Introduction
Je ne sais pas qui dois-je remercier : Steve Jaros (l'auteur de ce titre) ou SensCritique, le site qui m'a permis de trouver la force de plonger dans une série qui me répugnait par son poujadisme potentiel. La saga arpentait un chemin sinueux pour ne pas dire dangereux. J'ai vu des gens définir le premier opus comme un "simulateur de racailles". A la vue de ce qualificatif, je me suis dis que l'industrie du hip hop a bien retourné le cerveau de certaines personnes.
Saints Row est-il dangereux ?
Je déteste Hokuto no Ken. Outre le fait que ses combats soient inintéressants (power creep, one hit kill, no martial tension, no tactics, no strategy, cheap shot), et que sa mythologie est une resucée de Mad Max et de Bruce Lee, ce qui me dérange vraiment, c'est son discours fascisant. Un camarade fan de HNK m'expliquait qu'il ne comprenait pas pourquoi je ne pouvais entrer en empathie avec une oeuvre fasciste. L'homme qui m'a fait cette remarque est un noir qui vit à Sarcelles. Voilà qui m'a fait cogiter.
Je me suis dit, j'adore le gangsta rap (quand il est bien rapé), comme Kinzie (nouveau personnage de SR3), et pourtant je ne partage aucune idée véhiculée par le gangsta rap, comme Kinzie (she's an FBI member...). A partir de là, pourquoi ne pourrais-je point adhérer à une oeuvre comme HNK en profitant juste des dessins (très bien réalisés)? Je pense que ça vient du fait que ma grande tante a fait de la résistance pendant la guerre 39-45, et que les discours fascistes heurtent ma sensibilité, m'empêchant d'avoir le recul nécessaire pour entrer en empathie avec ce genre d'oeuvre.
Bilan: Je ne pense pas que Saints Row soit plus dangereux qu'HNK ou qu'un clip de gangsta rap. Je pense que si Saints Row peut être perçu comme un simulateur de racailles, alors son discours n'est pas suffisamment clair. Saints Row The Third, c'est le titre qui va clarifier le discours de la série pour qui ne l'aurait pas compris (merci Monsieur Jaros).
Gangsta Rap vs Racailles
Une racaille, ça ne vit pas dans un clip de gangsta rap et ça n'a rien à voir avec l'industrie du disque. Saints Row ne simule rien, il parodie ceci. La mythologie visuelle générée par ce video clip de gangsta rap financé par l'industrie du disque est identique à celle de Saints Row The First, et ce, dès les premières secondes du clip.
- De la bonnasse utilisée en tant qu'outil pour commettre un forfait
- Des montres / bijoux / bling bling
- Des voitures de luxe
- Des "racailles" vantant leur toute puissance en car jacking, vol à l'arrachée et kidnapping
[Verse 1: Lil' Fame]
Take minks off! Take things off!
Take chains off! Take rings off!
Bracelets is yapped, Fame came off!
(Ante Up!) Everything off!
Fool what you want? We stifling fools
Fool what you want? Your life or your jewels?
The rules, (back 'em down) next thing, (clap 'em down)
Respect mine we Brooklyn bound, (bound!) now, (now!)
M.O.P, auteurs du texte, ne sont pas des gangsters, mais des artistes qui ont construit un mythe et génèrent un business grâce à ce dernier. France 2 utilise leur instru pendant Rolland Garros (et leur reverse donc des sous grâce à notre redevance télé) et Valérie Damidot/M6 fait de même dans son émission D&Co. M.O.P, c'est du gangsta rap, ce qui n'a absolument rien à voir avec des racailles, mais ce qui a tout à voir avec des businessmen.
[Hook]
Ante Up! Yap that fool!
Ante Up! Kidnap that fool!
It's the perfect timing, you see the man shining
Get up off them god damn diamonds! Huh!
Ante Up! Yap that fool!
Ante Up! Kidnap that fool!
Get him (get him) get him! Hit him (hit him) hit him!
Yap him! (Zap him!) Yap him! (Zap him!)
Mais bien sûr !
What are the Saints ?
C'est la grande question que pose Julius Little (former leader of the Saints) au protagoniste quand celui-ci en devient le chef dans Saints Row 2. Quand j'ai demandé à mon revendeur de jeu vidéo ce qu'il pensait de la série Saints Row, il m'a dit qu'il aimait bien les deux premiers pour leur "délire gangster", mais qu'il n'aimait pas du tout les suivants pour leur "délire bizarre". J'ai souri :
Depuis quand les Saints parodient autre chose que la mythologie créée par l'industrie du disque ? Je pense que mon vendeur de jeu vidéo a une énorme culture du medium (il vend de la Nes, de la Mega Drive comme de la PS4) mais qu'il est passé à côté du discours du jeu par son manque de clarté. Concentrons-nous sur un élément majeur du second titre qui annonce "clairement" la "couleur" de la série.
