Resonance of Fate, le renouveau
Des premières images et des premières interviews, on sentait la volonté de Tri-Ace de sortir des sentiers battus : armes à feu plutôt qu'épées et magie, vêtements simples, personnages réalistes. L'ensemble du jeu semble pourtant se prêter à cet antagonisme intéressant : beaucoup de simplicité dans un univers difficile à appréhender. Les combats, tout d'abord, qui semblèrent rebuter certains joueurs lorsque la démo fut disponible. Et puis le reste, cette tour, métaphore de l'échelle sociale, et ce scénario qui peine à se dessiner.
Bien décidé à comprendre tout ça au plus vite, je quittai l'espace d'un instant la ville pour me rendre à l'arène, laquelle, on m'avait fait savoir, offre quelques tutoriaux fort instructifs pour les chasseurs débutants. Ironiquement, un combat se déclencha sur mon chemin, duquel je survis tant bien que mal en bouquinant le manuel. Du coup, ils sont certes pas très intuitifs, mais il est difficile d'y voir un défaut car les combats de Resonance of Fate se sont avérés être un vrai délice. Pas seulement parce qu'ils sont nerveux, mais parce qu'ils offrent une dimension stratégique que je ne soupçonnais pas. Similaire au système de combat de Eternal Sonata, les ennemis ne se déplacent qu'à chacun de vos pas. Vous en ciblez un ? Il vous tient en joue. A vous de prendre le dessus. Les sauts, chorégraphies complètement démesurées, vous conféreront souvent un avantage indéniable. Mais ils ne sont pas gratuits, et il vaudra mieux peser chacune de vos actions pour ne pas vous sentir rapidement dépassé. Le placement de vos personnages devenant, à terme, tout simplement capital.
A tout moment l'explosion jubilatoire des combats mieux maitrisés laisse place à la tranquille exploration de la carte. Poser des pièces et les imbriquer, comme un puzzle reposant, vous permettra de réparer les voies encore inaccessibles. La vérité, c'est que Basel est abimée, vous dira-t-on très tôt. Et cet environnement unique, presque déconstruit, parcouru de vos trois seuls personnages, résonne comme un joli pied de nez au fantasque Mass Effect 2, gigantesque en lieux et en alliés.
Plus désuet mais surtout plus charmant, Resonance of Fate vous fera sentir chez vous. De votre base, « Sweet Home », comme c'est écrit devant, aux habitants de cette charmante bourgade, tout participe à la redondance d'un étrange quotidien. Les habitants, simples, presque immuables, vous diront souvent la même chose, mais d'une autre manière, aux différents moments d'une journée détraquée, et qui voit le jour et la nuit filer à toute vitesse. Parfois, il fera jour tout le temps. Quoi qu'il arrive, tous les PNJ que vous rencontrerez sont d'un rare réalisme, car ils vous feront part de ces situations qui les affectent. Au hasard de leur réflexion, ils s'épancheront, sembleront changer, vous demanderont main forte à l'occasion d'une des nombreuses quêtes secondaires. Et vous délivreront des indices à la compréhension d'un scénario ténu mais passionnant.