En attendant Haunted Chocolatier, le projet de Concerned Ape qui se fait autant désirer que Silksong, j'avais envie de gratter la démangeaison qu'avait créé Stardew Valley à l'époque. Les ersatz étant nombreux, il m’a fallu quelques recherches pour aboutir à Roots of Pacha.
Et force est de constater que l’on est dans l’exact attendu, le jeu ne cachant pas son évidente inspiration. On retrouve la plupart des mécaniques du modèle, dans un style graphique qui ne dépare pas non plus. On va donc intégrer notre village naissant, y développer notre ferme, sociabiliser avec nos voisins et explorer des grottes pour améliorer son matériel. Le tout alors que les jours s’enchaînent, laissant place à des festivals, à une météo variante, et à l’inéluctable passage des saisons. Nous sommes en territoire connu, et ce que le jeu de Soda Den singe, il le fait bien.
Il apporte également assez de variations pour justifier son existence. Ici pas de combats, pas d’antagonistes capitalistes, mais un développement basé sur l’aspect communautaire. Nous sommes dans une tribu du paléolithique, et l’ambition est donc de retranscrire la spécificité qui a fait que l’humanité a pu dominer le monde : la complémentarité de ses membres dans la création d’une société basée sur l’entraide. Ainsi, lorsque l’on débloque une amélioration, celle-ci sera souvent tenue par un villageois. L’argent n’existe pas (dans la diégèse, dans les mécaniques cela revient au même), et tout fonctionne grâce à des points de contribution à la croissance du clan. Cette approche tonale apporte un charme indéniable à Roots of Pacha.
Là où le bât blesse, c’est que passée la première année en jeu, on a un peu fait le tour. Certes, on pourra partir à la chasse (enfin, l’apprivoisement) des animaux légendaires. On pourra maximiser nos points de relations avec nos compatriotes. Mais cela revient à répéter des boucles de gameplay pas forcément motivantes lorsque l’on sait que l’on a terminé le scénario, et débloqué tous les outils possibles. Là où j’ai pu passer 150h sur Stardew Valley avant de me dire que j’avais fait le tour, il m’en aura fallu 30 ici. Le premier a bien évidemment bénéficié de nombreuses mises à jour permettant de décupler l’expérience, mais il semble que Roots of Pacha ait déjà fini son cycle de vie.
Le soft tient donc ses promesses, mais sa faible durée de vie l’empêche de vraiment soulager cette démangeaison, tandis que la repompe quasi identique des mécaniques l’empêche de se démarquer durablement. Reste un traitement thématique réussi, des graphismes chatoyants, et une écriture mignonne.
Si d’aventure un lecteur avait des propositions à faire, je suis preneur!