Dans Saints Row 2; nos amis 'racailles' apprennent quelque chose de déterminant. Braquer un magasin, c'est moins rentable que de l'acheter. Dans cet épisode, braquer un magasin nous offre un butin aléatoire (de très faible à très fort), et nous colle un indice de notoriété de 3 étoiles. Ceci implique que l'on va devoir détaler jusqu'à un "Forgive & Forget" pendant une course poursuite épique avec la police. Peut-être va t'on abimer notre voiture (frais supplémentaires), peut-être va t'on devoir utiliser des munitions (frais supplémentaires), peut-être va t'on devoir utiliser des pick-ups de soin (frais supplémentaires). Il n'est pas rare qu'un braquage ne soit pas rentable (perte d'argent sèche).
Acheter le magasin, c'est obtenir un rente à vie, pas d'emmerdes avec la police, pas de voitures à réparer, pas de munitions à racheter. Dans Saints Row The Third, les Saints ont suivi la même logique que celle posée par SR2: ils sont devenus des businessmen pour construire un empire sans avoir à recourir à des méthodes sauvages violentes et peu rentables (toutes ressemblances avec le gangsta rap est purement fortuite).
What is Hip Hop ?
Laissez-moi vous conter l'histoire de l'industrie du hip hop que Volition connait certainement mieux que moi. Nous ferons une version simplifiée se concentrant sur les évènements majeurs de cette culture directement connectée au discours de la série Saints Row.
GrandMixer DXT est l'un des rares DJ influents de l'époque du Turntablism (le scratch). Herbie Hancock, claviériste de renom aux influences jazz, funck et électro, va permettre à ce mouvement "obscure / underground" d'être savouré par le grand publique. En 1983, le duo pond le tube interplanétaire "Rockit". Un nom qui ne vous dit peut-être pas grand chose, mais un morceau que vous connaissez certainement, ayant été utilisé pour une pub de l'industrie automobile il y a quelques années. Classic Shit!
Le morceau commence avec une série de scratchs (pour poser son parti pris) suivit d'un accord de guitare saturée, élément sonore iconique du morceau, et du genre tendance de l'époque (le rock/hard rock/metal). On est au début des 80's et le hip hop (incluant rap, graff, break dance et turntablism) n'en est qu'à ses balbutiements. Run DMC, le groupe le plus influent de l'histoire du rap, est fondé en 1981 et n'aura de récompense officielle qu'en 1984 (soit un an après Rockit).
L'industrie du disque de cet ère ne sait pas comment marketer le rap. Dans leur têtes de businessmen : les rapeurs, c'est des racailles (héhé). Les racailles, dans l'imagerie populaire du moment, ce sont les "blousons noirs" (Renaud gros !) et ils utilisent le cuir (pantalon / veste) pour marketer les rockers (Rockit baby!). Ils vont aller jusqu'à coiffer des rapeurs d'une chevelure permanentée digne de Mr Big dans ses grandes heures. *
Note*: SR1 et 2 ont des trophés/succès nommés Addicted to tha Row et Still Addicted to tha Row.
Toujours est-il que Run DMC viennent d'un endroit où l'on ne porte ni blousons noirs, ni santiags, ni permanentes, mais des vestes et des pompes de sports (le signe extérieur de richesse). Seulement les gars du marketing, ils s'en battent les couilles violent. Ils vont marketer Run DMC comme ils l'entendent, et ce maelstrom savoureux va définir le look iconique du groupe. Chaussures de sport, jeans, blousons noirs, grosses lunettes et chapeau de gangsters ! Un look que vous pouvez reproduire dans les 3 Saints Row auxquels j'ai joué ! Run DMC est présent sur la B.O de SR2 et SR3 ! (Le premier devait être trop fauché pour s'offrir ce luxe).
Il est d'ailleurs intéressant de noter que l'un des plus gros tubes de Run DMC auprès du grand publique s'avérera être Walk This Way : un morceau de hip hop en featuring avec le groupe de rock Aerosmith (Rockit baby).
Marketing is part of Hip Hop's DNA
Le morceau de Run DMC choisit pour SR3 est pertinent à plus d'un titre. Il ne s'agit pas de "Walk This Way" mais de "My Adidas" qui est, à mon humble avis, le morceau le plus important de toute l'histoire du hip hop. Non pas d'un point de vue musicale (cet honneur revient à Rockit bien sûr), mais d'un point de vue business. Rappelons que les Saints (depuis qu'ils sont sous la coupe du Main Character) se sont définit comme des [fill the blank].
Aurais-je oublié de préciser que la ville de Stilwater du premier Saints Row est inspiré (selon les développeurs) de Chicago (loosely) et de Détroit (la ville de RoboCop), et que le plot principal de SR2 n'est autre que celui de RoboCop (Ultor/OCP veut faire de Détroit/Stilwater un Delta City). Film-satire sur les dérives/pratiques folles de l'industrie capitaliste, mais retournons à nos moutons, ou plutôt, à "nos adidas".
Run DMC publie My Adidas en 1986. Ils sont allés voir des représentants de la marque pour leur demander un sponsorship. On leur a bien rigolé à la gueule. Souvenez-vous que dans les 90's, la basket phare, c'était la Nike Air Jordan. Les industriels du sports wear vont rester focus sur les sportifs pour marketer leurs produits ignorant complètement le mouvement social hip hop. Rappelons que quand Jay Z sort un album au XXIth siècle, avec une paire de (Nike) Air Force One en couverture, les ventes de la dîtes chaussure prennent +25% au bas mot.
