Bien trop imparfait.
Donut County, tout le monde le sait, c'est un jeu qui nous fait jouer un trou. Le but, forcément, c'est de tout faire tomber dedans... Chaque objet englouti permettant de le faire grossir et...
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le 31 août 2020
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Reynatis est le nouveau né des studios Furyu. Vous ne les connaissez sûrement pas mais ils font partis de ces développeurs que je suis avec attention, car ils sont capable du pire (Crystar) comme du moins pire (Lost Dimention). Mais du moins pire qui me parle, le genre avec des tripes malgré leurs trois francs de budget. Sur switch, j'ai déjà tenté de vous vendre Monark. Aujourd'hui, je m'en vais évoquer Reynatis.
Je pense qu'on va faire le tour des points litigieux en premier. Le budget n'est pas énorme et ça se sent : il n'y a que l'anglais de disponible en st, tout n'est pas doublé, la technique du jeu est loin d'être rutilante (le framerate chancelle énormément dans le hub de Shibuya), l'ost n'est pas folle, le décor d'Another est souvent réexploité... Bref, la liste est très longue et je pense que personne ne peut mesurer le véritable niveau de fauche tant qu'il n'a pas participé au moment de la guerre ouverte du jeu avec, littéralement, des pnjs de camps adverses se regardant, immobile, dans le blanc des yeux.
Après une vingtaine d'heures et du endgame, j'ai même un petit goût amer en bouche alors que j'ai adoré la proposition. Le jeu se termine en enchainant les mauvaises notes avec ces 2 dernières quêtes annexes proche de l'insulte à Fedex, son avant-dernier boss rendant caduque tout ce que le jeu nous apprend et même un ultime boss en dlc gratuit qui nous chie littéralement dessus avec de l'anti-jeu patent.
La structure du jeu fait énormément penser aux anciens jeux d'actions PS2/Xbox et PS360. On se ballade dans une ville segmentée en rue/quartier, avec ce que ça implique de temps de chargements... maitrisés fort heureusement. Le fil rouge se dévoile par étape et nous fait régulièrement traverser des donjons tout en couloir tandis que l'annexe abuse un peu trop des allers-retours. La narration se fait souvent via des plans fixes et les transtions abrutes, que se soit des dialogues ou des CGs, n'aident pas la dramaturgie à faire son travail.
On est pas dans du grand art mais le cadre de cette ville déchirée par la présence de mages que les humains normaux persécutent est avenant. L'entrée en matière est d'ailleurs maline, avec cette alternance imposée entre la policère magicienne du seul groupuscule magique autorisé et l'adolescent qui se la joue ni Dieu, ni maitre. J'ai évidemment des reproches à y faire, notamment parce qu'un des deux personnage finit par s'invisibiliser au profit de l'autre et qu'un des moteurs du jeu est d'une naïveté confondante. Vouloir être le plus fort des mages et être cynique, c'est bien. Prétendre qu'on peut arriver à rallier des gens sans passer pour un tartuffe avec un motif pareil, de surcroit exposé fréquement de vive voix... On va dire que j'ai eu du mal à ne pas rigoler par moment. Reste qu'au global, Reynatis se laisse suivre et ne fait pas trop trainer les sous-intrigues qu'il lance.
Cela dit, le decorum c'est bien gentil mais je suis avant tout venu dans ce Shibuya pour un système de castagne très particulier qu'une démo -oui, une démo est disponible au fait- m'avait vendu. Nos combattants ont deux types de garde, que je décrirais sobrement comme étant active et passive. La garde active, c'est du classique, on tape en martelant un bouton et on esquive à qui mieux mieux. On mitraille de concert nos 2 capacités équipables et c'est marre. La garde passive par contre, on ne fait qu'attendre les coups. Vous avez bien lu : on attend les coups et quand ils arivent, donc pas avant, on les évite. Lorsque l'on se trouve éloigné de l'adversaire bélliqueux, une "bête" manoeuvre sera faite mais au corps-à-corps, une contre-attaque se rajoutera à la chose. Un cercle apparait alors à l'écran et nous demandera d'appuyer sur l'esquive. Une fois fait, on relâche et on regarde notre combattant danser avec grâce.
Ca n'a l'air de rien dit comme ça mais les deux positions sont complémentaires : être actif fera diminuer une jauge de magie tandis qu'être patient fera l'inverse. Et forcément, les capacités demanderont plus de magie tandis que les esquives et contre-attaque nous rechargeront plus efficacement. Mais ce n'est pas tout, ces manoeuvres réalisées lorsque notre barre de magie est pleine -ou pas loin- la surchargeront, ce qui permet de passer de la garde passive à active en envoyant une barrière de supression pour nous épauler : ralentissement du temps et annulation de toutes les attaques enemis seront donc les récompenses pour les joueurs prenant le temps de dompter le système concocté par Furyu. Mais ce n'est pas tout !
On zappe rapidement la furie qui fonctionne comme dans tous les jeux du monde pour présenter le fait qu'on dirige une équipe de trois, parmis six héros au total, dans ce jeu d'action solo. On peut en changer à tout moment, y compris en combat où ces derniers rentreront en cognant -si le héro déjà en place est en garde active- tandis que celui qui cède sa place nous tient compagnie quelque temps histoire de donner quelques bourre-pifs supplémentaires. Les 6 gameplays sont variés et couvrent tous les types de besoin avec du corps à corps plus ou moins mobile et costaud, un pistolero et une invoqueuse de bestiole spécialiste du combo. Le jeu ne l'indique pas mais les ennemis sont, bien entendu, sensible aux différentes spécilisations des personnages.
Ces multiples petits détails permettent aux joutes de Reynatis d'être nerveuses sans nous forcer à attendre qu'on veuille bien nous giffler, les réservistes en profitant naturellement pour se reposer et remonter leurs jauges magiques.
Malgré cette petite tartine descriptive des bastons, je dois tout de même ajouter un mot sur les capacités. On peut en équiper deux par personne. Notre petit groupe évoluera avec la méthode bien connue de l'expérience... mais également avec des Wizarts. Késako ? Des tags. Sur les murs. Parce que Furyu ne veut décidément rien faire comme les autres, il a aussi trouvé le moyen de contourner les arbres de compétences et l'achat d'équipement qui sont tout simplement absent.
Au lieu de cela, ces tags dispachés dans toute la ville vont nous attribuer, ou renforcer, les dîtes capacités. Et pour tout de même controler l'avancé du joueur, les Wizarts ne seront accessible qu'une fois nos efforts pour faire baisser la malice de la ville seront reconnus. Si ce nettoyage passera par des quêtes anexes forts classiques, où l'on peut éprouver la joie de casser des têtes sans représaille judiciaire et de faire le facteur, force est de reconnaitre que c'est un procédé assez malin pour donner envie de jouer les bons samaritains.
Avec des faiblesses évidentes, je sais que Reynatis fera partie des jeux que je ne me verrais recommander qu'aux joueurs les plus indulgents. Le jeu est grandement perfectible sur à peu près tout les points, cependant, son système de combat original mérite vraiment le coup d'oeil et a suffit à lui seul à me transporter toute l'aventure. Du bonheur en barre pour un fan de Btu 3D dans mon genre.
Créée
le 9 nov. 2024
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