Ryse: Son of Rome
5.7
Ryse: Son of Rome

Jeu de Crytek Studios et Xbox Game Studios (2013Xbox One)

Ryse était sans doute le jeu de lancement que j'attendais le plus sur XBOX One sans forcément m'attendre non plus à un gros chef d'oeuvre. A dire vrai, étant donné toute la propagande faite par les détracteurs du jeu (qui n'y avaient jamais touché), j'ai fini par croire que le jeu serait effectivement un gros QTE géant. Qu'importe ! J'allais pouvoir me plonger dans un univers assez rare dans le jeu vidéo (hors-RTS), celui de l'Antiquité (non-mythologique surtout). Quelle ne fut pas ma surprise en lançant le jeu...

En tant que vitrine technologique, la première chose que l'on attend en lançant Ryse est de voir si le tapage sur la modélisation du jeu était légitime. Eh bien, après avoir lancé le jeu, je dois dire que j'ai été plutôt surpris : le jeu était bien plus beau que sur les screens, vidéos, démos (très laides du fait de l'écran) à la Fnac que j'avais vus, c'est assez rare pour être noté. Non seulement les personnages sont criants de réalisme (des personnes âgées et non initiées passant dans la pièce m'ont demandé si c'était un film) mais les décors sont également très réussis avec des reflets, une végétation détaillée, des arrières plans magnifiques, etc. Crytek maîtrise donc bien son sujet même si le jeu accuse quelques fois (mais rarement) des chutes de framerate, ce dernier ne paraissant pas de base extrêmement élevé (sans que la qualité de l'expérience n'en soit impactée).

Mais ce qui surprend le plus dans Ryse se situe là où je n'attendais pas le jeu : dans le système de combat. Fondé sur le timing, le jeu fait la part belle aux parades, aux coups de boucliers et aux coups bien placés. Placer une parade un peu trop tôt et faites vous enchaîner jusqu'à perdre un quart voire un tiers de votre vie ! Les boss demandent à cette intention une grande attention (du moins en haute difficulté) même si certains ennemis communs m'ont paru plus compliqués à battre. Ryse se joue-t-il donc à une touche ? Non, loin de là. Peut-on gagner en martelant une touche ? Non plus. Les ennemis sont-ils des sacs de frappe sans réaction ? Loin de là, ils ne vous laissent pas de répit même s'ils attaquent en alternance (heureusement, sinon cela aurait été un beau foutoir). Un système d'expérience permet aussi de ménager une certaine montée en puissance.
Au niveau du "bestiaire", on déplore que les ennemis d'un même archétype (le gros baraqué au bouclier, le rapide avec ses deux armes, la masse avec sa grosse hache, etc.) soient clonés. Ludiquement cependant, les archétypes sont assez nombreux pour ne pas rendre le jeu monotone.
Par contre, on peut regretter que le héros puisse manier que très peu d'armes en dehors de son bouclier et de son épée : des pilum assez difficiles à utiliser hors séquence spéciale et un scorpion (baliste fixée au sol). Utiliser un arc ou une lance aurait été agréable.
Les exécutions maintenant constituent un élément majeur du titre et se révèlent très jouissives. Sous forme de QTE, elle permettent d'augmenter le score, donc l'expérience et éventuellement (selon le "mode" choisi (on peut le changer avec la croix, le système étant inspiré de Crysis)) de la vie, de la rage (servant à lancer un mode dans lequel les ennemis communs sont ralentis et où notre héros passe en godmode), etc.). Ainsi, même si elles se passent quoi qu'il arrive, les réussir demeure souvent indispensable (pour regagner de la vie dans une situation délicate par exemple) et toujours souhaitable.
Enfin, le jeu propose des phases un peu différentes où l'on doit positionner des troupes, avancer en formation (en levant les boucliers au bon moment pour éviter les flèches et en canardant les ennemis de pilum) , demander aux archers via Kinect de tirer (on voit là l'intérêt de Kinect qui permet de soulager les mains déjà occupées au combat en plus d'offrir un degré d'immersion supérieur), etc.
Ainsi, au niveau du gameplay, Ryse se révèle finalement assez riche vu ce qu'on pouvait attendre de lui. Certes tout n'est pas exceptionnel mais l'ensemble s'avère plutôt convaincant.

Maintenant, il ne reste plus qu'à considérer l'aventure dans son entier, et c'est là peut-être ce qui empêche vraiment Ryse de décoller.
Très bien mis en scène comme un gros blockbuster d'action pas très finaud (sans être vulgaire) mais jouissif, Ryse n'est pas avare en séquences spectaculaires comme la défense d'une ville assiégée, une bataille où les projectiles pleuvent ou encore une séquence monumentale dans le Colisée. Malheureusement, la fin s'avère un petit peu précipitée et entâche le niveau de qualité global par quelques scènes d'apparence bâclée voire ridicule.
Le rythme également n'est pas toujours maîtrisé. Dans certains chapitres en effet, les combats s'enchaînent et passent à deux doigts d'ennuyer le joueur. Cependant, les nombreux dialogues et scènes cinématiques du jeu viennent redynamiser le tout.
Le scénario quant à lui est, comme nous l'avons vu, assez caricatural dans sa mise en place avec des personnages archétypaux (notamment les deux ennemis tête à claque du jeu dont je ne révèlerai pas les identités), des revirements de situation connus et une mise en scène Hollywoodienne vue et revue. Mais n'est-ce pas là ce que l'on cherchait ? Oui, et le jeu s'avère bien épique à ce niveau et ne tombe que très rarement dans le "trop". La fin du jeu, pas spécialement ultra-originale mais inattendue, aurait pu prendre une plus grande épaisseur si le reste du titre l'avait mieux amenée. On retrouve là un peu le grand problème du jeu qui me paraît évident : le développement a du être accéléré à un certain point, ce qui fait que l'on sent une précipitation à l'arrivée des deux derniers chapitres, un peu comme ma critique à partir de ce point.
Le doublage quant à lui est décevant par rapport aux voix anglaises mais s'avère à peu près correct.

En définitive, Ryse s'avère être un bon jeu reposant sur des bases solides et jouissant d'une présentation de première qualité. Il est cependant difficile de sortir de cette aventure sans être déçu par un manque d'exploitation des très bonnes idées du jeu qui semble avoir été rushé, notamment sur les deux derniers chapitres. De fait, tout n'est pas toujours une affaire de longueur absolue, un jeu de 10 heures pouvant avoir tout dit alors qu'un autre de 40 heures n'a rien apporté, mais ici je pense que deux ou trois heures de plus pour arriver à la fin auraient été souhaitable dans la narration. Je donne donc un 7/10 plus proche du 6 que du 8 mais que je considère comme mérité pour un jeu de lancement dont pas mal de gens n'attendaient rien. D'ailleurs, j'ai déjà envie de le refaire dans un futur "proche".
Foulcher
7
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le 27 déc. 2013

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Foulcher

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