Ce que va faire Run DMC est historique, ils vont inviter les représentants d'Adidas à voir un de leur concert. Les artistes, à la fin de ce fameux morceau, vont demander au publique de lever une de leur basket en l'air si celle-ci est une Adidas. Quand les représentants ont vu le nombre de baskets se lever dans la salle, ils ont compris l'ampleur de ce marché qu'on appelle hip hop.
Ce qui n'a absolument rien à voir avec des racailles.... D'ailleurs... (1996).
Squeezons Public Enemy (groupe fondé en 1982) et passons directement à Wu Tang (qui représente une part majoritaire de la playlist hip hop du premier Saints Row). Wu Tang, du point de vue business, c'est le deuxième groupe le plus important de l'histoire du rap. C'est 9 gars leadé par (the) RZA. RZA comprend très vite qu'il faut se marketer soit-même parce que l'industrie ne le fera pas pour eux (conféré Run DMC). Ce groupe design un logo iconique à la manière d'une marque de vêtement. Il n'a jamais changé depuis l'album Enter the 36th Chamber (le premier gros carton du groupe en 1993).
Quand le double album Wu Tang Forever sortira quelques années plus tard, le disque sera doté d'un petit catalogue de "fringues Wu Tang". Le deuxième CD audio fera aussi CD Rom. On est en 1997, les mecs ont dix ans d'avance sur l'industrie.
Aurais-je oublié de préciser que Pierce (le seul personnage hip hop de Saints Row 2) vend dorénavant des T Shirt "Saint's Row Bitches" (le oneliner des Saints) dans Saints Row 3 ?
Wu-Tang Motherfuckers!
Une voix de sexy bitch sur Reunited. Single promotionnel de Wu Tang Forever.
Je vous avoue avoir été dégoûté de ne pouvoir acquérir ce T-Shirt ingame. Même avec les DLC. On a des T-Shirts Saints Row (plutôt cool d'ailleurs) mais pas le fameux T-Shirt "Saint's Row Bitches!" que Pierce nous vante tant... Tristesse quand tu nous tiens.
Pour conclure sur l'aspect business de l'histoire du hip hop, j'ai envie d'évoquer le fait que Napster (l'ancêtre des plateformes de téléchargement de l'industrie du disque) a été exploité par des rapeurs bien avant que les majors ne se rendent compte du potentiel du démat'... Je pense, peut-être à tort, que si l'industrie avait su marketer le hip hop correctement (comme ils l'ont fait avec le rock), le rap n'aurait pas été aussi obsédé par l'aspect business du medium. L'artiste est devenu produit, car le producteur était incapable de vendre l'artiste.
What is Gangsta Rap ?
Le gangsta rap est une dérive du rap hardcore. Le rap hardcore, c'est du rap revendicatif/violent mais politique. Le gangsta rap, c'est ce qu'on a vu avec M.O.P en début d'article, c'est faire l'apologie du crime par connerie et égoïsme (ce dont Saints Row se moque). C'est Ice T le pionnier, mais c'est N.W.A qui popularise le terme et la tendance. Le groupe (composé de Dr Dre, Eazy E, et Ice Cube) est fondé en 1986 et leur premier album Straight Outta Compton sort en 1988.
La Chevrolet Impala, voiture sur laquelle Eazy-E a construit son mythe en en parlant très souvent dans ses morceaux, a été renommé "Compton" par Volition (for obvious reason). SR1 et 2 proposent cette voiture "West Side baby" que l'on peut customiser avec des hydraulics. Dr Dre fera l'apologie de ce délire auprès du grand publique en 1999 avec son video clip "Still D.R.E".
These trick-ass niggas quick to tuck they tail.
But fuck that, you know how we git!
Can't get enough of this gangsta shit!
[...]
Hoo-bangin' on the white collars got a pile of dollars,
Still rollin' Impalas, I'm bombin' on common sense.
Chicago is mine; nigga hit the fence.
Intense, kingpin' nigga worldwide
Ice Cube (WSCG) - Hoo Bangin' (1996)
Il est très intéressant de noter que Volition n'a jamais diffuser le moindre morceau des rapeurs de N.W.A (bien qu'ils aient des rapeurs comme Kurupt issu du label Death Row connecté à N.W.A) quand RockStar et son GTA San Andreas (masterpiece du jeu vidéo selon pas mal de gens) ont acheté du Eazy-E pour leur OST. Saints Row se moque de la N.W.Attitude et il est dur de savoir s'ils n'ont pas eut les moyens, ou si c'était un choix politique de ne pas acheter de rapeurs iconiques du gangsta rap (et de se rabattre sur des mecs comme Kurupt).
Saints Row 3 se débarrasse de la Compton et des Hydraulics, car l'ère du gangsta rap est révolue. Les Saints ont finalement choisi ce qu'ils devaient être depuis que le Main Character est devenu leader du groupe dans SR2. Ice T et Ice Cube ont tenté de se reconvertir dans le cinéma en jouant dans de très mauvais films, et je ne vous cacherai pas que les 3rd Street Saints ont bien envie, eux aussi, de tenter l'expérience "film de merde" dans SR3, en bonne allégorie qu'ils sont.
