Salâmmbo est un excellent jeu point-and-click de 2003 avec une identité visuelle très marquée même si graphiquement daté (l'année précédente sortait Syberia, bien plus abouti, et en 3D).

Cela ne l'empêche pas d'avoir ce charme qui nous donne l'impression d'être transporté dans une Carthage issue de mythes et légendes.

On y joue un esclave dans les geôles de Carthage qui va devoir s'évader, et qui en chemin croisera la princesse Salâmmbo qui nous remettra, après nous avoir vu en rêve, une statue à son effigie à Mâtho, le chef des mercenaires engagés par Carthage lors de la guerre punique contre les Romains, avec comme instruction de lui remettre pour lui affirmer son amour. Par la suite, tout s'enclenchera et nous amènera d'événement en événement.


Côté décors, les coiffes, bâtiments et armures aux reliefs acérés et les yeux colorés et sans pupilles des personnages leur permettant de se détacher des décors assez monochromes participent à cette ambiance à mi-chemin entre la réalité et le fantastique, que j'aime personnellement beaucoup.

Cette monochronie, qu'elle soit de la ville, des environnements désolés ou des teintes surnaturelles du ciel, nous plonge dans une espèce d'atmosphère dark fantasy, qui est à mon avis une façon de recréer visuellement l'ambiance impitoyable et parfois macabre du livre de Flaubert. Ce n'est certainement pas de la couleur et des roses qui nous attendent ici !


La bande-son colle tout à fait à cette atmosphère et les effets sonores de qualité facilitent l'immersion.

Côté énigmes, on est servis, autant avec des énigmes "situationnelles" (infiltration, déblocage d'itinéraires par interaction avec des personnages...) que des énigmes de déduction face à des panneaux, des glyphes, des salles... Le niveau est relevé par moments mais la difficulté globale est bien dosée et la variété appréciable. Rien n'est rebutant comme pourrait l'être un Myst par son côté "prise de notes nécessaires" par exemple, si ce n'est quelques moments où le joueur peut être amené à faire quelques allers-retours entre divers endroits parce que perdu quant à ce qu'il doit réaliser.


Le jeu, à la première personne, nous fait faire attention à des détails intéressants, notamment l'apparence de notre personnage, car celle-ci est accessible via le menu du jeu. Si l'on a l'air d'un esclave par exemple, il vaudra mieux ne pas traîner n'importe où, et si l'on veut s'infiltrer, il ne faut pas juste posséder le déguisement dans l'inventaire mais également l'équiper !

Le jeu propose un journal nous rappelant, via des images ou textes, les éléments importants du jeu, de sorte à ce que l'on ne soit jamais perdu dans notre progression et cela est bienvenu. On n'est jamais pris par la main mais suffisamment aiguillé en cas de blocage.


En conclusion, il en ressort un jeu de durée de vie courte à moyenne, mais de grande qualité et n'ayant pas trop mal vieilli, je trouve. Les environnements variés et inspirés dépeignent une Carthage antique fascinante et le travail visuel est à saluer. Il n'est pas lourd ou lent dans la manipulation, lorsque l'on doit réussir un passage contre-la-montre par exemple, et est une libre adaptation convaincante du roman de Flaubert, à savoir que l'histoire n'emprunte pas la même trame scénaristique ni ne se conclut de la même façon.

Disponible pour peu cher, c'est à mon sens un bon investissement et une très bonne introduction aux point-and-click.

LightPhazer
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le 8 sept. 2024

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