Une non-digne suite

Fan du concept du 1er opus, je ne me suis pas trop posé de questions quant à me lancer dans cette suite (ou plutôt prequel).

J'avais bien lu quelques tests déceptifs, mais j'ai tenu à me faire ma propre opinion.

Il s'est averré que j'ai déchanté assez vite en constatant qu'une grand partie du "sel" de Road 96 n'y était plus qu'en demi-teinte.

Nous jouons à tour de rôle 2 adolescents amis (Kaito et Zoe), dans leur déboires juvéniles à travers la poignée de lieu accessibles de la ville de Petra.

Nous retrouvons donc bien l'univers de la dictature fictive, mais sans l'élément "voyage" puisque nous sommes pour ainsi sédentaires.

La grande partie du jeu va consister à accompagner les 2 jeunes dans des petites actions rebelles, et à influer sur leur relations respectives en définissant des choix allant à l'encontre ou en faveur du régime en place.

Les mécaniques de dialogues et d'actions avec mini-jeux sont similaires, mais j'ai eu du mal à éprouver de l'empathie pour les protagonistes, et à trouver un intérêt personnel dans leur actions du quotidien, très orienté "gamineries".

Là où le bas blesse énormément pour moi sont les séquences de courses arcades façon collecte d'items et passages d'obstacles. Ces dernières présentent des parcours thématisés plutôt imaginatifs visuellement (façon générique de James Bond), mais qui tranche totalement avec un jeu de type narratif. Personnellement, je ne suis pas du tout client, mais j'aurai pensé que ces insertions seraient minoritaires.

Ces séquences, qui pourront plaire à certains, nous sont malheureusement imposées et représentent à mon sens une bonne moitié du jeu.

La proposition de gameplay de Miles 0 est donc un mix 50/50 narratif/arcade.

Il n'y a qu'à la toute fin que l'on retrouve pleinement l'esprit de Road 96, avec le voyage, les extérieurs exhaltants, et quelques passages de tension.

En conclusion, c'est une déception franche pour ma part, et je me suis forcé à jouer pour en avoir une vision complète. Le parti-pri de Digixart peut certes se défendre et a le mérite d'explorer d'autres directions, mais en faisant le choix d'abandonner le gameplay unique qui le caractérisait.

Je pense que cette approche décevra une grande partie des joueurs du 1er, bien que pouvant plaire à un public plus juvénile adepte des jeux de rythme, et moins exigeants sur la trame scénaristique.