Dans Saints Row The First, Benjamin "Motherfucking" King est le patron d'un label de rap qui choisira de faire de la mort d'Aïsha (star du RnB de Stilwater) un produit marketing. C'est ce qu'a fait Sean "Puffy" Combs (aka Puff Daddy) dans les 90's. Puff Daddy est allé jusqu'à marketer la mort de son ami (Notorious B.I.G) défunt en 1997 à cause du gangsta rap. P.Diddy s'enrichira sur Life after Death (en tant que producteur) avec des singles ironiques comme Mo Money Mo Problem ou encore Hypnotize (sorti une semaine avant la mort de Biggie).
Girls walk to us, wanna do us, screw us,
Who us? Yeah, Poppa and Puff (hehehe).
Close like Starsky and Hutch, stick the clutch.
Notorious BIG (feat Puff Daddy) - Hypnotize
Let's put stuff together.
Saints Row 1, c'est la mythologie du gangsta Rap (N.W.Attitude 1986-1991), celle vue dans le clip d'M.O.P ou de Dr Dre. Les bijoux bling bling qui donnent du respect, les braquages de magasins rentables, la Chevrolet Impala et ses hydraulics. Le héros n'est qu'un homme de main qui vit dans un clip de gangsta rap.
[Verse 5: Lil' Fame]
I'm a street regulator, true playa hater
Get back down make yo' ass a Mac sprayer hater
Things that we need, money, clothes, weed indeed
Hats, food, booze, essentials, credentials
Code of the streets, owners who creep
Slow when you sleep, holding the heat
Put holes in your jeep, respect the streets
Lil' Fame (M.O.P) - Ante Up
Saints Row 2, c'est la mythologie Bling Bling de Puff Daddy (1997+). Si vous regardez le clip d'Hypnotize (morceau de 1997 produit par Sean Combs), vous verrez toutes les nouvelles features de SR2. Stilwater a dorénavant des airs de Floride/Californie plus que Détroit/Chicago, les bateaux (nommés Miami) font leur apparition ainsi que les hélicoptères, et les motos japonaises (oui oui, comme dans le clip Hypnotize), des magasins à acheter (au lieu de les braquer), des planques à acheter (au lieu de les voler aux gangs adverses) et des meufs à moitié à poil qui se trémoussent dans ta barraque (rien à voir avec Ante Up d'M.O.P, rien à voir avec le premier Saints Row).
They say the rap changes,
And they want to know how I feel about it...
Dr Dre - Still D.R.E (1999)
Cerise sur le gâteau, le customizer pourtant beaucoup plus riche que le premier opus, nous empêche dorénavant de retrousser nos pantalons aux genoux ou encore de boutonner notre chemise par le col (comme Ice T ou Dr Dre). Symbolique extrêmement forte de la mythologie du gangsta rap. Le main character détourne la "mythologie" pour se construire une nouvelle image comme l'a fait P.Diddy.
I put hoes in NY onto DKNY (uh-huh)
Miami, D.C. prefer Versace (that's right)
Notorious B.I.G (feat Puff Daddy) - Hypnotize (1997).
Rappelons que dans Saints Row 2, Pierce écoute du hip hop de merde (dont Puff Daddy est un bon représentant) car les radios hip hop du premier opus ont disparu (dont 92.2 The Kronic, référençant cet album de Dr Dre).
[Verse 1]
Lets take it back to the basics..
Cos face it..
Nowadays its all about the beats..
Lyrics are wasted.. [... ]
[Verse 2]
I can rhyme on fast beats so ones thats hella slow
Better yet no beat check the acapella flow..
You got beats for the streets, beats for the clubs
Beats for the ladies, beats for the thugs..
Top 40 beats get it across the nation..
Underground beats dont make it pass college stations. [...]
[Verse 3]
Dre got the shit sonically mastered...
Thats why his 1st album The Chronic was a classic..
Hip hop is Dre most drum kicks..
Resalace 36 chambers with karate flicks..
Jin - G.O.L.D.E.N (extrait de l'ost de Saints Row 1)
Contrairement à Pierce, le héros préfère très clairement les tubes pops des années 80 comme Take On Me de A-ha à n'importe quel morceau de hip hop (si l'on en croit les dialogues/succès/trophés du jeu). Aurais-je oublié de préciser que Puff Daddy sortira I'll be missing you en hommage à la mort de Notorious B.I.G. ? Un single presque pas hip hop et complètement basé sur un morceau populaire des 80's par The Police's Sting. Il a également sorti "Been around the world" complètement basé sur un autre classique des 80's de David Bowie : "Let's Dance". Puff Daddy incarne le passage du Gangsta Rap (avant la mort de Biggie) au Rap Bling Bling (après la mort de Biggie), et c'est ce que Saints Row 2 nous raconte.
I can fill ya wit' real millionaire shit (I can fill ya)
Escargot, my car go, one sixty, swiftly
Wreck it buy a new one
Your crew run run run, your crew run run
Notorious B.I.G (feat Puff Daddy) - Hypnotize (1997).
Dans Saints Row 3, de nombreuses allusions aux gangsta rap ont disparu (que ce soit dans le choix de fringues, ou des véhicules). Le main character a défini ce que devait être les Saints, non pas des N.W.A (ça c'était Saints Row) mais des produits marketing, comme le Wu Tang, et il gère son business comme Puff Daddy: avec des Sexy Bitches et une Bentley.
