Qui n'a jamais rêvé de commander les légions de César? D'envoyer la cavalerie auxiliaire terrasser l'ennemi? De voir, pilums et glaives, fendre les cuirasses? Et bien voilà ce que proposent les développeurs de Creative Assembly.

Rome: Total War s'impose, aujourd'hui encore, en 2014, comme l'un des jeux de stratégie en temps réel combiné au tour par tour comme le plus abouti du genre. Ce titre nous propose en effet de prendre les commandes d'une des 19 principales factions de l'antiquité et de la mener au sommet de la gloire, ceci par la conquête militaire, économique ou diplomatique. Le jeu se divise en deux grandes phases, la carte du monde, gérée au tour par tour, et le champs de bataille, joué en temps réel. Ces deux phases demanderont du talent stratégique au joueur, chacune à différents niveaux.

La première pour commencer, la carte du monde, est en réalité une carte de l’Europe actuelle divisée en une cinquantaine de régions comportant chacune une ville. Le joueur utilisera des pions, animés, qui représenteront armées, généraux, espions, diplomates, marine militaire, etc... Chaque tour permet au joueur de mettre ses plans à exécution et de mouvoir ses pions comme bon lui semble (sachant que ses pions possèdent une endurance limitée par tour). C'est donc au joueur, d'espionner et de planifier judicieusement la conquête de ses futurs territoires. Ceux-ci possèdent bien entendu un intérêt économique. Certains sur le vin, d'autres sur le marbre ou le bois, ou encore sur les esclaves, tout est bon pour faire rentrer des deniers à l'empire. Le jeu pousse sans cesse le joueur à la conquête, mais attention à la mégalomanie. Une avancée frénétique, laissant les villes conquises à la merci du peuple ne sera jamais une option envisageable à long terme. Car en plus de financer correctement son armée, il faudra user son génie économique pour mettre en avant la croissance des bourgs et autres cités qui fleuriront aux quatre coins de l'empire. Et à vouloir trop agiter les esprits par ses conquêtes, on finira par les échauffer, et bien pire, les révolter, car notre plèbe aime la tranquillité, les divinités et le divertissement. Au joueur donc de financer la construction des bâtiments engendrant des bonus, et de faire le bon compromis entre guerres et stabilité.

A côté de cette stratégie paisible, praticable à tête reposée, il y a l'autre face du jeu. Les combats en temps réels, qui pour moi je pense, constituent le vrai point fort de Rome: Total War. Ici, il ne s'agira plus de penser comme un empereur, mais comme un général, car lorsque toutes les tentatives diplomatiques échouent, et croyez moi, elles finiront par échouer, c'est sur le champs de bataille que tout se jouera. Et du carnage, il y en aura pour sûr. Alors pour éviter que vos hommes, qui notez le bien, proviendront du pool citoyen de vos villes, ne passent de vie à trépas, il faudra être rusé comme le renard, et impitoyable comme le lion.
Alors certes, une fois le conflit entre deux armées inévitable, le jeu aura la clémence, avant que la bataille ne commence, de vous proposer de disposer au mieux votre armée sur le champs de bataille, ceci dans un périmètre limité qui vous est alloué. Mais une fois la bataille lancée, les ordres seront instantanés, les troupes marcheront, courront et se lanceront à l'assaut selon vos ordres. C'est ici que le jeu vous permettra d'étaler tout votre sens tactique. Car ne croyez pas que déployer systématiquement une plus grande armée que votre adversaire vous assurera la victoire. Lancez vos hommes au casse-pipe, et votre carrière de général ne fera pas long feu. Infanterie, cavalerie, archers, piquiers, phalanges, catapultes, engins de siège, le joueur devra user pleinement des capacités offertes par ses armées pour arriver à terrasser ses ennemies. Ici, le maitre mot de ce jeu sera le réalisme. Faites courir vos homme sur un kilomètre, et ils arriveront à peine à soulever leur glaive une fois au contact des troupes adverses. Forcez votre cavalerie à charger un mur de phalanges grecques, et vous n'aurez que des steaks de chevaux pour vous consoler de votre lamentable mais inévitable défaite. En revanche, occupez l'infanterie ennemie avec vos piquiers, puis chargez les par derrière avec vos cavaliers lourds, et c'est le sang de l'adversaire qui coulera à flots. Faites pleuvoir les flèches sur la cavalerie adverse avant qu'elle n'arrive jusqu'à vos homme, et celle-ci se retrouvera rapidement avec le moral dans les sandales.
Les champs de batailles, aussi variés que réalistes, seront soit de votre côté, soit de celui de votre ennemi. Utiliser les hauteurs, les collines, les goulets d'étranglement sont autant d'avantages qui vous permettront à vous et vos soldats de prendre le dessus. Si la pluie tombe, ne comptez pas sur vos archers pour accomplir des miracles. Dissimulez vos troupes dans la foret pour tendre des embuscades, là ou le général adverse s'y attend le moins, mais ne laissez pas de troupes isolées face à un ennemi plus nombreux, où celle-ci tournera les talons vous laissant vous débrouiller avec le contingent qu'il vous reste.
Autant d'exemples, poussés à l’extrême du réalisme par le jeu, qui vous fera réfléchir deux fois avant d'attenter quoi que ce soit. Cela dit, l'interface, simple et terriblement efficace, permettra au joueur de réagir rapidement sur le champs de bataille. Soit pour porter le coup fatal, soit pour limiter les dégâts...

Ajoutez à cela une bande son riche et variée, prônant la force brute du métal, ou la sournoiserie des espions, et l'immersion est total.

Rome: Total War est donc un bijou stratégique auquel tout joueur pourra user de sa ruse pour arriver à ses fins. Une durée de vie immense (compter une cinquantaine d'heure pour réussir la campagne d'une faction) et un potentiel de rejouabilité quasi infini. On pourra regretter parfois la gestion des villes parfois hasardeuse, dans le sens où la plèbe peut entrer dans un mécontentement global, sans que le joueur ne puisse trouver de solution pour arranger les choses... à moins d'attendre une rébellion, puis la reconquête de la cité. Un massacre plus tard, et le peuple a compris la douleur de la rébellion. Il est triste de devoir en arriver là, mais parfois ce sera un mal nécessaire. Au joueur donc de trouver son équilibre, et de mener ses armées jusqu'aux confins du monde connus, à-travers des conquêtes qui resteront à jamais gravées dans l'histoire.
Daniel_D_
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le 12 nov. 2014

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Daniel_D_

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