Rise of Nations est un jeu de stratégie en temps réel (= STR) sorti en 2003, soit à la fin de l’âge d’or du genre. Et ça se voit, puisque le jeu pompe sur un peu près tous les STR qui l’ont précédé (Empire Earth en premier), et même sur des sagas comme Total War ou Civilization.


S’inspirer de ses prédécesseurs n’est pas une mauvaise chose, à condition que le résultat soit à la hauteur. Malheureusement, le jeu se présente comme un véritable pot-pourri du genre STR, sans véritable identité.


Rise of Nations a eu droit à une extension, Thrones and Patriots, sorti en 2004. Puis, 10 ans plus tard, Rise of Nations : Extended Edition reprend les deux titres pour en livrer une version remastérisée. J’ai pu jouer seulement à cette dernière grâce à un ami, c’est pourquoi ma critique ne portera pas sur le jeu original.


Il faut d’abord affirmer une chose : Rise of Nations n’est pas un mauvais jeu. Mais il compte une multitude de défauts que je vais aborder, sans oublier de souligner les points forts bien sûr.


Pour une version remastérisée, Rise of Nations : EE n’est pas si beau que ça. Je dirai même que ce jeu est tout juste dans la moyenne en terme de graphismes. Le design des terrains, en particulier, est très pauvre : c’est toujours les mêmes textures de sols, avec aucun détail. La seule chose qu’on pourra voir, c’est des forêts, des montagnes et de l’eau. On est loin des sublimes paysages d’Age of Mythology.


Un truc qui m’a surpris, c’est qu’il n’y a aucun animal sauvage. Alors qu’habituellement les jeux de ce type mettent toujours des animaux sur la carte.
Le peu de variété des paysages se retrouve au niveau des cartes aléatoires, où le choix est vraiment limité.


Pour le design des unités, c’est déjà un peu mieux. Ce qui sauve la forme, c’est la bande-son, qui est de qualité. Je retiendrai surtout les morceaux AcrossTheBog, Eire et le thème de la victoire.


Il est temps d’en venir au fond du jeu. Pour moi, le plus gros défaut de Rise of Nations : EE c’est qu’on passe notre temps à faire des recherches, sans arrêt, pour pouvoir progresser. Quitte à se retrouver parfois dans des situations abracadabrantesques, où l'on est bloqué.


Exemple de ce qui peut vous arriver :
Vous voulez construire un village. Mais vous êtes bloqués par la limite. Pour cela, il faut faire des recherches civiques à la bibliothèque. Mais vous êtes bloqués, car vous n’avez pas assez de ressources !
Donc vous faites plus de citoyens, mais vous êtes encore bloqués, car le nombre de citoyens sur chaque ressource est limité.
Donc soit vous attendez d’avoir les ressources nécessaires, soit vous passez à autre chose, ce qui vous coûtera des ressources et retardera encore plus la création de votre nouveau village.


Dans ce jeu, vous aurez sans arrêt affaire à des trucs comme ça.


Il faut toujours développer des technologies pour tel ou tel domaine. Le pire, c’est qu’il y en a dans chaque bâtiment ! Ainsi, les technologies dans la tour ne sont pas les mêmes que celles du fort, alors que c’est pourtant le même type de bâtiment. Il y a même des recherches militaires à faire dans des bâtiments improbables, tels que le grenier ou la fonderie (alors qu’à la base, c’est spécifié que ce sont des bâtiments économiques).


À trop vouloir complexifier les choses, les développeurs ont gâché le plaisir de jouer.


Rise of Nations : EE fait partie de ces jeux qui, à l’instar d’Age of Mythology ou de Bataille pour la Terre du Milieu II, vous poussent à vous étendre pour devenir plus puissant. Je dois avouer que j’ai un peu de mal avec ce type de jeu, je préfère les gameplays façon Age of Empires II, Empire Earth ou Bataille pour la Terre du Milieu premier du nom.


Au niveau de l’ambiance, je trouve assez surprenant que les soldats ou les paysans ne parlent pas. À la place, on a le droit à des espèces de bruits quand on leur donne une action.
L’ambiance des combats est un peu pareille, c’est toujours les mêmes bruitages : globalement on est loin des batailles épiques d’Empire Earth.


Rise of Nations : EE est le premier STR auquel je joue où il est impossible de construire des murs… Mais c’est une hérésie ! Comment peut-on enlever cela ???
Outre le fait que de tout temps les civilisations ont construit des murs, je trouve que ça gâche l’aspect défensif du jeu.


Du côté des civilisations, le jeu marque des points. On pourra quand même être surpris du choix de certaines et de l’absence d’autres, et il aurait été bien de mettre dans le jeu plus d’infos sur les unités uniques.


Par contre, grosse déception du côté des campagnes. En gros, vous avez à chaque fois une carte stratégique style celle d’un jeu Total War, et vous déplacez vos armées pour envahir un territoire : la bataille devient alors une simple carte aléatoire, et après la victoire on recommence !
Au delà du fait que je trouve cela très répétitif, si j’ai envie de jouer à ce genre de jeu, je préfère 100 fois les batailles en temps réel d’un Rome Total War, bien plus passionnantes que des parties où vous passerez votre temps à faire des recherches.


Deux autres défauts que j’ai pu relever : le système des avions n’est pas terrible. Ils ont voulu faire différemment d’Empire Earth, et le résultat est plutôt décevant.
Le choix des unités dans l’usine d’armement de siège est assez limité, et en plus on nous embête encore avec un wagon d’approvisionnement…
Ah, et pis on peut mettre des unités de cavalerie en garnison dans ce bâtiment… Logique, non ?


Pour finir sur un aspect positif, le mode multijoueur rehausse le jeu. On peut même voir depuis un lobby les autres lobbys en attente de joueurs, ce qui est le seul avantage que je concéderai à ce jeu sur Age of Empires II.

Zero70
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le 3 mars 2019

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