On the Lexus, LX, four and a half
Bulletproof glass tints if I want some ass
Gon' blast squeeze first ask questions last
That's how most of these so-called gangsters pass
At last, a nigga rappin' bout blunts and broads
Tits and bras, menage-a-tois, sex in expensive cars
I still leave you on the pavement
Condo paid for, no car payment
At my arraignment, note for the plantiff
Your daughter's tied up in a Brooklyn basement (shhh)
Face it, not guilty, that's how I stay filthy (not guilty)
Richer than Richie, till you niggas come and get me
Notorious B.I.G (feat Puff Daddy) - Hypnotize (1997).
Le héros ne s'embrouille plus avec Pierce dorénavant. Il y a une franche camaraderie entre les deux personnages qui se comprennent mieux que jamais. Une camaraderie superbement décrite par Laura Bailey (female voice 1) lorsqu'ils chantent What I got, un morceaux aussi hip hop que pop. Sans nul doute le passage le plus touchant du jeu, c'est la première fois de ma vie que j'ai de tels frissons en jouant à un jeu vidéo.
Et Volition enfonce le clou en définissant un score pour Saints Row (la saga) et pour les 3rd Street Saints (le groupe). Avant ce magnifique 3ème opus, l'écran titre diffusait certaines pistes iconiques de l'OST et basta. Maintenant, ils ont un badass de thème aux influences pop 80's, electro (Rockit baby), rock (Rockit baby) et hip hop (Rockit baby). Vous voulez savoir ce que sont les Saints ? Ouvrez vos yeux et vos oreilles, car les voici.
Et le Rap Hardcore dans tout ça ?
Le Rap Hardcore n'est pas du gangsta rap mais du rap extrémiste. On pourra dire ce qu'on veut sur l'absence de pertinence de l'extrémisme, il existe pour une raison: la peur. Quand un groupe social se retrouve dans la misère, quand une société est injuste, alors l'extrémisme pointe son nez (conféré la fiction fascisante d'Hokuto No Ken). Le rap hardcore est un baromètre parmi tant d'autres qui nous montre l'état d'une société. Si le rap hardcore existe, c'est parce que notre société ne va pas bien. Il n'est qu'un symptôme et non un problème. C'est un témoignage, c'est le peuple qui parle au peuple.
Un bon exemple de rap hardcore, c'est Kery James. Je ne soutiens pas les idées de Kery James, mais je comprend le cheminement de pensés qu'il l'a amené à faire ce qu'il fait, et à dire ce qu'il dit. Ce qui me touche dans son travail, c'est sa sincérité, et son respect pour le medium hip hop (sans compter qu'il fait parti des meilleurs rapeurs d'un point de vue écriture). Quand je vois des jeux vidéos se prendre pour des films, quand je vois des rapeurs français se prendre pour des cain-ris, c'est là que certains propos de Kery James prennent tout leur crédit.
Pose le micro, mon rap vient de mes entrailles.
Mon rap porte une balafre, mon rap vient de mes entailles.
Mon rap a une stature, une carrure, un charisme.
Une voix, une pensée, il est Français, pas Kainry.
Orly-hood negro, pas Hollywood
Le gangsta rap (l'origine des Saints) ne fait que l'apologie du crime gratuitement, et va même jusqu'à véhiculer une image factice d'un style de vie. Le rap hardcore n'a rien à voir avec les Saints, qui eux véhiculent des images factices à foison, juste pour faire du fric... Ce qui nous amène à Tandem, groupe iconique du rap hardcore français, présent sur l'OST de Saints Row 3.
Le cas Tandem
Tandem, c'est Mac Kregor et Mac Tyer, deux excellents lyricsistes. De tous les rapeurs hardcore français, c'est les seuls à savoir utiliser des allégories poétiques dans leur prose. La poésie existe dans le rap, mais pas dans le hardcore ou le gangsta rap. Akhénaton (du groupe IAM) est capable de figures de style poétiques qui accompagnent son discours posé (le morceau Prométhée est un bon exemple), Oxmo Puccino également (excécrable rapeur, excellent story teller, aux textes souvent beaux et parfois profonds). Tandem, c'est comme se torcher avec de la soie (pour citer Matrix).
Lucifer, t'es trop bonne, vient qu'on s'envoie en l'air.
Infidèle, madame misère est trop frêle et beaucoup trop laide.
Mac Tyer
Tandem a débuté sa carrière en faisant du rap poétique. Ils ont commencé à faire du rap hardcore plus tard dans le but de se faire connaître, et ils ont pondu un des plus gros hymne que le medium français n'a jamais connu: 93 Hardcore. Un morceau présent sur l'OST de SR3, comme c'est bizarre ! C'est pas comme si le clip montrait des mecs qui font du quad et des wheelies à motos dans les rues, et qui tapent des flics, et que c'était complètement le gameplay de la série Saints Row !
Je viens d'un quartier où [...] s'est à coup de barre de fer qu'on te règle. [...]
Il y a des fils qui finissent mal et des filles qui finissent dans des boîtes à partouze !
