Rick Dangerous est un jeu de d'action/plateforme en 2D, pour un joueur, sorti en juin 1989. Porté sur la plus part des micro-ordinateurs de l'époque, (l'Amiga 500, le Commodore 64, l'Amstrad CPC, l'Atari ST ou encore le ZX spectrum et le PC) le jeu marquera les esprits, à la fois par sa difficulté légendaire, son coté addictif ainsi que son univers drôle et attachant...
GENESE
Développé par CORE DESIGN, Rick Dangerous est le premier opus de cette nouvelle petite société anglo-saxonne qui donnera naissance quelques années plus tard au mythique TOMB RAIDER et à son héroïne Lara Croft...
Nous sommes en juillet 88 et le petit studio de 8 personnes fraichement crée par d'anciens membres de GREMLINS GRAPHICS cherche à développer sa première licence originale. Après quelques heures de brainstorming et l'élaboration d'une liste de thèmes envisageables ; Terry Lloyd & Simon Phipps, deux des développeurs de l’équipe, arrivent à la conclusion que les jeux d'aventures de l'époque n'arrivent pas à transmettre aux joueurs la sensation de danger intrinsèque au genre ; et ils constatent avec étonnement qu'aucun jeu ne s'est encore vraiment inspiré de l'univers du célèbre personnage au fouet de Steven Spielberg : Indiana Jones...
Fort de ces éléments, les deux développeurs vont s'inspirer librement du background d'Indiana Jones et les aventuriers de l'arche perdue et élaborer un jeu qui va soumettre les joueurs à une tension permanente par le biais de pieges dissimulés... les grands principes de Rick Dangerous étaient désormais en place...
Par la suite, le reste de l'équipe de CORE DESIGN travaillera d'arrache pied pendant 4 mois pour finaliser le jeu en un temps record, mais ne trouvant pas les fonds nécessaires pour l'éditer rapidement, il ne sortira que 6 mois plus tard (en juin 1989), il sera alors édité par la société FIREBIRD plus connue aujourd'hui sous le nom de MICROPROSE.
Le hasard faisant bien les choses : quelques mois plus tard le 3eme volet de la saga de Spielberg (Indiana Jones et la Dernière Croisade) sortira au cinéma... Le jeu surfera évidement sur la vague...
GAMEPLAY :
En 1941, vous incarnez donc un certain Rick Dangerous, une sorte d'Indiana Jones bedonnant sur le déclin et vous partez en direction de l'Amazonie à la recherche de la tribu perdue de GOOLUS, mais votre avion s’écrase en plein milieu des terres hostiles de la tribu, seul survivant du crash, vous continuez votre périple et c'est là que votre aventure commence...
Des temples de l'Amérique du Sud aux pyramides d'Egypte en passant par un château allemand et une base secrète nazie, le jeu est un véritable parcours du combattant : Via un scrolling de type saut d'écran, il vous faudra sauter, grimper aux échelles, ramasser des trésors et surtout survivre aux 145 écrans remplis d'ennemis et de pièges.
Si les pièges sont bien dissimulés, voir impossibles à éviter : murs de pics cachés, herses qui apparaissent sans prévenir ou flèches empoisonnées qui jaillissent de nulle part... les adversaires le sont beaucoup moins, leurs déplacements scriptés les rendent prévisibles et pour vous aider à vous en débarrasser vous disposez d'armes vous permettant de les liquider mais attention, les munitions sont très limitées...
Votre progression se fait souvent grâce à la méthode du Trial & Error (littéralement essai/erreur ) et vous force à recommencer jusqu'à connaître par cœur le trajet pour arriver au bout du niveau. Pour vous compliquer encore un peu plus la tache, vous ne disposez que d'une quantité très limitée de vies, et lorsque toutes celles-ci sont épuisées vous devez recommencer le niveau depuis le début.... tout un programme...
REALISATION
Graphiquement plutôt réussie pour l'époque, l'architecture générale des niveaux reste toutefois très répétitive, ceci étant accentué par des décors simples, composés de motifs imitant des textures ou des hiéroglyphes.
Mais ce qui fait le charme du jeu c'est surtout sa quarantaine de sprites dont l'esthétique est directement inspirée du dessinateur de BD argentin Guillermo Mordillo. Donnant une touche humoristique indéniable au jeu :les indigènes colorés, les momies rondouillardes ou les soldats allemands aux gros nez, pour n'en citer que quelqu'uns ont fait l'objet d'un soin particulier et ont le mérite de ne jamais être réutilisés d'un niveau à un autre, ceci donnant finalement une certaine singularité aux niveaux traversés.
Les animations des personnages sont propres et les hit box précises, voir trop précises... Les commandes de jeu sont simples : la direction haut permet de sauter ou de grimper, bas de se baisser et diagonale-bas de ramper, la touche action combinée avec une direction permet l'utilisation du pistolet (Haut), de la dynamite (Bas) ou d'un bâton qui a pour effet de paralyser ses ennemis (Gauche et Droite).
EN BREF
Malgré l’énervement qu’il réserve aux joueurs, Rick Dangerous est un jeu hautement addictif. Sa difficulté loin d'être insurmontable et son gameplay plutôt orienté mémorisation de séquences et rigueur de fer invitent le joueur a toujours vouloir aller plus loin. Certes le jeu ne fait appel ni aux réflexes, ni à la logique des joueurs mais le challenge de mémoriser la sortie de 145 écrans est vraiment un défi à la hauteur de tout bon Hardcore Gamer...
5min de Retrogaming