, il reste tout à fait plaisant à jouer. Malheureusement, l'absence de coffres le rend frustrant par moment, en particulier au début.
En soit, il est au niveau de Code Veronica sans problème, mais j'ai trop aimé l'OST et la mise en scène de ce dernier pour le mettre en-dessous de ce Zero, qui sera donc le pire des RE classiques pour moi.


Je voudrais juste finir par un mot sur la version HD du titre, sortie en 2015. A défaut d'inclure des coffres, elle propose une campagne bonus très drôle où Rebecca s'allie à Wesker, j'aimerais beaucoup l'essayer ! Sur GameCube et Wii, on doit se contenter d'un mode où on cherche des sangsues dans le manoir, c'est moins rigolo.

Sonicvic
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le 31 oct. 2020

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