Mac Kregor, Tandem - 93 Hardcore
C'est leur maîtrise technique de la prose qui permis de faire "briller" ce morceau, et de les faire sortir de l'ombre. Ils sont séparés aujourd'hui, mais quand un journaliste a demandé à Mac Kregor pourquoi il faisait du rap, il explique clairement que c'est pour faire de la thune. Il a pondu tout un tas de morceaux au vocodeur dans les 2010's, pour la même raison qu'il s'est mis à faire du rap hardcore quelques années auparavant: parce que le vocodeur est à la mode, et que pour tenter de faire du fric il faut oublier toute ambition artistique ! Le mal du hip hop depuis Run DMC.
Ce qui nous ramène aux Saints, et à Zimos (nouveau personnage de SR3). Le premier "homie" du héros dans SR1, c'était Will: un mac noir habillé en violet pourvu d'un phrasé "wesh wesh gros" (gangsta rap). Dans SR3, Zimos, un des nombreux homies du protagoniste, est un mac noir habillé en violet, et qui ne peux pas s'exprimer sans vocodeur. Parce que le vocodeur, c'est totalement la hype de nos jours, le gangsta rap n'est plus à la mode et le rap hardcore encore moins !
Hip-Hop Grand Final
Pour conclure ce grand périple hip hop, j'ai envie de dire que SR3 a renoué avec ses racines, et que K.Rhyme FM a remonté son froque. On a ,entre autre, du Mos Def et du Pharaoe Monch (Rawkus, le dernier label ricain crédible), Ghostface Killah du Wu Tang (un habitué de la série, et des productions THQ) et Médine (rapeur français respectueux du medium bien que je ne partage pas ses idées).
Mais StandingFierce, tu as oublié plein de noms important du hip hop ! Tu n'as point parlé d'Afrika Bambata, et de KRS One, tu n'as point parlé d'IAM et NTM !
C'est juste, mais chaque chose en son temps. Tu me parles d'IAM par exemple, parce qu'on sait tous que Marseille est une grande ville hip hop, et que sans IAM ça n'aurait sans doute pas été le cas. Rappelons que le succès populaire d'IAM (conféré top sens critique), c'est l'école du micro d'argent (1997, leur troisième album). Quand IAM, sur cet album culte, fait des featuring avec Sunz of Man (issu du collectif tentaculaire Wu Tang), les mecs se battent contre des extraterrestres en lançant des boules de feu (toutes ressemblances avec Saints Row IV est purement fortuite).
Ai-je oublié de vous dire qu'en 1997, Wu Tang acquière des super pouvoirs de ouf ? (SRIV est copié-collé de ce clip sérieux...)
Ai-je oublié de vous dire qu'en 1998, (the) RZA (fondateur du Wu Tang) se fait maintenant appeler "Bobby D.I.G.I.T.A.L" super héros de comics aux supers pouvoirs issus de son égo démesuré ?
Et c'est l'putain de poison et Digital Bobby dans la baraque !
With the Wu Tang Logo / C.A.L.B.O / L.I.N.O / je m'appelle Bobby Digital.
RZA qui essaie de raper en Français.
Une magnifique dérive "comicesque" du hip hop que SR3 ne traite pas encore (abordé légèrement en DLC). C'est Saints Row IV qui nous parlera de tout ça... ;) Quant à KRS One, il n'a rien à foutre dans un article sur Saints Row. Une série qui se moque seulement des dérives du hip hop, pas de ses piliers.
Kery James - Le retour du rap français (2008)
Je suis en direct de la rue, c'est le retour du rap réaliste
Ici y a pas de place pour ton rap capitaliste,
Égoïste et narcissique, toi et toujours toi, dans ton rap individualiste
[...]
Qu'ils posent le micro, leurs rap ne sait que frimer
De l'ego-trip, c'est tout ce que leur rap peut exprimer
C'est le bal masqué, pourquoi leur rap est costumé ?
Moi je fais du rap français, et c'est le rap des opprimés
Leur rap a la grosse tête, tourne autour de lui-même
Pendant ce temps, j’écris des textes qui sortent mes frères du système
Mon rap a une conscience, une chance et du bon sens
C'est pourquoi il a tendance à ne jamais suivre la tendance
Ne me cherche pas dans le troupeau
Mon rap est un leader, sans scroll ni vocoder,
avec pudeur et profondeur
Mon rap, un guerrier avec une larme
Mon rap, un pacifiste avec une arme
[...]
Un break beat, un sample, un mc, j'suis Hip Hop malgré moi
Un B-Boy sans le baggy
Tu comprends rien à mon rap ? T'es sourd, t'es comme Nagui
Faire des tubes sans contenu, j'peux pas, je laisse ça à Shaggy
Depuis mes premiers textes, je me suis opposé à l'Etat
Entre le système et moi, ça a toujours été la Vendetta
Insubordonné j'ai toujours été dans le combat
Avant de faire du rap, j'faisais du ragga, rappelle toi
Je ne veux pas aller au service militaire
Pour eux je ne veux pas faire la guerre,
Pour un morceau de terre
Saints Row The Third is all about hip hop ?
Le jeu ne se contente plus de nous conter les dérives du hip hop, il aborde aussi les dérives du jeu vidéo triple A. Seulement, Saints Row 3 est un triple A, et c'est là que ça se complique. Il a le même problème que Buffy The Vampire Slayer de Whedon, que The Last Action Hero de McTiernan ou que Starship Troopers de Verhoeven. Ces oeuvres utilisent les procédés dégueulasses / débiles des objets de leur satire pour s'en moquer. Le problème vient du fait qu'ils sont ce qu'ils critiquent. Ils disent "bouh c'est nul ce que font les autres, et je vais faire exactement comme eux pour vous le montrer". L'exercice est périlleux.
Je trouve néanmoins que SR3 réussi plutôt bien sa tâche au moyen de "lampshade". Voilà un exemple concret. Pierce vous demande d'allez chercher un collectible. SR3 a une énorme palette de collectibles à ramasser (80) comme dans Gears of War series, Batman Arkham series, Assassin's Creed series, Mass Effect 2 et tous les triples A auxquels j'ai joué. Des picks-ups qui ne servent principalement qu'à booster le chiffre moyen de "temps de jeu / joueur" (chose importante aux yeux des actionnaires pour des raisons qui les regardent : Campagne DLC inside).
On arrive donc face à ce collectible qui prend la forme d'une poupée gonflable. Pierce explique que c'est un de ses hobbies. Le héros répond qu'il a des goûts bizarres, et son collègue rétorque : "mais non tu ne comprends pas : elles sont collectionnables, le but, c'est d'avoir la collection complète". Ce sur quoi le héros ironise "les gens collectionnent des trucs bizarres de nos jours" (sous entendu: les dogtags de Gears of War, les minerais de ME2, les points d'interrogation vert fluo de Batman Arkham etc etc etc).
I'll pass on that!
Rebecca Sanabria (female voice 3) répondant à Pierce aux sujet des collectibles.
Et tout le jeu est comme ça. On aura le boss battle full QTE façon triple A , on aura la phase God of Waresque à base de "plan d'ensemble sur la zone, travelling sur l'objectif, retour camera sur le héros" (dans une salle toute bidon qui plus est et filmé par un "Michael Bay Like"). Encore une fois, chaque "moquerie" à un autre jeu vidéo est "lampshaded" d'une manière ou d'une autre pour montrer au joueur que l'auteur est conscient de sa connerie.
Dans Mass Effect 2, si tu te poses des questions sur les motivations et la vision du monde de ton leader (The illusive man), tu te rendras très vite compte que l'auteur a oublié de lui en donner une. Ce personnage n'est qu'un plot device qui agit n'importe comment. C'est un "bot" qui te dit "va là-bas, parce que j'ai lu le script et que ça arrange toute l'équipe de production du jeu que t'ailles là-bas parce que ça va créer du drama". A l'inverse dans SR3, quand ton subordonné place une bombe avant de finir la mission (dans le seul but de créer du drama gratuitement), il y a un dialogue pour te prévenir que l'auteur est au courant que les personnages sont complètement cons "hey mais pourquoi on n'a pas fait ça après la mission ?". Ce qui est extrêmement plaisant.
Saints Row a toujours aimé référencer la culture pop cinématographique / manga (les motos baptisés Tetsuo et Kaneda par exemple), mais le 3 pousse d'un cran ce que son prédécesseur avait déjà poussé d'un cran. On a du Blade Runner : Les mecs vont jusqu'à gwaker la voix off (dont Ridley Scott ne voulait pas) "Mais tu crois qu'on est trop con pour pas comprendre les enjeux tout seul?" lance le protagoniste ! La ville de Steelport elle même a des allures de Blade Runner, de King Kong, de RoboCop (encore et toujours) et le jeu référence plein d'autres excellents films mais je ne veux pas spoiler.
Bilan : "Saints Row The Third - The Full Package" est le meilleur jeu vidéo parodique auquel j'ai jamais joué. Il surclasse God Hand et Gunstar Heroes qui étaient pourtant deux très bonnes satires. Je crois que j'avais jamais autant rigolé en jouant à un jeu (triple A ou pas), et ça fait du bien de rigoler.
Saints Row The Third (Person Shooter)
Depuis le premier opus, Saints Row a toujours montré son penchant pour le shoot plus que pour la conduite. C'est ainsi qu'il comptait se démarquer de GTA San Andréas. Le problème venait du fait que ça restait un shooter de merde. Des armes power creep, un seul type d'enemis, des IA catastrophiques, un système de visée agréable de prise en main, mais à la physique tellement dégueulasse que les balles touchaient quand elles voulaient, et bref, c'était très mauvais.
Saints Row 2 ne fait que cacher la misère, on a plus de flingues (mais toujours le power creep), on a un système de "iron sight / fine aim" (mais toujours une physique douteuse) et bref, c'était la misère.
Saints Row 3, c'est le jeu qui se dit, on arrête les conneries, on est un shooter avant tout, notre système de conduite a toujours été en dessous de GTA donc ça ne sert à rien d'essayer de les rattraper. On va virer tous nos game modes courses, on va améliorer le réseau routier et les sensations de conduites pour rendre les courses poursuites agréables et plus épiques (et ils ont même acheté un morceau "epic" de l'OST de Burnout Paradise pour marquer le coup !), et on va pondre un putain de shooter crédible.
Des IA spécifiques pour chaque gang, des enemis élites pour chaque gang, des demi boss nous forçant à bouger, des hélicos sniper donnant du sens aux courses poursuites et au level design (tunnel, cover, building, etc). Des armes réfléchies et pensées pour ne pas tomber dans la fucking bullshit du power creep des deux premiers ! SR3 a tout compris à Gears of War (le run n gun majeur de la 7ème génération) et à Metal Slug (le run n gun majeur de l'ère 16 bit), contrairement à Gears of War 2 ! Et là Volition, vous m'avez vendu du rêve...
Mieux encore, le jeu a un difficulty scaling ce qui est très rare dans les triples A. Alors certes c'est un difficulty scaling façon "DIY", c'est à dire, si tu veux que le jeu soit dur, tu te débrouilles pour qu'il le soit (en achetant très peu d'upgrades), si tu veux que le jeu soit facile, tu te débrouilles pour qu'il le soit (en power buildant ton personnage to the point of being broken). On laisse la section "difficutly scaling" au joueur, ce qui est autant une marque d'élégance qu'un désaveux. C'est un "buffet", tu mets ce que tu veux dans ton assiette, et fatalement, ce sera à ton goût, du moment que tu mets pas de la mousse au chocolat sur ta mayonnaise.
Je trouve néanmoins la formule SR3 appréciable par son niveau de customisation de difficulté. Vous pouvez choisir la taille de votre barre de vie, le % de dégât des explosifs, le % de dégâts des balles, la vitesse de régénération de la vie, la taille de la jauge de sprint, le recul des armes, leur cadence de tir et j'en passe. Dans les anciens SR, il fallait faire des activités pour obtenir ces augmentations de stats (logique de parc d'attraction). SR3 adopte une logique streamline de jeu triple A classique : un jeu qu'on peut faire en ligne droite, la zone ouverte n'est rien d'autre que du bonus "content". Certaines activités ont d'ailleurs perdu en intérêt, d'autres en ont gagné. Toujours est-il que l'on fait les attractions qui nous plaisent, et en aucun cas on a besoin de finir une attraction précise pour obtenir un bonus.
On gagne de l'XP avec tout et n'importe quoi, et on achète des upgrades avec de l'argent (qu'on gagne en quantité abondante en achetant des magasins en bon Puff Daddy que nous sommes !). En aucun cas on nous force la main. Dans les anciens SR, si vous aimiez une activité et que vous la faisiez en entier, vous obteniez le bonus associé, que vous en vouliez ou pas, réduisant la difficulté globale du jeu.
Dans SR3, tu calibres ta difficulté fonction de ton niveau de jeu. J'ai fait 3 runs, et à chaque run, j'achetais de moins en moins d'upgrades ou différentes upgrades pour changer de schémas tactiques et garder la tension martiale des combats/missions. Rappelons que le point fort des Saints Row depuis qu'ils existent, c'est que le game designer te laisse amener véhicules, armes et homies de ton choix, pour résoudre nombres de missions/activités, ce qui rend le jeu plutôt riche vu son level design (ouvert). Le jeu a toujours quelques bugs/glitchs, mais c'est lié au SandBox, des jeux beaucoup trop complexes pour notre technologie archaïque, mais ça...
Is it Vanquish quality ? Nop, pour les raisons suscitées. Is it Gears of War quality ? Nop, pour les mêmes raisons. Cela dit, ça reste un bien meilleur shooter que Gears of War 2, que Gears of War 3, que Mass Effect 2, que Tomb Raider et que Space Marine. Yep, c'est juste un des meilleurs TPS de ma collection. La nouvelle activité survival est complètement épique (notamment avec Oleg en homies !) et les excellents combats aériens de SR2 ont été élevé à un "brand new level". C'est Skies of Arcadia en temps réel, avec des oneliners bien mieux écrits/délivrés que ce que j'ai pu entendre dans d'autres titres.
Après une explosion
Yeah man, Badaboom ! You hear that right !
Le héros perd le controle de son hélico
(Shaundi) What are you fucking doing??!!!
(Hero) I just don't fucking know!!!!!
(Shaundi) Come on man! Learn to fucking fly!!!!
Pourquoi n'y a t'il a pas ce niveau d'awesomeness dans les autres shooters triple A "soit disant épiques" ? Ca les rendrait tellement plus sympathiques à mes yeux égoïstes.
Conclusion
J'ai acheté la série Saints Row pour lutter contre mes aprioris, ce qui n'est pas une chose facile. Qui aurait cru que se trouverait dans cette série, l'un des meilleurs jeux vidéo auquel j'ai jamais joué, avec un discours drôle, un shooter system solide, un set d'armes super bien pensé, un battle design procédurale assez bien maîtrisé et un difficutly scaling customisable. Une oeuvre référençant un genre musical qui m'est cher, référençant les films que j'adore, se moquant de tout ce qui m'énerve dans le jeu vidéo moderne et dans le "hip hop à la con". Un titre doté d'un customizer suffisamment riche pour pouvoir m'identifier au héros,et pour pouvoir incarner différents héros à chaque partie (avec des stats, des armes, des personnalités et des costumes différents).
- Kinzie (totally pissed off) What are you doing, I told you to not use the tank !!!
- Pierce (lie with good acting) Sorry Kinzie, we can't hear you, the radio is not working....
- Hero (lie with bad acting) Oh my god it's a.... Solar Flare !!!!
What is hip hop ?